La mission suicidaire

La lueur des torches dans la grande salle du trône se reflétait sur les visages tendus des généraux et des guerriers nains. L’angoisse était palpable, mais une détermination farouche se lisait dans chaque regard. Le sort de leur royaume, de leurs familles et de leur peuple reposait sur les épaules de quelques guerriers audacieux prêts à braver l’impensable. Durok se tenait droit, sa hache à la ceinture, son regard fixé sur la carte où les positions des démons étaient marquées.

— La situation est grave, dit-il d’une voix profonde, sa prestance imposante. Baldrin a raison. Si ce cristal n’est pas détruit avant qu’il ne soit activé, nous serons tous engloutis par le chaos. Nous devons frapper avant qu’ils ne parviennent à libérer toute la puissance de cette magie noire.

Les généraux hochaient la tête. Aucun n’était étranger à la guerre, mais cette mission, celle d’aller détruire un artefact magique si puissant, semblait presque suicidaire. Pourtant, Durok n’hésita pas. Il savait qu’il n’y avait pas d’alternative.

— Grimnir, tu dirigeras l’escouade d’infiltration, ordonna Durok. Nous devons frapper vite et fort, et surtout, nous devons nous assurer que ce cristal ne tombera pas entre les mains des démons.

Le général nain acquiesça, l’armure lourde sur ses épaules brillait sous la lumière vacillante. À ses côtés, Baldrin, le frère cadet du roi, s’avança.

— Je viendrai avec vous, annonça-t-il, la voix résolue malgré la peur qui lui serrait le cœur.

Durok se tourna vers lui, les sourcils froncés.

— Tu es un éclaireur, pas un soldat. Ta place est ici pour guider nos troupes. Je ne veux pas te perdre dans cette mission.

Mais Baldrin secoua la tête fermement.

— Je connais ces tunnels, je sais comment m’infiltrer. Et ce cristal… il faut que je sois là. Vous ne pouvez pas me laisser sur le côté alors que le destin de notre royaume est en jeu.

Durok baissa les yeux, scrutant son frère. Il savait que Baldrin avait raison. Ses talents en infiltration et ses connaissances du terrain étaient indispensables. Finalement, il soupira.

— Très bien, tu viens. Mais sois prudent, frère. Ce ne sera pas une promenade de santé.

Une escouade de dix nains se prépara à partir. Ils se couvrirent de leurs armures, leurs haches et marteaux de guerre affûtés, prêts à affronter la menace démoniaque. Les bruits de cliquetis d’armures et de préparations étaient le seul son qui brisait le silence lourd de la salle. Les nains étaient des guerriers aguerris, mais cette fois-ci, leur courage allait être mis à l’épreuve d’une manière qu’ils n’avaient jamais connue.

Grimnir se tourna vers les siens.

— Nous partons maintenant. N’oubliez pas : l’objectif est de détruire ce cristal, peu importe ce que cela nous coûte. Nous n’avons pas de temps à perdre.

L’escouade se mit en marche, se glissant hors du château nain par des tunnels étroits, secrets et peu fréquentés. Ils passèrent rapidement sous les montagnes, naviguant dans les profondeurs sombres, leurs lanternes tremblant dans l’obscurité. L’air était lourd, et la terre vibrait sous les secousses des combats qui se déroulaient en surface. Les démons, qui avaient envahi le royaume, avaient désormais installé leurs campements dans les recoins les plus reculés, cherchant à exploiter la puissance du cristal.

Baldrin et Grimnir menaient la marche, avec Durok juste derrière eux, ses yeux scrutant chaque ombre. Les nains savaient que chaque moment qui passait les rapprochait de leur possible fin. L’odeur de la terre et du métal se mêlait à celle de la peur, mais aucun d’entre eux ne montrait de signe de faiblesse. L’honneur des nains exigeait de mourir sur le champ de bataille plutôt que de se laisser écraser par l’ennemi.

Après plusieurs heures de marche, ils arrivèrent enfin au pied du camp des démons. Des lumières rouges brillantes émanaient des rochers et des cristaux, et des créatures de ténèbres se déplaçaient dans l’ombre. À l’horizon, le cristal noir, élevé sur une plateforme de pierres brisées, scintillait d’une lueur malsaine. Baldrin se cacha dans un repli rocheux, observant l’endroit où la magie noire semblait vibrer.

— C’est lui, murmura-t-il, les yeux fixés sur le cristal. C’est là que la magie des démons est la plus forte. Nous devons détruire ce cristal avant qu’ils ne parviennent à libérer toute sa puissance.

Durok posa une main sur l’épaule de son frère.

— Restez discrets. Si nous sommes repérés, tout est perdu. Grimnir, tu diriges l’assaut.

Grimnir hocha la tête et fit un signe aux autres guerriers. L’attaque serait rapide et décisive, mais elle serait aussi pleine de dangers. Les démons, bien qu’occupés à invoquer des forces sombres, n’étaient jamais à sous-estimer.

Tout à coup, un cri perça la nuit. Un des nains, trop hâtif, avait fait un bruit en se déplaçant, et les démons, alertés, se retournèrent instantanément. Les nains se mirent en position, prêts à se battre.

— L’assaut commence maintenant ! ordonna Durok.

Les guerriers nains s’élancèrent dans l’obscurité, haches et marteaux en main, prêts à combattre jusqu’à la dernière goutte de leur sang. Le premier démon tomba sous le coup de la hache d’un nain, mais ils étaient nombreux. Durok, Baldrin, et Grimnir menaient la charge, attaquant sans relâche, mais la bataille s’annonçait difficile. Les démons se défendaient avec une violence inouïe, leur magie noirâtre dévastant tout sur leur passage.

Dans cette lutte féroce, les nains ne devaient jamais oublier leur objectif : détruire le cristal, ou tout serait perdu.

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