douleur de la veille

Le lendemain matin, Mila se réveilla lentement, le corps lourd, engourdi, comme si elle avait été frappée par une vague de douleur insurmontable. Elle tourna la tête et se figea en voyant le vide autour d’elle. Le lit était froid et abandonné, les draps froissés autour d’elle, témoins de la nuit passée, une nuit qu’elle n’avait pas choisie.

Elle tenta de se redresser, mais une douleur aiguë lui parcourut le bas-ventre, la faisant se figer dans un souffle court. C’était un mal qu’elle ne connaissait que trop bien, un mal physique, mais aussi émotionnel, plus difficile encore à supporter. La réalité de ce qu’elle venait de vivre, ce qu’on lui avait imposé, l’envahit soudainement avec une violence qu’elle n’avait pas anticipée. Elle referma les yeux, tentant d’ignorer la sensation d’être brisée.

Mila (en murmurant, sa voix faible, tremblante) :

— Pourquoi... pourquoi ai-je fait ça ?

Les larmes commencèrent à piquer ses yeux, mais elle les chassa d'un coup de main. Elle ne voulait pas se montrer faible, pas encore. Mais tout en elle était brisé. Le corps qu’elle avait tant essayé de préserver, de contrôler, était maintenant celui de quelqu’un d’autre, un bien que l’on lui avait pris, comme si sa vie entière était désormais une marchandise échangée.

Elle tenta de se lever à nouveau, cette fois plus lentement, en tenant fermement la couverture, mais la douleur dans son ventre la força à s'asseoir à nouveau. Rafael n'était même pas là, et pourtant, sa présence pesait sur chaque parcelle de la chambre. C’était plus qu’une simple domination physique ; c’était une empreinte qu’il avait laissée sur elle, dans son corps, dans son esprit.

Mila (d’un ton désespéré, se tenant le ventre) :

— Je ne suis pas… je ne suis pas prête.

Elle se haussait à peine sur ses jambes quand Alba, la servante, entra dans la chambre. La douceur de la femme contrastait avec la froideur de la situation, et Mila détourna la tête, honteuse de sa faiblesse.

Alba (d’une voix douce, remplie de compassion) :

— Mila, je suis là pour vous. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, je suis là.

Les mots résonnèrent dans l’air, mais Mila ne les entendait pas vraiment. Ses pensées étaient ailleurs, noyées dans la douleur, dans la frustration, dans la colère qu’elle ressentait envers son propre corps, qu'elle ne reconnaissait plus.

Elle leva les yeux vers Alba, et la servante la regarda avec une tendresse qu'elle n'avait pas vu souvent dans cette maison. Un mélange de pitié et de compréhension dans le regard de la vieille femme. Mila secoua la tête, s’essuyant le visage du dos de la main.

Mila (d’un ton faible) :

— Ça fait mal, Alba. Ça fait tellement mal. Je… je ne savais pas couché avec lui...

Alba, s’approchant doucement, posa une main sur son épaule, sa voix apaisante, mais sans jugement.

Alba :

— C’est normal. Votre corps, votre cœur, vous devez apprendre à tout accepter à votre rythme. Ce n’est pas facile, mais vous êtes forte, Mila. Plus forte que vous ne le croyez.

Les mots résonnaient, mais Mila ne pouvait pas les saisir pleinement. Elle se sentait vide, abandonnée dans cette chambre luxueuse, mais qui n’avait aucun véritable réconfort à offrir. Elle était seule, même entourée de gens.

Elle se leva enfin, se dirigeant lentement vers la salle de bain, le corps douloureux, les jambes tremblantes, chaque pas lui rappelant ce qu’elle venait de vivre. Dans le miroir, son reflet lui semblait étranger. Elle se regarda, mais ce qu’elle vit n’était pas la Mila d’avant. Cette femme qui se tenait là, devant le miroir, était celle d’un contrat, d’un échange, celle qui appartenait désormais à un homme qu’elle détestait.

Elle prit une profonde inspiration, essuyant une larme qui perla sur sa joue. Mila n'était pas prête à tout accepter, pas encore. Mais elle savait qu'il lui faudrait du temps pour se reconstruire, pour retrouver la force de luttes.

***Téléchargez NovelToon pour profiter d'une meilleure expérience de lecture !***