Chapitre 16 : L’éclat fragile

La lumière du matin se faufilait à travers les rideaux légers, ses rayons dorés caressant doucement les murs de la chambre. Elle projetait des motifs ondulants, donnant à l’espace une aura de calme et de chaleur. Le crépitement lointain d’un feu de cheminée venait compléter cette sérénité, mais à l’intérieur, l’atmosphère était bien plus complexe.

Layla était déjà éveillée, assise au bord du lit, les pieds nus touchant le tapis moelleux. Son regard était fixé sur le sol, mais en réalité, elle ne voyait rien. Ses pensées, lourdes et désordonnées, tournaient en boucle. Son visage, impassible en apparence, laissait pourtant entrevoir une expression indéchiffrable, un mélange d’introspection et de doute. Les mots prononcés la veille flottaient encore dans l’air, suspendus comme un écho tenace : « Je t’aime. » Ces mots, si simples pour d’autres, représentaient pour elle un défi monumental, une barrière qu’elle avait osé franchir malgré tout.

Hanna dormait encore, allongée paisiblement, une main doucement posée près de l’endroit où Layla s’était assise. Sa respiration régulière semblait ponctuer le silence de la pièce, une mélodie apaisante pour un cœur en proie au tumulte. Ses traits étaient détendus, et un fin rayon de lumière jouait sur son visage, accentuant sa douceur naturelle.

Un léger mouvement brisa le calme. Hanna s’agitait, s’éveillant lentement. Ses paupières papillotèrent avant de s’ouvrir complètement, révélant des yeux encore embués de sommeil. Elle tourna la tête, et son regard croisa celui de Layla. Un sourire doux effleura ses lèvres, empli d’une sérénité qui semblait pouvoir apaiser n’importe quelle tempête.

— Tu as mal dormi ? demanda-t-elle, sa voix encore empreinte de la douceur du réveil.

Layla détourna légèrement les yeux, comme si ce simple regard était trop difficile à soutenir en cet instant. Elle sentait une vague de gêne mêlée de vulnérabilité s’éveiller en elle, des sentiments auxquels elle n’était pas habituée.

— Ce n’est pas ça, répondit-elle après un silence. Je réfléchis… à tout ça. À nous.

Ses mots étaient lourds de sens, même s’ils étaient prononcés doucement. Ils semblaient suspendus dans l’air entre elles, créant une tension à peine perceptible mais bien réelle.

Hanna se redressa lentement, s’appuyant sur un coude. Ses cheveux, légèrement ébouriffés, encadraient son visage d’une manière qui la rendait plus humaine, plus accessible. Elle observa Layla avec attention, analysant chaque mouvement, chaque expression.

— Tu regrettes ? demanda-t-elle, une lueur d’inquiétude dans ses yeux.

Layla secoua doucement la tête, un geste presque imperceptible. Ce n’était pas du regret. Elle le savait. Mais c’était autre chose, quelque chose qu’elle avait encore du mal à nommer.

— Non, murmura-t-elle. Mais… je ne sais pas si je suis prête pour ce que ça signifie.

Sa voix était fragile, presque tremblante. Ces mots, simples en apparence, portaient en eux le poids de siècles de solitude et de doutes.

Hanna s’assit complètement, croisant les jambes sous elle. Elle tendit la main, posant doucement ses doigts sur ceux de Layla. Ce contact, bien que léger, semblait porter une promesse silencieuse.

— Personne n’est jamais vraiment prêt, Layla, dit-elle doucement, sa voix emplie d’une tendresse infinie. Mais parfois, il suffit de faire un pas à la fois.

Layla fixa leurs mains jointes, ses doigts hésitants face à la chaleur rassurante d’Hanna. Ce contraste, entre la froideur qu’elle avait toujours connue et cette lumière douce qui semblait émaner de l’ange, la troublait profondément. Une partie d’elle voulait fuir, retourner à cette solitude qui, bien qu’oppressive, lui était familière. Mais une autre partie, plus enfouie, s’accrochait désespérément à cette lumière, refusant de la laisser s’éteindre.

Elle inspira profondément, fermant brièvement les yeux avant de murmurer :

— Promets-moi que tu ne partiras pas.

Sa voix était à peine audible, mais la sincérité qu’elle portait était indéniable. Ce n’était pas une demande, mais une supplication, un appel venu d’une part d’elle-même qu’elle n’avait jamais osé exposer.

Hanna serra doucement la main de Layla, ses yeux brillants d’une émotion qu’elle ne cherchait pas à cacher.

— Je ne partirai pas, répondit-elle simplement. Pas tant que tu voudras de moi.

Layla releva lentement les yeux, et pour la première fois, Hanna vit une lueur différente dans son regard écarlate. C’était quelque chose de fragile, d’à peine perceptible, mais de profondément réel : une étincelle d’espoir. Layla hocha lentement la tête, acceptant cette promesse silencieuse, et avec elle, la possibilité d’un avenir qu’elle n’avait jamais osé envisager.

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