Episode 9

DAME MARKBY. Eh bien, chère Mme Cheveley, j'espère que vous vous êtes bien amusée.

Sir Robert est très amusant, n'est-ce pas ?

MME. CHEVELEY. Le plus divertissant ! J'ai énormément apprécié ma conversation avec lui.

DAME MARKBY. Il a eu une carrière très intéressante et brillante. Et il a épousé une femme des plus admirables. Lady Chiltern est une femme des principes les plus élevés, je suis heureux de le dire. Je suis un peu trop vieux maintenant, moi-même, pour me soucier de donner le bon exemple, mais j'admire toujours les gens qui le font. Et Lady Chiltern a un effet très ennoblissant sur la vie, bien que ses dîners soient parfois un peu ennuyeux. Mais on ne peut pas tout avoir, n'est-ce pas ? Et maintenant je dois y aller, mon cher. Dois-je vous appeler demain ?

MME. CHEVELEY. Merci.

DAME MARKBY. Nous pourrions conduire dans le parc à cinq heures. Tout a l'air si frais dans le parc maintenant!

MME. CHEVELEY. Sauf les gens !

DAME MARKBY. Peut-être que les gens sont un peu blasés. J'ai souvent observé que la Saison, à mesure qu'elle s'écoule, produit une sorte d'adoucissement du cerveau. Cependant, je pense que tout vaut mieux qu'une pression intellectuelle élevée. C'est la chose la plus inconvenante qui soit. Il rend le nez des jeunes filles si particulièrement gros. Et il n'y a rien de si difficile à marier qu'un gros nez ; les hommes ne les aiment pas. Bonne nuit chérie! [À LADY CHILTERN.] Bonne nuit, Gertrude ! [Sort au bras de LORD CAVERSHAM.]

MME. CHEVELEY. Quelle charmante maison vous avez, lady Chiltern ! J'ai passé une délicieuse soirée. Ça a été tellement intéressant de faire la connaissance de votre mari.

DAME CHILTERN. Pourquoi vouliez-vous rencontrer mon mari, Mme Cheveley ?

MME. CHEVELEY. Oh, je vais vous dire. Je voulais l'intéresser à ce projet du Canal argentin, dont j'ose dire que vous avez entendu parler. Et je l'ai trouvé le plus susceptible, sensible à la raison, je veux dire. Chose rare chez un homme. Je l'ai converti en dix minutes. Il va faire un discours à la Chambre demain soir en faveur de l'idée. Nous devons aller à la Galerie des Dames et l'entendre ! Ce sera une belle occasion !

DAME CHILTERN. Il doit y avoir une erreur. Ce plan n'a jamais pu avoir le soutien de mon mari.

MME. CHEVELEY. Oh, je vous assure que tout est réglé. Je ne regrette plus mon fastidieux voyage depuis Vienne. Cela a été un grand succès. Mais, bien sûr, pour les prochaines vingt-quatre heures, tout cela est un mort secret.

DAME CHILTERN. [Doucement.] Un secret ? Entre qui ?

MME. CHEVELEY. [Avec un éclair d'amusement dans ses yeux.] Entre ton mari et moi.

SIR ROBERT CHILTERN. [Entrant.] Votre voiture est ici, Mme Cheveley !

MME. CHEVELEY. Merci! Bonsoir, Dame Chiltern ! Bonne nuit, seigneur Gôring ! Je suis chez Claridge. Ne pensez-vous pas que vous pourriez laisser une carte?

SEIGNEUR GORING. Si vous le souhaitez, Mme Cheveley !

MME. CHEVELEY. Oh, ne soyez pas si solennel à ce sujet, ou je serai obligé de laisser une carte sur vous. En Angleterre, je suppose que cela ne serait guère considéré comme une règle. A l'étranger, nous sommes plus civilisés. Me verrez-vous en bas, Sir Robert ? Maintenant que nous avons tous les deux les mêmes intérêts à cœur, nous serons de grands amis, j'espère !

[Navigue au bras de SIR ROBERT CHILTERN. LADY CHILTERN monte en haut de l'escalier et les regarde pendant qu'elles descendent. Son expression est troublée. Au bout d'un moment, elle est rejointe par quelques convives et passe avec eux dans une autre salle de réception.]

MABEL CHILTERNE. Quelle horrible femme !

SEIGNEUR GORING. Vous devriez aller vous coucher, Miss Mabel.

MABEL CHILTERNE. Seigneur Gôring !

SEIGNEUR GORING. Mon père m'a dit d'aller me coucher il y a une heure. Je ne vois pas pourquoi je ne devrais pas vous donner le même conseil. Je transmets toujours de bons conseils.

C'est la seule chose à faire avec. Il n'est jamais d'aucune utilité pour soi.

MABEL CHILTERNE. Lord Goring, vous m'ordonnez toujours de sortir de la pièce.

Je pense que c'est le plus courageux de votre part. Surtout que je ne vais pas me coucher pendant des heures. [Va vers le canapé.] Tu peux venir t'asseoir si tu veux, et parler de n'importe quoi dans le monde, sauf de la Royal Academy, de Mme Cheveley, ou des romans en dialecte écossais. Ils n'améliorent pas les matières. [Aperçoit quelque chose qui est allongé sur le canapé à moitié caché par le coussin.] Qu'est-ce que c'est ? Quelqu'un a laissé tomber une broche en diamant ! Assez beau, n'est-ce pas? [Le lui montre.] J'aimerais que ce soit le mien, mais Gertrude ne veut pas que je porte autre chose que des perles, et j'en ai vraiment marre des perles. Ils donnent un air si simple, si bon et si intellectuel. Je me demande à qui appartient la broche.

SEIGNEUR GORING. Je me demande qui l'a laissé tomber.

MABEL CHILTERNE. C'est une belle broche.

SEIGNEUR GORING. C'est un beau bracelet.

MABEL CHILTERNE. Ce n'est pas un bracelet. C'est une broche.

SEIGNEUR GORING. Il peut être utilisé comme un bracelet. [Le lui prend, et, tirant une boîte à lettres verte, y met soigneusement l'ornement, et replace le tout dans sa poche de poitrine avec le plus parfait sang-froid.]

MABEL CHILTERNE. Qu'est-ce que tu fais?

SEIGNEUR GORING. Mademoiselle Mabel, je vais vous faire une demande assez étrange.

MABEL CHILTERNE. [Avidement.] Oh, priez! Je l'ai attendu toute la soirée.

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