Chapitre 15 : Franchir les limites

Kael referma doucement la porte derrière lui, prenant un instant pour observer l’appartement plongé dans le calme du matin. Ses yeux parcoururent la pièce jusqu’à ce qu’ils se posent sur Ethan, qui l’attendait dans le salon, les yeux encore embrumés par le sommeil mais le visage illuminé par un sourire éclatant. La chaleur que cette simple vision fit naître en Kael dissipa instantanément toute la fatigue et la frustration accumulées durant la nuit passée.

Sans un mot, Kael s’avança vers lui, poussé par une impulsion qu’il n’avait jamais ressentie aussi fort. Il s’arrêta à quelques pas d’Ethan, un sourire presque timide aux lèvres, avant de glisser ses mains autour de sa taille pour l’attirer doucement contre lui. Le contact de leurs corps fit frémir Kael, chaque sensation amplifiée par les sentiments qu’il avait cru oublié après tant de siècles d'existence.

Ethan, légèrement surpris, leva les yeux vers lui, et Kael sentit son regard tendre briser ses dernières réserves. Sans hésiter, il pencha la tête et pressa ses lèvres contre celles d’Ethan, dans un baiser doux mais empli d’une émotion profonde, presque désespérée. Il voulait que ce moment dure, qu’il leur appartienne entièrement, loin des barrières et des contraintes de la malédiction. Ethan répondit aussitôt, se laissant porter par cette passion qu’il devinait longtemps retenue.

Leurs lèvres se retrouvèrent encore et encore, leurs respirations se mêlant, devenant plus profondes. Kael pouvait sentir les battements de son propre cœur s’accélérer, une chaleur douce et enivrante se diffusant en lui. Il glissa une main dans les cheveux d’Ethan, caressant ses mèches du bout des doigts, comme pour s’assurer qu’il était bien là, qu’il ne s’agissait pas d’un rêve éphémère.Il y eut un instant de silence, et puis Kael, d'une voix basse, murmura enfin ce qu'il gardait au fond de lui depuis si longtemps.

- "Je ne veux plus me retenir, Ethan... pas aujourd'hui."

Ethan le fixa, les yeux écarquillés, une lueur d'incertitude mêlée d'envie brûlant dans son regard. Il resta silencieux, le souffle court, mais il finit par hocher la tête, un sourire timide et un peu nerveux flottant sur ses lèvres. Kael laissa un sourire tendre, illuminer son visage. Il prit son visage entre ses mains, et déposa un baiser doux, mais profond sur ses lèvres, s'assurant que chacun de ses gestes exprimait l'amour et la tendresse qu'il éprouvait.

Guidant Ethan vers la chambre, Kael fit preuve d'une douceur nouvelle, comme s'il craignait de briser quelque chose de précieux. Lorsqu'ils s'allongèrent ensemble sur le lit, Kael caressa doucement le visage d'Ethan, ses doigts glissant sur sa peau avec une infinie patience.

- "Je vais prendre soin de toi," murmura-t-il, cherchant l'accord d'Ethan dans son regard. "Dis-moi si tu veux que je m'arrête."

Ethan, le visage légèrement rougi, acquiesça, et Kael sourit avec chaleur. Il se pencha pour l'embrasser, ses lèvres glissant doucement sur les siennes, avant de descendre lentement le long de son cou, déposant des baisers légers. Puis, avec une attention infinie, Kael inséra son premier doigt en lui. Ses mouvements calculés et empreints d'une tendresse absolue. Les respirations d'Ethan se faisaient plus profondes, son corps frémissant sous cette nouvelle sensation.

- "Est-ce que ça va ?" murmura Kael, en insérant son deuxièmes doigts, se mouvant avec une lenteur mesurée.

Ethan hocha la tête, un léger sourire aux lèvres, bien que son souffle trahisse l'intensité de l'instant. La sensation lui semblait étrange, mais pas déplaisante ; au contraire, il sentait une chaleur inattendue et agréable l'envahir à chaque geste de Kael. Il finit par se détendre davantage, acceptant ces caresses intimes, s'ouvrant un peu plus, guidé par la confiance totale qu'il avait pour l'homme à ses côtés.

Quand il sentit qu'Ethan était prêt, Kael retira lentement ses doigts, et ils échangèrent un regard, un moment suspendu où toute la signification de ce qu'ils allaient partager s'imposa à eux. Kael se pencha, déposant un baiser délicat sur les lèvres d'Ethan avant de murmurer à son oreille :

- "Tu es... Mignon dans cette position."

