Naama trembla face à l’animosité de sa voix. Elle l’observa quitter la pièce avec des pas de géant. Une fois seule, il n’en fallu pas plus à Naama pour fondre en larme. Elle reconnaissait avoir blessé l’homme par ses suppositions aberrantes. Si c’était dans le but de l’assassiner, pourquoi l’aurait-il amené ici, chez lui ? Naama releva ses cheveux en un chignon sur sa tête un moment après, et décida de manger son repas. Ce qu’elle fit. Le silence de la pièce était hypnotisant et l’air frais qui entrait par les baies ouvertes, ne faisait qu’accroitre son chagrin. Elle s’en voulait d’avoir gâché, ce moment qui aurait pu bien se terminer. C’est avec le cœur lourd qu’elle reconnut que les maitresses du sultan avait bien raison de la traiter de casse-pieds, car c’était réellement ce qu’elle faisait, tout gâcher. Naama quitta la pièce en apportant avec qu’elle les assiettes vides. Ne sachant pas utilisé un ascenseur, Naama prit alors les escaliers et fini par retrouver la cuisine.
Elle s’était attardée dans le séjour afin de rencontrer son kidnappeur pour s’excuser de ses accusations, mais elle n’avait vu aucune trace de lui. Lorsqu’elle rejoignit sa chambre, c’était difficilement que Naama avait pu fermer ses grands yeux noirs afin de dormir. Les effluves de roses qui inondaient sa chambre ne faisait que lui rappeler le parfum musqué et viril de cet homme qui l’avait kidnappé. Cet homme dont le physique l’avait attiré au premier regard. Cet homme dont le caractère commençait à l'attendrir. Une larme avait roulé sur joue lorsqu’elle se souvint avoir comparé cet homme au sultan.
Le lendemain, Naama ne s’était pas vite réveillée. Lorsqu’elle déboula en trombe dans le séjour, le parfum de son kidnappeur inondait déjà la pièce. Sans réfléchir, Naama courut en direction de sa chambre, mais elle était également vide. C’est avec un ardent regret que Naama conclu avoir manqué son départ. Les jours passaient mais rien ne semblait changer. Naama n’avait plus jamais croisé son kidnappeur depuis ce fameux soir.
Lorsqu’elle se réveillait les matins, elle sentait les effluves de son parfum parcourir le long des pièces, preuve qu’il était rentré pendant la nuit, mais elle ne le croissait pas lui-même. Une nouvelle garde-robe lui avait été envoyée et chaque jour avant son réveil, des repas d'Orient l’attendaient sur la table à manger.
Deux semaines déjà que cela durait. Naama vivait pratiquement seule dans cette grande demeure à plusieurs étages. Au cours de la journée, elle voyait à travers les embrasures de sa chambre, un vieil homme venir entretenir les magnifiques roses qui embellissaient le jardin odorant de la demeure. Vers le crépuscule, elle allait se réfugier dans la chambre ténébreuse de son kidnappeur et profitait ainsi du magnifique couché du soleil qu’offrait le ciel azur. Bien qu’elle aimait le calme apaisant de la maison, Naama se plaignait de la solitude. La montre affichait une onze heures du soir lorsqu’elle alla rejoindre son lit pour se coucher. Les battants servants à fermer les fenêtres de sa chambre faisaient des bruits monstrueux lorsqu’ils cognaient contre le mur. Un orage se préparait et des éclairs lumineux se traçaient sur les murs de sa chambre. Terrifiée, Naama quitta sa chambre en courant pour se réfugier dans celle de son kidnappeur. Là-bas, Naama avait l’impression d’être en sécurité. Délicatement, Naama souleva les couvertures lourdes et se plaça dans le lit. La pluie avait éclaté un moment après et Naama s’était endormie.
