Chapitre 18 : Les Ombres du Pouvoir

Dans la vaste salle d’audience du palais impérial, l’atmosphère était solennelle. Les ministres, vêtus de leurs robes officielles, débattirent des affaires du royaume sous le regard attentif de l’Empereur Nangong.

Mais alors que l’un des ministres prenait la parole, la grande porte de la salle s’ouvrit, laissant entrer une silhouette discrète mais déterminée.

Lianfei, la servante personnelle de l’impératrice, s’avança respectueusement avant de s’agenouiller.

— Votre Majesté, pardonnez mon intrusion.

L’empereur lui fit signe de parler.

Lianfei tourna alors la tête vers l’un des hommes présents : le Ministre Jiang, frère aîné de l’impératrice.

— Ministre Jiang, l’Impératrice vous convoque immédiatement.

Un silence pesant s’installa dans la salle. Tous les ministres savaient que lorsque l’Impératrice convoquait son frère de cette manière, ce n’était jamais pour des affaires sans importance.

Le Ministre Jiang fit un pas en avant et s’inclina légèrement devant l’empereur.

— Votre Majesté, je vous demande la permission de me retirer.

L’empereur Nangong ne laissa paraître aucune émotion sur son visage.

— Allez-y.

Le Ministre Jiang sortit de la salle sans un mot de plus, suivi de Lianfei qui s’inclina une dernière fois avant de disparaître à son tour.

L’empereur balaya alors la salle du regard et, d’un ton calme mais ferme, annonça :

— L’audience est levée.

Les ministres s’inclinèrent avant de se retirer. Une fois seul, l’empereur croisa les bras, ses doigts tapotant lentement le bois sculpté de son trône.

Il savait parfaitement que l’Impératrice préparait quelque chose. Et quand l’Impératrice et son frère se retrouvaient ainsi en secret, ce n’était jamais bon signe.

Il leva la main, et aussitôt, une ombre surgit des colonnes ornant la salle.

Son garde le plus fidèle.

— Surveille l’Impératrice et le Ministre Jiang. Je veux savoir ce qu’ils préparent, chaque mot, chaque geste.

Le garde s’inclina profondément avant de disparaître dans l’ombre.

L’empereur Nangong se leva lentement, un sourire glacial aux lèvres.

— Voyons voir jusqu’où tu comptes aller, Minghzu.

L’empereur Nangong se leva lentement, le regard perdu dans le vide. Il savait que la bataille ne se jouait pas uniquement sur les champs de guerre, mais aussi dans l’ombre du palais, entre ambitions et trahisons.

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Pendant ce temps, le ministre Jiang, ayant quitté l’audience impériale, se hâta de rejoindre le palais de l’Impératrice. Son visage était impassible, mais son esprit bouillonnait de stratégies. À peine arrivé dans le palais, il retrouva l’Impératrice Jiang Minghzu, qui l’attendait avec un air calculateur.

— Alors, l'empereur a levé l’audience ? demanda-t-elle froidement.

Le ministre s’inclina, mais son regard était déjà déterminé.

— Oui, il a levé l'audience. Mais je vous conseille de rester prudente. L'empereur est un homme qui doute toujours, et je sens qu'il est sur le point de découvrir nos manœuvres.

L'Impératrice haussait un sourcil, comme si le mot "prudence" ne faisait pas partie de son vocabulaire.

— Un plan pour déstabiliser l'empereur… murmura-t-elle, son regard fixé sur le ministre. As-tu un plan, Jiang ?

Le ministre Jiang s’approcha, un sourire subtil sur ses lèvres.

— Oui, j'ai un plan. L'empereur a planté des récoltes de blé dans les provinces éloignées. Nous avons payé une nation ennemie pour voler ces récoltes. Et une fois les stocks vidés, nous accuserons Shen Jiayi d’être à l’origine du complot.

Le sourire du ministre s’étira davantage.

— Elle deviendra le bouc émissaire idéal, et l’empereur sera obligé de la dénoncer. Nous affaiblirons ainsi la position de l’empereur.

L’Impératrice éclata d’un rire glacé.

— Excellente idée. Si nous réussissons, l’empereur perdra son autorité, et nous, nous pourrons enfin prendre les rênes du pouvoir.

Mais tandis qu'ils se félicitaient du plan, une silhouette silencieuse s’approcha discrètement du palais de l'Impératrice : Lieutenant Wei, le garde fidèle de l’empereur, qui avait intercepté la conversation entre le ministre Jiang et l'Impératrice. Il savait que des complots se tramaient, mais il n’était pas encore au courant de l’ampleur de la menace qui pesait sur Jiayi.

Le Lieutenant Wei, en entendant la mention de Shen Jiayi, sentit un frisson glacé parcourir son échine. Son instinct de protection envers Jiayi ne faisait aucun doute. Pourquoi ? Il ne le savait pas exactement, mais l’affection qu’il portait à cette femme, née d’un idéal de loyauté, était sans égale.

Sans perdre une seconde, il s'élança à travers les couloirs du palais impérial, sa silhouette se fondant dans les ombres, déterminée à empêcher toute mauvaise action contre elle.

Pendant ce temps, dans le manoir des Shen, Shen Jiayi était assise dans son salon privé, une tasse de thé entre les mains.

Xiaolan, assise non loin d’elle, trépignait d’impatience.

— Ma Dame, vous ne voulez toujours pas ouvrir cette lettre ?

Sur la table en bois laqué reposait une enveloppe raffinée, ornée d’un sceau doré.

Une lettre envoyée par la Noble Consort Concubine.

Jiayi fit tourner doucement sa tasse de thé entre ses mains avant de tendre la main vers l’enveloppe.

— Voyons voir ce que la concubine préférée de l’empereur a à me dire.

Elle brisa le sceau et déplia soigneusement le papier.

Son regard parcourut les mots écrits d’une encre délicate mais ferme.

« Shen Jiayi,

Vous ne me connaissez pas personnellement, mais sachez que je vous observe depuis quelque temps. Vous êtes bien plus qu’une simple femme divorcée. Vous êtes un pion qui pourrait devenir une reine.

Je vous invite à me rencontrer en secret se soir dans le Pavillon des Lys.

Venez seule. »

Jiayi plissa les yeux.

— Intéressant…

Xiaolan s’approcha, essayant de lire par-dessus l’épaule de Jiayi.

— Que dit-elle ?

Jiayi sourit mystérieusement et plia la lettre.

— Elle veut me rencontrer. En secret.

Xiaolan ouvrit grand les yeux.

— C’est peut-être un piège !

Jiayi posa son regard sur la flamme vacillante d’une bougie.

— Peut-être… ou peut-être une opportunité.