『 XIV Lorsque l'histoire se complique 』

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PDV HOPE

Voilà maintenant trois semaines que je me suis installée chez les garçons. Pendant ce laps de temps, peu de choses se sont passées. Beaucoup de journées se sont ressemblées. Je sortais avec Garett, écoutais Earl me parler de Kerry... Une fois même, Akke a essayé de m'apprendre quelques techniques pour que je puisse me défendre et massacrer les personnes venant m'embêter. Cela ne s'est pas bien terminé pour la table basse du salon s'étant pris un coup. Elle n'a pas survécu.

Niveau relationnel, je peux dire que j'apprends petit à petit à découvrir le monde de mon point de vue, faire attention aux choses qui m'entourent sans pour autant craindre l'extérieur. Les garçons m'aident à ouvrir mon cœur et même si cela reste compliqué en si peu de temps, j'ai l'impression de déjà me sentir plus apaisée.

Jusqu'à ce que j'arrive, intervient cette voix.

Je repense souvent à mes « parents ». Que font-ils, me cherchent-ils ? J'ai peur, je déteste ça, mais cette peur me ronge l'estomac. J'ai l'impression que mon passé m'attend de pieds fermes non loin de moi.

Les images du centre commercial, Jesse me tenant le poignet, Earl et Garett dans l'incompréhension totale. Je me le suis promis pourtant. Mes problèmes sont mes problèmes. Je ne les impliquerai pas dans quelque chose de plus gros que moi-même.

Pourtant c'est déjà trop tard Hope.

Tu les entraîneras vers le fond.

Tu ne sais faire que ça.

Blesser les gens, les tuer.

Tu as tellement raison.

∞

— Comment avance le plan ? demande Earl en regardant la télévision.

— Rapidement. Le fait que Hope ait croisé Jesse nous a aidé à le localiser, répond Mather les yeux sur son téléphone.

— On va avoir besoin d'aide si on veut stopper définitivement ce gang d'idiots. Je vous rappelle qu'entre le boxeur handicapé et la muette de dix-neuf ans on ne risque pas de sauver le monde, continue Garett.

Akke grogne quelque chose comme quoi son combat était déloyal et je ne réponds pas aux excuses de mon ami. La chose me touchant le plus est le fait que Jesse soit connu des garçons. Je ne pose pourtant aucune question, ne préférant surtout pas raviver l'histoire. Elle doit rester cachée en enfer, et ne surtout pas remonter.

— Darec et Blade pourraient peut-être venir ? Ils nous aideraient bien !

— Faut voir, ils ont des choses à faire eux aussi, reprend Mather nonchalant.

Il semble que la question de Garett énerve un peu mon colocataire. Que ces deux garçons viennent ne semble pas vraiment dans ses plans.

— Pour moi c'est une bonne idée, ils peuvent nous aider si tu leur demandes Mather, continue Earl.

— D'ailleurs Hope, Akke commence, il faudrait que tu nous expliques comment connais-tu Jesse.

Discrètement, je hoche la tête en regardant par la fenêtre le ciel commençant à s'assombrir. La lune monte doucement et les nuages s'écartent sur son chemin. Quelle belle lune... Kerry, la vois-tu ?

— Hope ?

Une douleur me perce le bas du ventre depuis ce matin, je serre les dents en sentant des spasmes n'annonçant rien de bon.

— Hope ! Tu m'écoutes ?!

Une main se pose sur mon épaule et me fait sursauter. Instinctivement, je recule avec vivacité du canapé sur lequel j'étais pour me protéger. Mon cœur battant la chamade se calme automatiquement en voyant qu'il ne s'agit que de Garett. Ce dernier semble à la fois choqué et vexé.

— Euh... je ne voulais pas te faire peur. Excuse-moi, le garçon se rassoit correctement, la mine déconfite.

Lorsque je m'apprête à lui répondre que ce n'est pas grave et que j'ai surréagi, quelque chose de beaucoup plus fort me fait courir dans les escaliers, pousser Mather qui manque de tomber sous la surprise et m'enfermer dans la salle de bain.

Derrière la porte, j'entends les garçons toquer, prendre de mes nouvelles, inquiets.

— Hope qu'est-ce que tu fous bordel ?! Ça va ?

— Ouvre la porte !

— Si ça va, tape deux coups, sinon tapes-en un !

Directement, deux coups sont frappés et les garçons disparaissent pour me laisser un peu d'intimité. Moi, je retire mon pantalon pour remarquer l'inévitable qui me tord l'estomac depuis ce matin.

