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Oui ! cria Conor en son for intérieur, serrant ses poignets avec satisfaction, même si la punition était moins sévère qu'il ne l'avait espéré, car malgré sa fureur et sa position, le professeur Thole savait qu'il ne devait pas non plus dépasser les bornes.

« Mais ce n'est pas juste ! Nous n'avons rien fait ! » protesta un autre élève faisant partie des dix premiers candidats, lequel se fondait dans la foule, fils d'un simple employé de la fonction publique si le jeune mage se souvenait bien. Bren, pensait-il, était son nom.

« C'est vrai, on n'a pas protesté ! Il n'y a que ces deux-là ! » soutint son ami, tout aussi imperceptiblement que lui.

« Défoulez-vous sur vos camarades de classe qui ne savent pas se taire. » leur répondit le professeur, ne se sentant nullement concerné.

« Tu es vraiment une grande gueule. Je te rappelle que tu n'es qu'un professeur, aussi prestigieux que soit ton établissement. Vous savez sans aucun doute qui est mon père ! » ajouta l’élève insolent, menaçant.

« Oui, je le sais. » affirma le professeur, sans perdre de sa superbe.

« Et alors ? »

« Alors je m'en fiche. Nous ne sommes pas dans le monde des humains. Ici, les professeurs sont puissants, craints et surtout protégés par des lois très résistantes. Alors en ce qui concerne vos soi-disant parents, s'ils ne font pas partie des familles dirigeantes, ce qui n'est pas le cas, ils peuvent aller se coucher. »

Cette fois, il abandonna son expression faussement avenante pour en adopter une qui révélait toute l'impitoyabilité dont il était désormais capable.

« Maintenant, vingt points perdus. Maintenant, mettez-vous en place si vous ne voulez pas que je vous donne une note éliminatoire a cet examen primordiale. »

« Tu aurais dû te taire comme tout le monde. » marmonna Dren avec férocité, mais il n'osa pas regarder le professeur ou Stad.

Ce dernier s'approcha de lui, menaçant.

« Qu'est-ce que tu as dit ! »

« Je n'ai rien dit. »

Le professeur Thole roula des yeux, exaspéré.

« Des élèves vraiment quelconques, au moins Conor se démarque, même si c'est dans le mauvais sens du terme. »

Les dix premiers élèves, dont Stad et Dren, prirent place comme ils devaient le faire, de peur de vraiment recevoir une note qui les fera redoubler, ou pire.

Stad forma simultanément trois obus d'eau, de feu et de terre et les lança sur le monstre, le détruisant du premier coup. Il était doué. Modérément. On ne pouvait pas lui enlever cela.

L'un de ses deux amis posa sa main sur le sol et la transforma en une mare de boue, engloutissant le monstre.

Un autre élève fit apparaître trois énormes épées tranchantes comme des lames de rasoir et les lança puissamment sur le monstre, le faisant voler en éclats.

Une jeune fille aux longs cheveux bicolores entoura son monstre d'un imposant bouclier et le figea jusqu'à ce qu'il s'écroule.

Dren a également montré qu'il avait sa place dans l'académie. Il créa une puissante tornade qui emporta le monstre jusqu'à ce qu'il s'écrase au plafond.

Quant à son fidèle ami, il créa une porte inter-dimensionnelle sous le monstre et l'y fit passer à travers avant de lui claquer la porte au nez.

Une élève a amplifié sa force, et détruisit son adversaire en quelques coups de poing écrasants.

Un autre élève à la peau sombre et semblable à de l’écorce fit jaillir des lianes du sol, emprisonnant son monstre et le serrant jusqu'à ce qu'il tombe au sol.

Sa sœur jumelle créa un tourbillon de sable sous les pieds de son monstre et l'y entraina avec fureur.

Enfin, le dernier élève créa une énorme flèche de foudre et la projeta rapidement sur le monstre, l'anéantissant instantanément.

Conor sentit que quelque chose n'allait pas. C'était une véritable démonstration de force et d'habileté, digne du prestige de l'école, mais il trouvait tout de même que c'était un peu simple. Et il avait raison de le penser, car à peine les dix monstres détruits, une incroyable vague de magie surgit immédiatement et se jeta sur les élèves.

Seuls Dren et la jeune fille surpuissante parvinrent à se protéger de la vague : le premier avec un bouclier et l'autre en fortifiant son corps.

Les autres, dont le fier Stad, furent emportés et ne marquèrent que peu de points. Ce dernier n'allait certainement pas se taire sur son... échec.

« Ah, c'est bien ce que je disais ! »

Et les autres, tout aussi vexés et terrifiés par leur note, le suivirent sur ce point.

« Nous ne savions pas ce qui nous attendait, et nous avons perdu beaucoup de points en plus de ce que vous nous avez déjà pris ! »

« On ne savait pas, mais les prochains le savent maintenant, et ils auront plus de points que nous ! » ajouta Stad, dépité, et tout le monde en vient à la même conclusion.

« On va se plaindre au directeur ! »

Le professeur Thole, ne reculant devant rien face à l'indignation de ses élèves tatillons, laissa échapper un rire insultant et moqueur et les considéra avec dédain.

« Tout le monde n'a pas échoué, alors finalement ça n'a rien à voir avec le fait d'être premier participant ou non ! »

Il y eut un long silence.

« Maintenant, dégagez ! Laissez les autres participer ! »

« Professeur de merde ! »

Stad, qui avait la chance d'appartenir à une famille aussi aisée, avait le malheur de n'avoir jamais reçu de « non » de leur part. En conséquence, il ne montrait pas à son professeur le respect qui lui était dû.

« Cette fois, tu as dépassé les bornes, alors laisse-moi t’annoncer devant tout le monde que ta note est…zéro. Et si tu ne peux le supporter, va pleurnicher dans les jupons de ta mère. »

L'incident était clos.

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