Ils s'unirent dans une étreinte profonde, leurs corps se trouvant et se répondant avec une intensité rare, chaque geste empreint de soin et de respect. Kael maintenait sa douceur, prenant le temps de s'assurer qu'Ethan était bien, ajustant chacun de ses mouvements. Ses mains parcoururent son dos, lentes, explorant chaque courbe et chaque muscle avec une délicatesse qu’il ne pensait pas posséder. La peau d’Ethan était chaude, douce, et Kael se surprit à savourer chaque frémissement, chaque soupir qui s’échappait des lèvres du jeune homme. Il voulait que ce moment soit parfait, qu’il s’imprime en lui pour ne jamais être effacé.

Il descendit ses baisers le long de son cou, s’attardant, écoutant les soupirs qu’il provoquait, se délectant de cette proximité nouvelle. À mesure que leurs corps s’enlaçaient, il sentit monter en lui une chaleur plus intense, plus profonde, mais cette fois-ci il refusait de laisser la malédiction interrompre ce moment. Kael lutta contre la sensation, utilisant toute sa force pour rester dans sa forme humaine, maîtrisant chaque frisson, chaque vague de chaleur qui menaçait de prendre le dessus.

Ethan, les yeux encore mi-clos, posa ses mains sur les épaules de Kael, comme pour l’ancrer à cet instant. Leurs regards se croisèrent, et Kael sentit son cœur se serrer en y lisant l’innocence et la confiance qu’Ethan lui accordait. Il savait que cet instant représentait bien plus qu’un simple échange de tendresse ; il était une promesse muette, celle de ne plus reculer, de ne plus laisser la peur ou la malédiction dicter sa conduite.

Ils se laissèrent aller l’un à l’autre, leurs gestes devenant plus audacieux, plus intimes, jusqu’à ce que leurs corps ne forment plus qu’un tout, leurs souffles entremêlés et leurs cœurs battant à l’unisson. Kael embrassait chaque recoin de son être, ses lèvres effleurant sa peau comme pour s’assurer que ce moment était bien réel. Ses mains parcouraient Ethan, cherchant à retenir chaque sensation, chaque frémissement.

Lorsqu’ils atteignirent leur apogée, Kael se laissa retomber contre le lit, son souffle court, son front posé contre celui d’Ethan. Un sourire rare, presque fragile, illuminait son visage. Pour la première fois, il sentait une paix nouvelle s’installer en lui, un bonheur intense, comme s’il venait de trouver enfin ce qu’il cherchait.

Le silence les enveloppa quelques instants, leurs respirations s’apaisant, chacun savourant la quiétude de cet instant partagé. Ethan resta blotti contre lui, ses doigts glissant doucement le long du bras de Kael, comme s’il craignait que ce moment ne s’efface s’il cessait de le toucher.

Mais alors que Kael savourait cette quiétude, il sentit soudain le corps d’Ethan se raidir. Le jeune homme se redressa, un éclat de panique dans le regard. Kael fronça les sourcils, troublé par sa réaction soudaine.

— "Qu’est-ce qui ne va pas ?" demanda-t-il, une pointe d’inquiétude perçant dans sa voix.

Ethan lui montra son visage, sa main tremblante pointant vers son nez.

— "Kael… tu saignes," murmura-t-il d’une voix faible.

Kael porta instinctivement une main à son nez et, lorsqu’il la retira, il vit du sang sur ses doigts. Un sourire gêné se dessina sur ses lèvres, tentant de masquer l’inquiétude naissante.

— "Ce n’est rien," murmura-t-il, essayant de rassurer Ethan. "Je dois être… juste un peu fatigué."

Mais une vague de vertige le saisit soudain, et il sentit ses forces décliner rapidement. La douleur devint plus intense, une chaleur insupportable émanant de son être. Il tenta de se redresser, mais ses membres semblaient devenir de plus en plus lourds, et sa vision se brouilla.

Ethan, voyant son état empirer, se redressa précipitamment, l’angoisse déformant son visage.

— "Kael ? Kael, est-ce que ça va ? Réponds-moi !"

Kael essaya de murmurer quelque chose, mais ses mots se perdirent, remplacés par un murmure à peine audible.

- "Je... suis désolé..."

Puis tout devint noir. Kael s'effondra sur le lit, sa forme humaine s'effaçant pour laisser place à celle du renard. Son pelage roux, d'ordinaire éclatant, paraissait plus terne sous la lumière du matin, et son corps minuscule restait parfaitement immobile.

Ethan, le cœur battant à tout rompre, serra le petit renard contre lui, les larmes lui montant aux yeux. La panique l'envahit, et pour la première fois, il se sentit totalement impuissant face à l'animal blessé.

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