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Conor se tenait devant le portail du lycée, un portail de lycée normal. On pouvait le sentir de loin, l'odeur de la normalité, celle des humains.

Il l'étudia longuement, puis soupira et se prépara à passer. Il ferma les yeux, s'attendant à devoir franchir difficilement une barrière, mais il passa le seuil sans difficulté et fut très surpris.

Il était tellement bouleversé par ce qui lui était arrivé dans son ancienne école qu'il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il allait revivre la même chose dans un endroit où la magie était totalement absente.

Un groupe de lycéens comme lui, qui avait assisté à sa petite scène, s'esclaffa en passant.

« Qui est ce loser ? »

« C'est un idiot, comme la plupart des gens ici. »

« Toi aussi, tu vas dans cette école, idiot. »

« J'ai l'impression qu'il l'est encore plus que les autres ! »

« Tu as raison. Je crois que Greg a enfin trouvé son maître. »

Ils gloussèrent à nouveau en s'éloignant vers l'entrée.

« Peut-être qu'ils sont de la même famille ! »

Celui dont ces crétins venaient de parler, Greg, se tenait un peu plus loin, et lui aussi avait été témoin de tout l'incident.

Conor regarda autour de lui avec curiosité, ennui et dégoût. Il essaya de se ressaisir et marcha d’un air décidé vers l’entrée de l’immeuble. Il avait eu du mal à trouver son casier, car il n’y avait aucune indication spirituelle magique, et personne n’a voulu l'aider. Le sentiment de répulsion en lui ne fit que s'intensifier, et ce n'était que le premier jour.

Il trouva enfin son casier et l'ouvrit.

Il trouva enfin son casier et l'ouvrit. Il y trouva tout ce dont il avait besoin, des cahiers, des livres, une trousse et toutes les fournitures nécessaires.

Il voulut vérifier son emploi du temps en faisant apparaître son écran magique, mais lorsqu'il fit le geste de le faire apparaître, rien ne se produisit, alors il serra les dents et murmura avec acrimonie.

« Ah oui, c'est vrai. Mon trauma va me perdre. »

Au même moment, l'un des abrutis qui s'était moqué de lui à l'entrée, le bouscula, volontairement, et fit tomber toutes ses affaires au sol d'un simple coup de bras. Et ce n’était pas fini, car lui et un de ses copains piétinèrent ses affaires éparpillées.

« Sale bâtard ! »

Ils s'éloignèrent en se donnant un high-five de mauvais garçon. C'était pathétique, mais ils faisaient parties du haut de la pyramide dans cette jungle sauvage et impitoyable, alors les pions veules riaient de ce qu'ils faisaient et les autres plus consciencieux faisaient semblant de ne pas voir ou tournaient leur regard ailleurs.

Un jeune garçon s'agenouilla près de Conor et l'aida à ramasser ses affaires, ou du moins ce qu'il en restait.

« Ne t'occupe pas d'eux ! Ce ne sont que des brutes, des bons à rien. Ils ne sont même pas super bon en sport. Ils n'iront pas loin dans la vie. »

Le nouveau venu ne s'attendait visiblement pas à cela. À cette marque de sympathie.

Il laissa le garçon, idiot à sa manière, l'aider, puis se leva et l'observa de plus près.

Il était de taille un peu supérieure à la moyenne et incroyablement blond. Il n’était donc pas surprenant qu'il s'agisse d'un beau garçon qui avait la popularité. Mais curieusement, aucune des filles présentes ne le salua ni ne l'approcha, elles se contentèrent de le regarder fixement, l’admirant de loin.

Conor ne comprenait pas ce qui se passait.

« Je te le dis, ces types n'en valent pas la peine, pas le moins du monde ».

« Je t'ai entendu », dit Conor d'un ton incisif. « Mais je me pose des questions. Je sais par expérience que ce genre d’enfoirés s'en tirent toujours d'une manière ou d'une autre.

« Je ne le crois pas, non. Je suis Greg », se présenta-t-il en tendant la main.

« Vraiment ? »

« Vraiment quoi ? Que je m'appelle Greg ou que ces bons à rien ne feront rien de leur vie. »

« Le premier. »

Greg ne put s'empêcher de rire.

« Et pour la seconde, je maintiendrai que le destin semble toujours avoir un faible pour ces salauds. »

« Tu as l'air bien sûr de toi, alors je n'insisterai pas. Je... »

Conor l'empêcha de continuer en levant une main autoritaire.

« Je suis désolé, mais je vais t’arrêter là. »

« Quoi ? »

« Je te conseille de ne pas traîner avec moi. »

« Mais pourquoi ! »

« Tu sais très bien pourquoi. Même le plus idiot des idiots le comprendrait. »

« Je suis désolé, mais je serai le seul à en juger, n'est-ce pas ? » Greg protesta aussi fermement que son interlocuteur.

« Bien sûr, mais c'est à moi de décider si je veux te laisser traîner avec moi ou non. Et la réponse est non. Merci de m'avoir donné un coup de main, mais je veux être seul. »

Et après un dernier regard éloquent, Conor ferma son casier et s'en alla.

Conor attendit un moment avant d'entrer dans la salle de classe, où le professeur l'attendait pour le présenter.

Il doit d'abord normaliser son rythme cardiaque. Il avait peur, mais il parvint à se ressaisir en réalisant plus ou moins que ce qui se passerait à l'intérieur, et pas seulement dans la salle de classe, ne serait jamais pire que ce qu'il avait vécu dans l'école de Deryl.

Il prit une grande inspiration, redressa son torse et entra.

Un professeur répondant au nom de M. Liam, le présenta. C’était l’enseignant de physique-chimie.

Alors que le prétendu bonhomme ne pouvait s'empêcher de grimacer à sa vue, ce dernier se contenta de l'étudier brièvement, sans grand intérêt. Un homme d'une quarantaine d'années, roux, au teint pâle mais à l'allure maladive, ses vêtements étaient aussi ordinaires que lui.

Il ne portait pas de lunettes, au grand étonnement du jeune magicien qui pensait que tous les professeurs humains en portaient, surtout les roux comme lui.

« Voici Conor, qui a été transféré chez nous. Et non, je n'en connais pas la raison ni son ancienne école, sans compter que la fin de l'année est proche, mais... »

Monsieur Liam n'a pas fini sa phrase qu'un des élèves lui coupa la parole avec un ricanement. Comme prévu.

« Je peux facilement deviner pourquoi ! »

C'était l'un des membres du groupe qui s’était moqué de lui au portail, comme il s'y attendait aussi, et qui, selon ce même professeur douteux, répondait au nom ordinaire de Teddy, ce qui lui convenait bien. Il était visiblement le chef de leur petit groupe, un vrai minable. Et ses amis n'étaient pas en reste.

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