l'écho du silence

Après avoir quitté la salle de bain, Mila se sentit encore plus perdue, mais en entrant dans sa chambre, elle remarqua que Alba était toujours là, assise près de la fenêtre, observant la lumière du matin filtrer doucement à travers les rideaux. Le silence entre elles était lourd, mais il y avait aussi une sorte de tranquillité, comme si, pour un instant, le monde extérieur ne comptait plus.

Alba, levant les yeux en la voyant entrer, lui sourit doucement, son visage marqué par l’expérience des années, mais aussi par une bienveillance rare.

Alba :

— Vous avez l’air fatiguée, Mila. Ça doit être une journée difficile pour vous.

Mila, sans répondre tout de suite, s’assit près de Alba, ses pensées encore en désordre. Elle avait du mal à trouver les mots pour exprimer ce qu’elle ressentait. Mais la présence d’Alba semblait être la seule chose réconfortante en ce moment. Il y avait quelque chose de calme et de rassurant dans la façon dont Alba était là, silencieuse mais attentive.

Mila (après un long moment de silence) :

— J’ai l’impression de vivre dans un rêve… ou un cauchemar, je ne sais même plus.

Alba, posant doucement son ouvrage sur la table à côté d’elle, tourna son regard vers Mila, ses yeux pleins de sagesse et de compassion.

Alba :

— Ce que vous ressentez est tout à fait normal. Mais vous savez, avec le temps, les choses s’éclaircissent. Parfois, il faut juste savoir être patiente avec soi-même.

Mila hocha la tête sans grande conviction, toujours perdue dans ses pensées. Alba savait que la jeune femme avait besoin de plus qu’un simple réconfort. Elle avait besoin de comprendre ce qu’elle allait faire de sa vie désormais, de reconstruire quelque chose qu’elle pensait avoir perdu. Alba, avec sa sagesse, savait que ce n’était pas quelque chose qui se réglait en une nuit.

Mila :

— Comment avez-vous fait, vous… quand vous avez dû prendre des décisions difficiles ? Quand tout semblait sans issue ?

Alba, souriant doucement, semblait réfléchir avant de répondre.

Alba :

— Eh bien, ma chère, la vie n’a jamais été facile, et je suppose que je n’ai pas eu beaucoup de choix à un moment donné. Mais j’ai appris à trouver ma propre voie, même dans les moments les plus sombres. C’est ça, la vie, Mila. Parfois, il faut savoir se battre pour sa propre paix intérieure, même si les circonstances ne nous le permettent pas toujours.

Il y eut un silence entre elles, mais il n’était plus aussi pesant. Mila regardait Alba, comme si, dans cet instant, elle pouvait voir au-delà de la femme qui se tenait devant elle. C’était un regard de compréhension, un regard que Mila n’avait pas eu depuis longtemps.

Mila :

— Je n’ai jamais voulu que ma vie prenne ce tournant. Je… je ne savais même pas comment l’accepter, tout ça. C’est comme si ma propre volonté n’avait plus de place ici.

Alba :

— Vous n’êtes pas seule, Mila. Vous avez encore votre cœur. Vous avez encore le pouvoir de choisir comment vous réagissez à ce qui se passe. Même dans les moments les plus difficiles, il est toujours possible de trouver un chemin.

Mila, silencieuse, prit un moment pour digérer ses mots. Ce n’était pas facile à entendre, mais quelque part, cela semblait être ce qu’elle avait besoin d’entendre. Quelque part, dans ce tourbillon de confusion, une petite lueur d’espoir commençait à briller.

Mila :

— Vous avez raison… je suppose. Mais pour l’instant, tout ce que je veux, c’est pouvoir respirer, pouvoir penser un peu plus clairement.

Alba sourit, se levant pour aller préparer un peu de thé. Elle savait que ce genre de réconfort, bien que simple, pourrait apaiser la jeune femme pour un moment.

Alba :

— Prenez votre temps. Rien ne presse. Nous allons faire ce que nous pouvons, petit à petit. Vous n’avez pas à tout affronter d’un coup. Parfois, il suffit de se donner le droit de respirer.

Mila, observant Alba, sentit une chaleur la traverser, quelque chose qu’elle n’avait pas ressenti depuis longtemps : de la gentillesse, de la compréhension, comme une promesse que, même dans cette maison, il y avait des instants de réconfort et d’humanité.

Le temps semblait ralentir alors qu’elles restaient là, ensemble, parlant de tout et de rien. Le poids des événements ne disparaissait pas, mais pour un instant, Mila se sentait moins seule dans cette lutte silencieuse.

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