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Confrontation

– Veuillez me suivre, s'il vous plait.

L'humaine se tendit mais suivi le serviteur. Elle croisa de nouveaux les amants dans le salon, où aucuns ne semblaient surpris de la voir accompagner du serviteur personnel du roi. Les nouveaux étaient généralement appelés dès le soir suivant leur arrivée.

Elle tenta de mémoriser le chemin mais il y avait bien trop de couloirs, elle sut juste qu'ils avaient emprunté le pont dans l'autre sens, traversé le grand hall, jusqu'à arriver au dernier étage de la tour. Lucan frappa à l'une des portes et elle devina sans mal que la voix caverneuse qui lui répondit n'était d'autre que celle du roi qui l'avait fait venir ici. Lucan ouvrit la porte, lui fit signe d'entrer, puis s'absenta, les laissant seuls tous les deux.

Livi s'attarda un moment sur le bureau décoré avec goût, puis se reconcentra sur le vampire lorsque ce dernier se leva bruyamment de sa chaise. D'une démarche lente, il vint jusqu'à elle, un sourire de prédateur sur les lèvres. Elle le détailla sans la moindre gêne et il ne se gêna pas pour faire de même, après tout Jagger avait attendu cet instant tout l'après-midi, et espérait que cette rencontre se montrerait à la hauteur de ses attentes. Généralement il recevait ses amants dans sa chambre et ne perdait pas de temps, mais son nouveau jouet n'était pas comme les autres. Le brun avait donc décidé d'agir différemment. Jagger ne violait pas ses jouets, il aimait bien trop les voir tomber dans sa toile. Il savait déjà que l'humaine lui résisterait, malgré la nuit qu'ils avaient déjà partagée, mais il se demandait si sa résistance cèderait dès ce soir ou un peu plus tard.

Sur la défensive l'humaine accepta l'invitation du vampire et prit place la première sur le canapé.

– Tu sais pourquoi tu es là, n'est-ce pas ? Lui dit-il d'une voix suggestive bien décidé à la tester.

– Non, je sais juste que j'ai atterri dans la bulle.

La réponse franche de l'humaine le surpris, son pouls ne s'était pas accéléré parce qu'elle disait la vérité, mais ce qui l'étonna surtout fut sa voix calme, un tantinet dure, posée et non rouillée comme il l'avait entendu la dernière fois. La jeune femme qui se tenait en face de lui n'avait rien à avoir avec la jeune fille soûle avec laquelle il avait couché. Les propos de Guiseppe lui revinrent en tête, bien que l'humaine soit déjà réveillé, sa morsure semblait lui avoir causée une amnésie passagère, de plus elle n'avait hérité d'aucunes caractéristiques vampiriques. Comme si la morsure ne lui avait rien fait.

– Tu ne te souviens de rien ? Demanda tout de même le vampire.

– Non.

– Je vois, souffla-t-il en lui caressant le menton.

– Pourquoi je suis là, agressa-t-elle en balayant sa main de son visage.

– Et pourquoi pas ? Rétorqua-t-il d'un ton joueur.

– Je ne suis pas l'une de vos putes, cracha durement l'humaine.

– Tiens donc, dit le vampire amusé en posant sa main sur la cuisse de la blondinette et en se collant plus encore à elle. Pas encore tu veux dire.

– Pas du tout, roitelet en manque. Je n'écarterai pas les cuisses pour vous, assura-t-elle en dégageant la main du roi.

– Non peut être pas aujourd'hui en effet, mais tu vas y venir ne t'inquiète pas.

– Non merci, reprit l'humaine avec assurance.

Le vampire sourit.

– Non merci... Répéta-t-il. Ne t'en fais pas je suis sûr que tu vas aimer ça, murmura-t-il dans son cou en replaçant sa main plus haut sur sa cuisse.

Elle avait beau le repousser, le roi revenait sans cesse, si bien qu'elle finit par être bloquée entre lui et le bord du canapé. À ses yeux, Jagger appartenait à cette classe très restreinte qui avait le pouvoir d'obtenir tous ce qu'elle voulait, qu'importe la manière de l'obtenir.

– Si tu me demandes si je vais te violer la réponse est non. Je préfère nettement te voir succomber, c'est bien plus amusant.

La blonde sourit alors avec amusement malgré la précarité de sa situation.

– L'espoir fait vivre.

– Ma pauvre si tu savais ce que je te réserve, rétorqua-t-il en la faisant frissonner. Mais pour le moment on va jouer à un simple jeu : je vais te poser des questions et tu devras y répondre.

– Et si je n'ai pas envie de répondre.

– Dans ce cas je vais devoir trouver une autre occupation, dit-il en se repenchant vers elle.

– Vous avez dit que vous ne me violerez pas, lui rappela-t-elle en serrant les dents.

– Ce n'est pas parce que je ne te violerai pas que je suis un saint. À chaque absence de réponse ... Et bien je te mordrai. Si tu savais comme j'ai faim, murmura-t-il dans ces oreilles.

Elle pouvait presque sentir ces canines sur le bord de son oreille.

– Je vous écoute, capitula-t-elle.

– Quel âge as-tu ?

– Qu'est-ce que ça peut vous faire ?

– Je suis très curieux.

– 21 ans.

– Ton prénom ?

– Alberta Einstein.

– Sérieusement, fit-il froidement.

– Maria.

– Vraiment.

– Oui.

– Les mensonges et les absences de réponses conduisent à la même sanction, es-tu sûr de ne pas vouloir changer de réponse ?

Pour toute réponse la blondinette dessina une croix avec ces indexes en direction du suceur de sang.

– On ne me l'avait jamais fait celle-là, rigola le roi.

Évidement sa reproduction du crucifix ne lui fit rien. Le brun était beau, et envoutant... Pourtant elle savait qu'il était dangereux, qu'il finirait par la tuer. Elle frémit lorsqu'il posa sa main froide sur son cou tandis que l'autre lui emprisonnait les poignets. Il lui retira son pansement, la fit frissonner en lui embrassant la nuque, puis d'un geste sec, il planta ces canines. Elle cria, la douleur soudaine lui procura une décharge électrique dans le corps. La jeune femme se mis à bouger mais les crocs la blessèrent davantage. Le vampire ne dit rien et la laissa gesticuler dans ces bras. Plus elle bougeait, plus ces canines entaillèrent sa peau, plus le sang coulait, plus il se régalait. Elle comprit le subterfuge et cessa de bouger. Le roi se délecta encore un instant du nectar écarlate qui s'écoulait sur sa peau.

– Livi, murmura-t-elle finalement.

Le brun s'arrêta en léchant sa blessure pour stopper l'afflux de sang, et s'écarta quelque peu.

– Et bien tu vois ce n'est pas si dure, en plus tu as un joli prénom. D'où viens-tu ?

– De Nouvelle Orléans.

– Et bien il y a du progrès, dit le vampire avec une certaine ironie. Que faisais tu là-bas ?

– De quoi je me mêle ? Je ne fait pas partie de votre troupeau aux hormones effervescentes qui vous lèchent les pieds, alors qu'est-ce que vous en avez à faire de ma vie ?

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