Une fissure dans la glace.

La quatrième nuit, Levi était de retour. Comme toujours.

Elio l’avait remarqué avant même qu’il ne frappe. Le rugissement familier de la moto avait résonné dans la vallée, brisant la tranquillité de la montagne.

Assis dans son fauteuil près de la cheminée, Elio ferma les yeux un instant. Cet alpha était infernal. Obstiné. Mais il devait reconnaître qu’il s’était habitué à sa présence.

Un coup léger contre la porte.

— T’es encore là ? lança Elio d’une voix lasse.

— Évidemment, répondit Levi à travers le bois.

Un soupir. Elio se leva, hésita un instant, puis ouvrit la porte.

Levi était appuyé contre l’encadrement, son éternel sourire en coin sur les lèvres.

— Tu vas finir par m’inviter à entrer, Doc ?

Elio croisa les bras.

— Pourquoi tu fais ça ?

Levi haussa un sourcil.

— Faire quoi ?

— Venir ici. Insister.

Levi le détailla un instant, puis haussa les épaules.

— T’as quelque chose que j’ai envie de comprendre.

Elio fronça les sourcils.

— Et c’est quoi ?

— Toi.

Un silence.

Elio sentit son cœur rater un battement. Il serra les poings, prêt à refermer la porte, mais quelque chose l’en empêcha.

Levi n’avait pas l’air moqueur cette fois. Son regard chocolat, profond et perçant, cherchait une faille en lui.

Et, pour la première fois en cinq ans, Elio sentit la glace se fissurer.

Sans un mot, il fit un pas en arrière. Un geste presque imperceptible.

Une invitation silencieuse.

Levi ne se fit pas prier.

La quatrième nuit, Levi était de retour. Comme toujours.

Elio l’avait entendu avant même qu’il ne frappe. Le vrombissement de sa moto dans le lointain était devenu une habitude agaçante, un bruit qui annonçait son arrivée inévitable.

Assis dans son fauteuil près de la cheminée, Elio ferma les yeux un instant. Il espérait qu’il se lasse. Qu’il abandonne.

Mais Levi West n’était pas le genre à lâcher prise.

Trois coups résonnèrent contre la porte.

Elio resta immobile.

— Je sais que t’es là, Doc, lança Levi d’une voix amusée.

Silence.

— T’as peut-être pas remarqué, mais j’ai pas l’habitude qu’on m’ignore, continua-t-il.

Toujours rien.

Dehors, Levi soupira. Il enfonça les mains dans ses poches et leva la tête vers la fenêtre du salon, espérant apercevoir un mouvement.

— Tu sais, je peux venir tous les soirs. Ça me dérange pas.

À l’intérieur, Elio ouvrit les yeux et serra les mâchoires.

— Je peux aussi rester planter là jusqu’à ce que tu ouvres.

Il était sérieux. Cet idiot était sérieux.

Exaspéré, Elio se leva et ouvrit brusquement la porte. Levi, surpris, haussa un sourcil avant d’afficher un sourire satisfait.

— Enfin.

— Qu’est-ce que tu veux ? grogna Elio.

— Juste discuter.

— Je n’ai rien à dire.

Levi haussa les épaules.

— Alors écoute-moi.

Elio le fixa un instant, puis secoua la tête.

— Fais ce que tu veux, mais arrête de frapper à cette porte.

Il referma violemment sans attendre de réponse.

Levi, loin d’être découragé, sourit en coin et s’assit sur les marches du perron.

— C’est déjà un progrès, murmura-t-il.

Et, comme chaque soir, il resta là.

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