résiste encore

Rafael Moretti resta debout un instant, le regard posé sur Mila avec une douceur glaciale, avant de se tourner vers Richard. Son sourire ne disparut jamais, mais il y avait quelque chose de menaçant dans l'attitude qu'il dégageait. Il attendit que Richard prenne place avant de se rasseoir lentement, ses mouvements précis, mesurés. Il savait que le pouvoir était dans les détails, et chaque geste semblait calculé.

Rafael (d'une voix calme mais ferme, en croisant les bras) :

— Bien. Nous avons tout ce qu'il faut pour commencer, alors allons droit au but. Je suppose que vous êtes tous deux conscients de l'importance de ce mariage. Ce n'est pas juste une formalité, mais un arrangement stratégique pour les deux parties. Nous avons des attentes… claires.

Mila, qui se tenait un peu en retrait, sentit son estomac se tordre. Elle détestait cet homme, mais elle savait que le temps des mots était révolu. Elle chercha du réconfort dans la présence de Richard, mais il restait figé, presque impassible. Il avait l’air aussi distant que la première fois où il avait mentionné l’accord.

Mila (levant timidement la tête, mais d'une voix ferme) :

— Vous ne pouvez pas me forcer à faire ça. Ce n'est pas un jeu. Ce n'est pas un contrat. Vous parlez de ma vie, de mon avenir !

Rafael se tourna lentement vers elle, ses yeux noirs perçant son regard. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Il n'était pas surpris par la résistance de la jeune femme. Il l'avait anticipée, mais ce qu'il voulait, c'était voir jusqu'où elle irait.

Rafael (doucement, mais avec une froideur calculée) :

— Oh, mais vous êtes déjà engagée, ma chère. Ce n’est pas une question de choix. C’est la réalité. Si vous refuseriez… eh bien, disons simplement que vous ne souhaitez pas voir ce que cela pourrait signifier pour votre famille, pour votre père. Vous comprendrez bientôt que l’on n’a pas toujours le luxe du choix.

Le ton de Rafael la fit frissonner. Elle se tourna instinctivement vers Richard, cherchant du soutien, mais il ne la regardait même pas. Il avait détourné les yeux, comme s’il voulait ignorer la scène. Elle sentit sa gorge se serrer, son cœur se briser à l'idée que son propre père ne la défendait même pas.

Richard (d’un ton sec, sans émotion) :

— C’est le prix à payer, Mila. Accepte-le. Il est trop tard pour reculer maintenant. Nous n’avons plus d’alternatives.

Mila regarda Richard avec une douleur évidente dans les yeux. C’était comme si elle était devenue une simple marchandise, échangée pour un peu de sécurité dans un monde qui les écrasait tous les deux. Mais elle n'était pas prête à se soumettre totalement. Elle inspira profondément, cherchant des mots qui pourraient contrer ce contrat.

Mila (la voix tremblante, mais pleine de défi) :

— Vous croyez que vous me brisez, mais vous n’avez aucune idée de ce dont je suis capable. Je vous défie de m’imposer ce que vous voulez. Ce n’est pas ainsi que les choses finiront.

Rafael, toujours impassible, se leva et fit quelques pas vers elle. Il s'arrêta juste à côté de la table, son regard posé sur elle avec une intensité étrange. Il parlait maintenant comme un homme qui ne perdait jamais.

Rafael (d’une voix douce mais glaciale) :

— Vous pensez avoir le pouvoir de contester cela, mais vous êtes dans une position où vous n’avez rien d'autre à faire que d’obéir. Vous n'avez plus de forces pour vous battre, Mila. Il est trop tard pour ça. Vous comprenez cela, n’est-ce pas ?

Il se tourna ensuite vers Richard, son regard changeant, plus sombre.

Rafael (avec une touche de menace, en s’adressant à Richard) :

— Vous avez fait un excellent choix, mon ami. Vous comprenez, vous aussi, que tout cela est pour le bien de l'entreprise. Il faut parfois savoir prendre des décisions difficiles, même si elles déchirent la famille.

Richard, toujours aussi impassible, hocha lentement la tête, mais il ne répondit pas immédiatement. Il avait l'air épuisé par toute la situation, comme si ce mariage ne l'affectait plus depuis longtemps. Mila observa son père, le ressentiment et la douleur la submergeant. Elle n'était pas prête à le perdre, pas encore.

Mila (d'une voix plus ferme, cherchant à regagner son pouvoir) :

— Si vous pensez que je vais me laisser faire, vous vous trompez. Je ne vous appartiens pas, Moretti. Je n'appartiens à personne.

Rafael la regarda un instant, puis éclata de rire, un rire profond, presque amusé. Il se rassit calmement, son regard toujours fixé sur elle.

Rafael :

— Ah, cette jeunesse. La bravoure, l’illusion du choix. Mais tout cela est futile. À la fin, vous n’avez aucune arme. Vous êtes prisonnière de votre propre famille, Mila. Tout ceci a déjà été décidé avant même que vous ne naissiez.

Le rire de Rafael résonna dans la pièce, mais il n’avait pas l’air d’être une victoire, plutôt le début d’une guerre psychologique qui n’en finirait pas. Mila comprenait alors qu’elle n'était qu'un pion, dans une partie qu’elle n’avait pas choisie.

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