Chapitre 7 : Héritages de sang et passions interdites

Le passé revenait comme une lame enfoncée dans sa chair.

Les images défilaient dans l’esprit de Donateli à une vitesse vertigineuse. Son père, Donateli Caruso Moretti, El Rey de la mafia italienne. Son regard dur, sa voix tranchante comme un rasoir. Il se revoyait, enfant, assis sur un fauteuil en cuir dans le grand salon du manoir familial, écoutant son père donner des ordres.

— Un homme faible ne survit pas, Alessandro. Tu n’as pas le droit d’être faible.

Et puis, il y avait Luca. Son petit frère. Son sang. Celui qu’il n’avait pas pu sauver.

— DONATELI, ATTENTION !

Un cri. Un coup de feu.

Luca s’effondrant dans ses bras, du sang maculant sa chemise. Un piège. Un règlement de comptes qui avait mal tourné.

La voiture roula sur un nid-de-poule, le ramenant brusquement au présent.

— Putain, Donateli, t’es avec nous ou quoi ? lâcha Fabio en jetant un regard inquiet dans le rétroviseur.

Donateli ferma les yeux un instant, rassemblant son souffle.

— Ouais, je suis là.

Fabio n’était pas convaincu. Il jeta un regard à Esperanza, qui observait Donateli en silence. Elle savait. Elle comprenait.

Mais Fabio, lui, avait trop de questions.

— C’est quoi ce bordel, Boss ? Ton nom ? Ton passé ? T’as toujours tout caché, et maintenant tu nous balances que t’es le fils d’un des plus grands mafieux italiens ?

Donateli passa une main sur son visage, fatigué.

— Parce que ça ne vous concernait pas.

— Oh que si, grogna Fabio.

Il marqua une pause avant de lâcher :

— Et elle ?

Il désigna Esperanza du menton.

Donateli esquissa un sourire. C’était là que tout se compliquait.

Esperanza, fille du chaos

Il tourna la tête vers elle. Esperanza lui rendit son regard avec défiance, un sourire en coin.

— Dis-lui, amore.

Donateli inspira profondément avant de révéler la vérité.

— Esperanza est la fille de Salvatore Vincenzo.

Fabio resta figé.

— Le Salvatore Vincenzo ? L’ami de ton père ?

— Le même, confirma Esperanza en haussant un sourcil.

— Putain de merde…

Salvatore Vincenzo n’était pas un simple mafieux. C’était une légende. Un homme aussi impitoyable que charismatique, respecté et craint par tous.

— Nos pères nous ont toujours liés, reprit Donateli. Depuis qu’on est gosses, on a été élevés pour reprendre leurs affaires.

Esperanza passa une main dans ses cheveux sombres, son regard s’adoucissant légèrement.

— On s’est retrouvés adultes… et inséparables.

Fabio observa le silence complice qui s’était installé entre eux.

— C’est pour ça que vous êtes comme ça ? Toujours à vous chercher, à vous provoquer ?

Donateli et Esperanza échangèrent un regard. C’était bien plus que ça.

Tout avait commencé une nuit d’été, il y a des années.

Le manoir Vincenzo baignait dans une lumière dorée. Un bal masqué était organisé en l’honneur d’une alliance entre familles. Donateli se souvenait de chaque détail. De la robe rouge d’Esperanza. De son regard brûlant derrière son masque noir.

Elle l’avait attiré hors de la salle, l’entraînant dans un couloir désert.

— Tu crois que je vais me laisser marier à un autre ? avait-elle murmuré.

Donateli n’avait pas eu le temps de répondre. Elle l’avait plaqué contre le mur, ses lèvres effleurant les siennes avec une lenteur exaspérante.

— Tu me veux, Alessandro ?

Son prénom entier, soufflé comme une provocation.

Il l’avait embrassée avec une faim dévorante, ses mains découvrant chaque courbe de son corps. Cette nuit-là, ils avaient brisé toutes les règles, se consumant dans une passion interdite.

Depuis, ils n’avaient jamais pu se séparer.

*La chute de Vincenzo*

Mais leur union avait un prix.

La famille Vincenzo était tombée sous une attaque brutale. Une trahison interne. Salvatore avait été abattu dans son propre bureau.

Esperanza avait tout perdu en une nuit. Et Donateli l’avait juré : il ne laisserait jamais personne lui faire du mal.

Fabio soupira en écoutant leur histoire.

— Donc, en gros… vous êtes les héritiers de deux rois déchus.

Donateli hocha la tête.

— Et on est prêts à reprendre ce qui nous appartient.

Esperanza croisa les jambes, un sourire carnassier aux lèvres.

— Et écraser ceux qui se mettront en travers de notre route.

Fabio secoua la tête, un sourire amusé sur les lèvres.