Chapitre 19 : Les Ténèbres de la Stratégie

L'air était lourd, saturé d'un pressentiment que l'empereur Nangong Liwei ne pouvait ignorer. Il savait que l'heure de la vérité approchait. Après avoir écouté attentivement le rapport de Lieutenant Wei sur la machination des Jiang, l'empereur prit une décision calculée.

— Laissez Jiayi gérer cette affaire, ordonna-t-il d'une voix calme. Je veux voir si elle est digne de ses talents. Mais pour être sûr, placez des espions dans l'entrepôt où sont stockées les récoltes. Nous devons être prêts à toute éventualité.**

Le garde Wei resta silencieux devant l'ordre de l'empereur, son regard fixé sur lui, observant les traits sévères de son visage. Mais une question brûlait ses lèvres, une question qu'il n’osait généralement pas poser.

— Majesté, vous êtes… vraiment énigmatique. Pourquoi lui donner une telle responsabilité ?

L'empereur tourna son regard vers le garde, un léger sourire se formant sur ses lèvres. Ce sourire, à la fois mystérieux et puissant, fit frémir Wei. Il savait que l'empereur ne laissait jamais rien au hasard.

— Parce que Jiayi a en elle quelque chose de rare. Elle sait prendre des décisions avec courage, mais elle le fait avec une sagesse que peu possèdent. Peut-être que cette situation l'amènera à se révéler davantage.

Le garde acquiesça sans un mot, même si au fond de lui, une inquiétude grandissait à l'idée que Jiayi puisse se retrouver au centre d'un tourbillon de complots qu'elle n’avait peut-être pas anticipés. Cependant, il savait que l’empereur avait ses raisons, et que celles-ci étaient toujours justifiées par la grandeur de son esprit. Avec un dernier regard vers son souverain, il se retira.

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#### **Le Palais des Lys - Rencontre avec la Noble Consort**

Pendant ce temps, Shen Jiayi, déguisée en espionne pour ne pas attirer l'attention, se glissait dans l'ombre des ruelles et des passages secrets menant au Palais des Lys, où la Noble Consort Ying, concubine de l'empereur, l'attendait.

L’air frais de la matinée contrastait avec la chaleur étouffante des intrigues qui se tramaient. Jiayi, dissimulée sous une capuche sombre et une robe simple, avançait d'un pas assuré, son esprit concentré. Elle avait reçu l’invitation de la concubine à venir, et malgré sa méfiance naturelle, elle savait que cette rencontre pourrait bien jouer un rôle crucial dans le dénouement de l'intrigue.

Le Palais des Lys était un lieu de calme et d’élégance, des jardins luxueux bordant de grandes salles ornées de tapis et de meubles en bois sculpté. C’était un endroit où la noblesse se retrouvait pour parler de politique en apparence, mais où les complots et les trahisons se tramaient souvent dans l'ombre.

Lorsqu'elle entra, la concubine Ying se leva pour l'accueillir, un sourire doux mais légèrement déconcerté sur ses lèvres. Elle savait que Jiayi était une personne qui ne se laissait pas facilement cerner.

— Si j'avais su que vous viendriez aujourd'hui, j'aurais préparé un accueil plus formel. dit la concubine, son regard curieux se posant sur la silhouette de Jiayi.

Jiayi s'inclina poliment, mais son regard restait perçant, comme si elle écoutait les échos des silences qui entouraient la pièce. Elle prit place sans cérémonie.

— Je suis ici pour répondre à la lettre que vous m'avez envoyée, dit-elle, sa voix calme et assurée. Je ne suis pas intéressée par la couronne. Ce n'est pas ce que je cherche. Ce que je veux, c'est vivre ma vie à ma manière. Le destin, c'est moi qui le choisis, et personne d'autre.

La noble consort, les yeux fixés sur Jiayi, haussait un sourcil, une expression de surprise et d’admiration traversant son visage. Son sourire, d'abord doux, se fit plus malin, comme si elle voyait en Jiayi une alliée précieuse ou, peut-être, un reflet de ce qu’elle aurait voulu être. La liberté de penser et d'agir selon ses propres désirs semblait être un luxe pour cette concubine, qui vivait dans l’ombre de la cour impériale.

— Votre courage et votre indépendance sont impressionnants, Jiayi. La concubine laissa échapper un rire doux, presque envieux. C'est une qualité que peu de femmes ici peuvent se permettre. Nous sommes toutes prisonnières de ce que l’on attend de nous.

Jiayi répondit d'un regard tranquille, son esprit fixé sur ses propres priorités. La noble consort continua, avec un brin de nostalgie dans la voix.

— Si j'avais eu la liberté que vous avez, j'aurais fait beaucoup de choses différemment. Mais nous avons toutes nos rôles à jouer, n’est-ce pas ?

Jiayi sourit doucement, une lueur d’intelligence dans ses yeux.

— Chacun choisit son propre chemin, même si cela signifie marcher seul.

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