Je suis dans ma semaine.

Je soupire directement, non, nous ne sommes pas dans un film où la fille peut courir des heures en talons avec son maquillage toujours intact. Pas non plus dans un roman où la fille n'a jamais ses règles. Dans la réalité, on nous fait bien chier.

Après dix minutes à créer une couche de papier toilette afin de tenir deux heures, je me décide enfin à sortir. Je dois bien demander aux garçons de quoi faire mes six jours. Étrangement lorsque j'étais chez mes parents, les menstruations étaient la seule chose que ma mère acceptait de m'expliquer et m'aider. Je n'ai jamais compris pourquoi, mais je n'ai jamais manqué de quoi-que-ce-soit niveau serviettes ou tampons.

Armée de mon ardoise et d'un pantalon propre après une courte douche, je descends les escaliers pour trouver les quatre garçons installés dans le salon. En le voyant, Garett vient prendre de mes nouvelles avec Earl.

— Ça va ? T'as l'air plus fatiguée que d'habitude...

En hochant la tête, je note ma demande sur l'ardoise, puis l'efface. Je ne devrais pas être gênée mais c'est trop tard. Les règles sont pour moi quelque chose de naturel mais demander ça dans une maison composée uniquement de garçons...

— Bon tu nous montres cette ardoise ? s'impatiente Earl qui me l'arrache des mains alors que je venais de réécrire quelque chose pour la cinquième fois.

Les trois curieux viennent directement autour de Earl afin de lire ma demande. Quand faut y aller, faut y aller.

« J'ai mes règles. »

Plus cache ? Impossible.

∞

Contrairement à mes attentes, les garçons ont eu un comportement très mature et aucune remarque ou blague -en tout cas devant moi- n'a été faite.

Maintenant, je traîne dans ma chambre en lisant un livre trouvé dans la bibliothèque de Akke. Si j'avais pu ne pas être, une histoire étrange racontant le quotidien bouleversé d'une jeune fille. Elle tombe dans le coma après un accident de voiture sur le retour de son récital de piano. Un an plus tard, cette jeune fille se réveille orpheline avec un frère totalement changé. Elle apprend que l'accident ayant coûté la vie à ses géniteurs n'est pas accidentel et une enquête est ouverte pour découvrir la vérité derrière cette affaire.

J'aime bien ce livre, il mélange un grand nombre de genre et me permet de m'éloigner un instant de la réalité.

Pourtant, lorsque les coups de minuit ont sonné, des coups se font entendre au rez-de-chaussée puis des cris. Refermant mon livre, je m'empresse de m'habiller d'un sweat-shirt et un jean sous les voix masculines criant dans la maison. Inquiète, j'entre dans le couloir du premier étage à la recherche de quelqu'un pouvant m'expliquer la raison de ce boucan.

Akke sort aussi de sa chambre, le visage fermé en train de recharger son arme. En me voyant, ses yeux si froids s'adoucissent un court instant et ses mains se posent sur mes épaules.

— Bon Hope, nous sommes attaqués et visiblement, Garett qui est au courant depuis trois jours a oublié de te mettre au courant, réfléchi à voix haute le garçon. On avait prévu l'arrivée de ces mecs donc ne t'inquiète pas, tout ira bien. Je veux que tu ailles dans la chambre de Mather et que tu la fermes à clef. Double tour et vitre fermées, ensuite tu lis un livre avec un couteau à côté de toi au cas où. Et—

— Vite Akke ! Ils vont entrer ! s'écrie la voix de Earl en bas.

Le concerné me regarde rapidement et prend directement ma main pour me tirer dans la chambre face à la mienne. Quelque chose est mis dans ma main et la porte se claque. En regardant, une petite clef, sans doute pour m'enfermer. J'exécute en vitesse les indications de mon colocataire et m'assoie sur le lit, paniquée.

Des coups de feu retentissent, puis des objets se brisent, des voix, des cris.

❝ Le passé n'est derrière nous que si nous lui tournons le dos.

Le seul problème est que l'on ne tourne jamais le dos à son ennemi. ❞

∞

Désolée pour ce retard !

je dois écrire sur portable car je n'ai pas mon ordinateur avec moi, ce qui est compliqué pour moi.

bref, comment avez-vous trouvé ce chapitre ?

l'action arrive, vous l'attendiez ?

l'amour est en route mes enfants, ne vous inquiétez pas !

n'hésitez pas à commenter !

à la semaine prochaine,

prenez soin de vous