le dîner

Le dîner était servi, et Mila était plongée dans ses pensées, observant son repas sans vraiment y prêter attention. L’air lourd de la pièce semblait peser encore plus sur ses épaules, lorsqu’une porte s’ouvrit brusquement. Elle tourna la tête et aperçut Rafael, qui entra sans un mot, sa silhouette imposante coupant l’espace.

Rafael (d'un ton neutre, sans un regard pour elle) :

— J’espère que le repas est à la hauteur de vos attentes.

Mila leva les yeux, surprise, mais son visage resta impassible. Elle n’avait pas prévu de le voir ici, à ce moment précis. Rafael s’approcha de la table, sans se soucier de l’atmosphère qu'il perturbait, et prit place en face d’elle sans cérémonie.

Mila (d’un ton un peu méfiant) :

— Vous mangez aussi ici ?

Rafael (en ajustant sa veste, sans la regarder directement) :

— Oui, je vais prendre un repas. Mais ne vous en faites pas pour moi, ce n’est pas important.

Il commença à découper son repas avec une précision presque clinique, sans se soucier d'elle. Chaque geste était mesuré, réfléchi, mais dénué de toute attention envers Mila. Elle le scrutait discrètement, sa colère montant doucement.

Mila (avec une pointe de sarcasme) :

— Vous ne vous souciez donc pas de ce que je pense, n’est-ce pas ?

Rafael leva légèrement les yeux vers elle, l’air presque amusé mais sans émotion.

Rafael :

— Votre opinion m’importe peu, Mila. Ce qui compte, c’est que vous vous y fassiez. Nous sommes ici dans un monde où il y a des choses que vous n'avez pas le choix de comprendre.

Il prit une gorgée de vin, son regard toujours aussi détaché.

Rafael :

— Il n’y a pas de place pour la sentimentalité ici. Vous devez apprendre à vivre avec ça. Vous êtes ici pour une raison, et ce dîner, ce n’est qu’un détail parmi d’autres.

Mila, piquée par ses mots, se força à garder son calme. Elle n'allait pas lui offrir la satisfaction de la voir réagir. Elle se leva brusquement, posant sa fourchette avec un bruit sec.

Mila (avec une froideur glaciale) :

— Vous n’avez pas à me le rappeler. Je ne suis pas ici par choix, mais parce que j’ai été obligée de l’accepter. Je ne me ferai pas à ce que vous appelez votre monde. Et vous, vous n’êtes qu’un de ces hommes qui jouent avec les vies des autres.

Rafael (en la regardant enfin, son regard sans pitié) :

— Vous êtes naïve si vous croyez que ça changera quelque chose. Vous n’avez pas d’option, Mila. Vous êtes ici maintenant, et c’est tout ce qui compte.

Il posa son couteau et sa fourchette, se levant d'un mouvement fluide. Il avait l'air presque désintéressé par l'échange.

Rafael :

— Terminez votre dîner, ou ne le faites pas. Cela ne me concerne pas. Mais n’oubliez pas que tout ceci est une question de pouvoir et de contrôle. Je vous laisse vous en souvenir.

Sans un autre mot, il tourna les talons et quitta la pièce aussi silencieusement qu’il était arrivé. Mila resta là, sous le choc de ses paroles froides, l’air lourd de frustration. Elle se laissa retomber sur la chaise, ses pensées confuses, mais une chose était claire : Rafael était un homme pour qui rien ni personne n’avait d’importance, sauf ce qu'il voulait obtenir.

Elle regarda l’assiette devant elle, mais la faim semblait l’avoir abandonnée. Ce n’était plus une simple question de repas ; c’était une question de survie dans un monde qui ne faisait aucune place à la faiblesse. Et maintenant, elle en faisait partie.

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