Mr Moretti

Rafael se redressa, un sourire calculé sur les lèvres, observant Mila avec une lueur d’intérêt froid. Il se tourna alors vers elle, comme si cette rencontre venait tout juste de commencer, un air de contrôle absolu dans son regard.

Rafael (calme, mais avec une pointe d'ironie) :

— Maintenant que tout est en ordre, il n'est plus nécessaire de retourner chez votre père. Vous m'accompagnerez directement chez moi. Nous allons débuter cette nouvelle étape sans perdre de temps.

Le ton était implacable, comme une décision déjà prise depuis longtemps. Mila se sentit prise au piège. Elle n’avait pas le choix. À cet instant, elle savait que tout ce qu'elle avait cru pouvoir contrôler s’échappait peu à peu.

Elle leva les yeux, cherchant un peu de réconfort, peut-être une once de soutien dans le regard de Richard. Mais il restait là, immobile, les yeux fixés sur le sol, sans la moindre émotion. Il avait accepté le choix qu'il avait fait, et il semblait ne rien regretter. Aucun geste, aucun mot pour la rassurer. Elle se sentit soudainement seule, plus isolée que jamais dans ce jeu de pouvoir qu’elle ne comprenait pas entièrement.

Mila (regardant son père, presque désespérée) :

— Papa…

Elle espérait une réaction, une étincelle de regret, quelque chose qui prouve qu'il se souciait encore d’elle. Mais Richard ne bougea pas, son regard toujours fixé ailleurs. Rien. Aucun changement.

Rafael, qui observait la scène, prit la parole d’une voix plus basse, presque moqueuse.

Rafael :

— Votre père a pris sa décision. Il est temps que vous acceptiez la vôtre.

Mila serra les poings, ses yeux se détournant lentement de Richard. Le silence pesant dans la pièce faisait écho à la violence de ce qui venait de se passer. Elle savait qu'elle n’avait plus de place ici. Plus de place dans cette maison, dans cette famille. Elle n'était plus qu'une monnaie d'échange.

Sans un mot, elle tourna les talons et suivit Rafael vers la porte. Le claquement de la porte derrière elle fut le dernier signal, celui de la fin d'un chapitre. Alors qu’elle quittait la maison, le regard d’un père absent restait gravé dans son esprit, une blessure silencieuse qu’elle aurait du mal à effacer.

7

La voiture noire roulait lentement dans les rues sombres de la ville, un contraste frappant avec l'agitation qui se passait dans l'esprit de Mila. Elle était assise à l’arrière, les bras croisés, les yeux fixés sur la vitre, sans vraiment voir ce qui défilait à l'extérieur. Les paroles de son père résonnaient encore dans sa tête, mais plus rien n’avait d’importance. La seule chose qui comptait maintenant, c’était ce qui l'attendait.

Arrivée devant l’imposante porte en fer forgé de la villa de Moretti, Mila sentit une boule se former dans sa gorge. Elle savait qu'une fois qu'elle entrerait, il n'y aurait pas de retour possible. Elle aurait signé son destin. Et pourtant, chaque partie d'elle criait de fuir, de tout arrêter avant qu'il ne soit trop tard.

La voiture s’arrêta, et le chauffeur ouvrit la porte. Mila sortit lentement, son regard se dirigeant vers la grande maison. L'ombre imposante de Moretti semblait déjà la guetter de l'intérieur, prête à l'engloutir dans son monde.

Elle monta les marches, ses talons résonnant sur le marbre froid, le bruit de ses pas sonnant comme un écho funeste. Arrivée à la porte, celle-ci s’ouvrit avant même qu'elle n'ait eu le temps de frapper, comme si Moretti l'attendait depuis toujours.

Moretti (avec un sourire glacial, se tenant dans l'ombre) :

— Bienvenue, Mila. Je savais que tu viendrais. Tu n'avais pas le choix.

Elle ne répondit pas, son regard dur, mais son cœur battait la chamade. Elle savait qu'à partir de ce moment-là, elle n'était plus la même. Tout avait changé. Le prix à payer était trop élevé pour espérer revenir en arrière.

Moretti s'avança alors vers elle, son regard calculateur scrutant chaque mouvement qu'elle faisait. Il n'avait pas besoin de mots pour imposer son autorité, elle la ressentait dans l’air, dans l’instant même où elle avait franchi le seuil de sa maison.

Moretti :

— Tu peux te détendre. Ici, tu n'es plus l'enfant de ton père. Ici, c’est moi qui décide.

Mila, toujours silencieuse, se sentit comme une étrangère dans cet endroit. Chaque pas qu’elle faisait semblait l’éloigner un peu plus de ce qu’elle avait connu, de sa famille, de sa liberté. Elle se sentait pris au piège dans une toile qu'elle ne pouvait pas fuir.

Mila (d'un ton froid, mais avec une pointe de défi) :

— Ne t'y trompe pas, Moretti. Je suis ici parce que je n'ai pas le choix. Mais je ne serai jamais à toi.

Moretti, sans changer de visage, s'approcha d'elle d'un pas calme, mesuré.

Moretti :

— Tu te leurrer as pas longtemps. Tu finiras par comprendre, Mila. C’est plus qu’un simple mariage. C’est une alliance. Et tu as accepté. Peu importe ton déni.

Mila serra les poings, son regard se durcissant alors qu’elle l’observait. Elle n’avait pas encore tout compris, mais elle savait une chose : elle n'allait pas se soumettre aussi facilement. Elle allait se battre pour sa dignité, même si tout semblait contre elle.

Leurs regards se croisèrent, et Mila ne pouvait que se rappeler l’odeur de la trahison qui planait dans cette pièce. Le prix du silence, elle en avait payé une partie, mais elle ne comptait pas tout céder. Pas encore.

Moretti (avec un sourire en coin) :

— Bien. Faisons en sorte que tu t’adaptes vite. Le reste de ta vie commence ce soir.

La porte se referma doucement derrière elle.

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