Chapitre 8

Point de vue de Ignacio

J’ai attendu le départ de Monsieur Lombardi pour faire comprendre à Amanda que je n’avais pas aimé du tout son comportement.

Moi : Quand tu agis de cette façon, qu’est-ce qu'il va penser de nous ?

J’ai essayé de lui faire comprendre que ce n'est pas parce que nous sommes dans le besoin, que nous devons cesser d’être des gens dignes. Mais au lieu de chercher à me comprendre, elle me répond

Amanda : Ce n'est pas la dignité qui va résoudre tous ces problèmes que nous avons. Nous sommes presque dans la rue, Natcho. Tu ne te rends pas compte ou bien tu fais exprès de ne pas te rendre compte ?

Je comprends ses inquiétudes, mais j'ai dû mal à accepter sa façon d'être. C’est vrai qu’elle n’a jamais caché son goût prononcé pour l’argent et son envie d’avoir une situation financière bien meilleure que celle que nous avons, ce qui est compréhensible. Ce que je n’aime pas, c'est que souvent, elle me donne l’impression qu’elle est prête à tout pour cela. Et j’avoue que ce comportement ne me plaît pas.

Moi : Je vais à la banque déposer cet argent que monsieur Lombardi vient de me donner. En espérant qu’ils accepteront de nous donner un peu plus de temps avec ça.

Comparé à la dette que nous avons avec la banque pour la maison, malheureusement, la somme que nous à donner monsieur Lombardi est vraiment dérisoire. Sans oublier la dette avec l’assurance qui est toute aussi importante.

Amanda : Je t’avais dit de ne pas utiliser le peu d’économie que nous avons pour mettre ta mère dans ce centre. Mais non, comme toujours, monsieur ne m’écoute pas

Je préfère ignorer ce qu’elle dit, je monte dans la camionnette et je pars tout de suite. Cela fait à peine 3 ans que je me suis marié avec Amanda et pas un jour qui passe sans que l’on se dispute. Le plus souvent, le sujet principal de conflit concerne ma mère et l’argent.

J’avais promis à mon père que je prendrais soin de ma mère et même si je n’ai pas de moyens, c’est ce que je compte faire. Depuis la mort de mon père, ma mère a commencé à perdre la mémoire. Les médecins nous ont dit qu’elle avait l'Alzheimer, aujourd'hui, rare sont les moments qu’elle me reconnais. Ils m’ont conseillé de la mettre dans un centre spécialisé qui se trouve à Mexico. Je lui rends visite tous les mois, même si le trajet est un peu long. Mais pour ma femme, ma mère représente une chargé de plus pour nous et cela l’embête.

Dans tous les cas, j’essaie d’éviter au maximum les discussions avec elle, pour ma tranquillité.

Tout au long de la route, je n’ai pas cessé de penser à monsieur Lombardi et à sa proposition de travail. Et même si je n'ai jamais fait une chose pareille auparavant, j’avoue que je suis bien tenté d’accepter.

Moi dans ma tête : Cela peut être une bonne expérience. En plus, il a l’air sympa. Je sens que je m'entendais super bien avec lui

Je me suis dit que j’allais d’abord voir comment les choses se passent avec la banque, avant que je prenne une décision à ce sujet.

Je ne tardent pas à arriver à Mexico et malheureusement, la banque n’a pas accepté de nous laisser plus de temps. Ils exigent qu'on libère la maison d’ici demain…

Moi : Cette fois, je n’ai pas d’autres choix.

Je tiens la carte que m’avait donnée monsieur Lombardi dans les mains. J’ai hésité à appeler, je ne savais pas ce que je pourrais lui dire au téléphone. D’autant plus que je n'ai plus de portable. Le mien s’est cassé et depuis, je n’ai pas pu m’en acheter un autre.

Moi : Au lieu d’aller chercher un téléphone public pour appeler, je vais directement me rendre à l’adresse indiquée sur la carte. Je croise les doigts pour qu’il y soit.

Tout de suite après avoir dit cela, je démarre la voiture. Je n’ai pas eu de mal à trouver le siège social de l’entreprise, l’immeuble est assez imposant d’ailleurs.

Je me suis rendu immédiatement à l’accueil pour demander si monsieur Lombardi était présent. La secrétaire me lance un regard bizarre, comme si je venais de dire une bêtise

Secrétaire : Vous avez rendez-vous, monsieur ?

Moi : Non, pas exactement. Il m’a juste donné sa carte et m’a dit de l'appeler dès que j’aurai pris une décision. Regardez..

Je lui montre fièrement la carte et tout de suite, elle prend le téléphone fixe pour passer un appel…

Secrétaire : J’ai prévenu sa secrétaire. Elle va informer monsieur Lombardi de votre présence.

Moi : Merci. C’est très aimable à vous…

Je me sens tout à coup très anxieux à l’idée que j’allais revoir cet homme, je ne sais pas pourquoi. Et quand je me suis retourné et je l’ai vu, mon cœur s’est mis à battre à toute vitesse. La seule chose qui à pu sortir de ma bouche était

Moi : Vous êtes toujours à la recherche d’un garde du corps ?

Je vois qu’il me regarde avec un large sourire, je suis soulagé, car j’ai l’impression que lui aussi est content de me revoir.

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