Complètement humide, Sergio rentra tard dans la nuit à la maison. Il aurait aimé rejoindre la chambre de Naama afin de l’observer dormir, exactement comme il avait pris l’habitude depuis deux semaines, mais il ne souhaitait y pas apporter l’humidité. Rejoignant alors directement sa chambre, grande fut sa surprise lorsqu’il l’avait vu endormir dans son lit, une fois après avoir allumé la lumière. Allant prendre sa douche, Sergio se coucha aussi délicatement que possible du coté vide du lit afin ne pas la réveiller. Malgré qu’il soit toujours en colère contre elle, il ne pu résister à l’envi de lui caresser la joue. A peine ses doigts avaient frôlé la joue de Naama, qu’elle ouvrit les yeux. Son cœur s’était mis à tambouriner très fort lorsque ses yeux s’étaient implantés dans ceux de son Kidnappeur.
-Vous… Enfin je…
-De grâce, n’osez pas vous excuser, dit-il en claquant de la langue.
Sergio retira ses doigts puis se coucha sur le dos. Depuis quand n’avait-il plus vu ses yeux ténébreux ? Depuis qu’elle l’avait traité d’assassin songea-t-il. Naama avait honte de ce qu’il l’avait vu dans sa chambre une nouvelle fois. Toutefois, cela n’était ce qui la dérangeait le plus actuellement, son kidnappeur était allongé à côté d’elle, le torse nu et les cheveux encore mouillés. Lui en voulait-il encore pour la scène de la dernière fois ?
-Je vous demande pardon, dit-elle en se mettant sur ses coudes pour mieux le voir.
Sergio claqua de la langue pour toute réponse. Ne venait-il pas de lui interdit de s’excuser ? Sergio fut déçu de ce qu’elle n’avait toujours pas comprit que c’était un plaisir pour lui de la voir partager sa chambre.
-Enfin, excusez-moi pour avoir songé à des choses inappropriées à votre égard, renchérie-t-elle d’une petite voix.
Lorsque Sergio remmena ses yeux sur elle, la jeune femme semblait très triste. Il comprit qu’elle s’en voulait réellement et il n’en fallu pas plus, pour l’excuser. Se rapprochant d’elle, il fit passer ses doigts entre ses mèches de cheveux et lui baisa le front. Naama s’attendrie aussitôt. Elle ne souhaitait qu’une chose, que se moment s’immortalise. Délicatement, Naama posa ses doigts sur le torse de Sergio afin de ne pas glisser. Les deux se regardaient attentivement dans les yeux. Il ne semble rien avoir de mauvais en lui songea Naama. Une larme roula sur ses joues lorsqu’elle s’avoua une lourde vérité. Naama aurait été plus que heureuse de l’épouser, si simplement elle le pouvait, mais hélas, nombreuses étaient les raisons qui le lui permettaient pas cela. Sergio remarqua qu’elle pleurait, et en fut surprit. Était-il la raison de ses larmes ? Son silence l’avait-il blessé à ce point.
-Pourquoi pleurez-vous? Naama ? Questionna-t-il.
-En effet je pleurs de joie, confessa-t-elle en faisant un faux sourire.
Naama venait de mentir. Elle pleurait parce qu’elle était une femme aux origines compliquées et dont l’avenir était incertain. Elle pleurait parce qu’elle avait conscience que toute sa vie elle serait comme un jackpot pour n’importe quel homme ambitieux. Naama pleurait parce qu’elle avait conscience que l’avenir de tout un peuple était dans ses mains, et que si son frère devrait accomplir sa destinée, cela dépendrait d’elle. Oh, à quand le bonheur songea Naama !
-Dormez maintenant, la nuit est très avancée, ordonna Sergio, en l’attirant dans ses bras.
Naama ne tarda pas à s’endormir. Ce moment était comme un rêve pour elle. Quant à Sergio, il avait passé plusieurs heures, les yeux en l’air. Les recherches d’informations qu’il avait demandé à Paolo n’avait rien donné. Il n’y avait aucune information sur elle dans les fichiers mondiaux.
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