Chapitre 12 : La Renaissance du Domaine Shen

Le domaine Shen reprenait vie. Autrefois plongé dans le silence, il bourdonnait désormais d’activités. Les couloirs jadis vides résonnaient des pas précipités de domestiques, et l’odeur du bois poli se mêlait à celle des encens parfumés.

Jiayi, en maîtresse de maison, avait pris les choses en main. Depuis son retour, elle avait fait afficher une annonce dans tout le district :

> **"La Maison Shen recrute ! Servantes, cuisiniers et intendants sont attendus pour restaurer la splendeur du domaine. Conditions : Loyauté et respect. Salaire généreux offert."**

Cette annonce avait provoqué une onde de choc dans la ville.

— **Lady Shen veut réellement redonner de la grandeur à son nom.**

— **Après son divorce, elle aurait pu disparaître, mais elle est toujours debout.**

— **L’Impératrice ne va pas rester sans rien faire…**

Les rumeurs allaient bon train, mais Jiayi n’y prêtait pas attention. Elle était déterminée.

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### **Une Visite Inattendue**

Alors qu’elle supervisait l’arrivée de nouveaux serviteurs, une présence imposante se fit sentir derrière elle.

Xiaolan accourut, le souffle court.

— **Maîtresse… il y a un invité à l’entrée.**

— **Qui donc ?** demanda Jiayi sans détourner les yeux des registres.

— **Le garde impérial le plus fidèle de l’Empereur.**

Jiayi releva la tête, surprise.

Elle ajusta sa robe d’un blanc neige brodé d’or et de rouge, puis se dirigea vers l’entrée.

Là, appuyé contre l’un des piliers du portail, un homme vêtu d’une tunique sombre et d’une cape brodée de motifs impériaux attendait. Ses **yeux perçants** la scrutèrent alors qu’elle approchait.

— **Commandant, que me vaut l’honneur ?**

L’homme inclina légèrement la tête.

— **Je souhaitais voir par moi-même comment vous vous portiez.**

Jiayi haussa un sourcil.

— **Cela me semble être une préoccupation bien soudaine.**

Le garde impérial resta silencieux un instant, puis déclara :

— **Le palais parle de vous. Vous avez attiré l’attention…**

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### **Un Dialogue Aux Multiples Sous-Entendus**

Ils se mirent à marcher dans le jardin.

— **C’est une bonne chose, non ?** déclara Jiayi avec un léger sourire. **L’Empereur m’a honorée lors du banquet. Il est naturel que l’on parle de moi.**

— **L’Empereur, peut-être. Mais l’Impératrice vous surveille.**

Jiayi s’arrêta un instant, croisant son regard.

— **Je me doute qu’elle ne me porte pas dans son cœur.**

Le garde la fixa, puis reprit d’un ton plus grave :

— **Vous ne comprenez pas… L’Impératrice est plus dangereuse que vous ne l’imaginez. Elle ne tolère pas qu’une autre femme attire l’attention de la Cour. Encore moins celle de l’Empereur.**

Jiayi resta silencieuse. Elle savait que ses actions risquaient d’attiser des tensions, mais elle refusait d’être une femme que l’on pouvait écraser.

Le vent souffla légèrement, soulevant quelques feuilles dorées des arbres.

L’une d’elles vint **se poser sur la chevelure de Jiayi.**

Avant qu’elle n’ait le temps de réagir, le garde impérial tendit la main et **retira délicatement la feuille.**

Le geste était simple, naturel.

Mais lorsque ses doigts frôlèrent les mèches de Jiayi, celle-ci sentit **une chaleur soudaine** lui monter aux joues.

Elle détourna le regard, cherchant à masquer son trouble.

Le garde, lui, ne dit rien, mais un **léger sourire en coin** apparut furtivement sur son visage.

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### **Une Mise en Garde Avant le Départ**

Avant que Jiayi ne puisse réagir, une voix brisa l’atmosphère :

— **Maîtresse !**

Xiaolan arriva en courant, **un plateau de thé et des pâtisseries dans les mains.**

— **J’ai préparé quelque chose pour votre invité !** déclara-t-elle joyeusement, inconsciente de l’ambiance entre eux.

Jiayi fit un pas en arrière, croisant les bras pour dissimuler son trouble.

Le garde impérial jeta un regard à Xiaolan, puis reporta son attention sur Jiayi.

— **Je vais prendre congé. Mais souvenez-vous de ceci…**

Il marqua une pause, son regard sombre et perçant.

— **L’Impératrice ne vous lâchera pas. Vous êtes devenue une menace pour elle.**

Il s’inclina légèrement, puis tourna les talons, disparaissant lentement dans la brume du soir.

Jiayi le regarda s’éloigner, **le cœur troublé.**

Xiaolan, quant à elle, observa sa maîtresse avec un sourire malicieux.

— **Maîtresse, vous êtes toute rouge.**

Jiayi lui lança un regard assassin.

— **Bois ton thé, Xiaolan.**

Mais au fond d’elle, **une question persistait…**

Pourquoi **une part d’elle-même voulait-elle qu’il revienne ?**

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