Chapitre 6 : Le retour des fantômes

Un silence glacial tomba sur l’entrepôt. Tous les regards étaient braqués sur l’homme qui se tenait là, dans l’ombre, un sourire en coin. Luca.

Donateli sentit son souffle se bloquer un instant. Son cœur cognait contre sa poitrine. C’était impossible. Luca était mort. Il l’avait vu de ses propres yeux.

— Surprise, frangin, répéta Luca d’une voix rauque.

Fabio dégaina son arme dans un réflexe, mais Donateli leva la main pour l’arrêter. Il avança lentement, son regard planté dans celui de son frère disparu.

— C’est une mauvaise blague, murmura-t-il.

Luca haussa les épaules.

— J’ai jamais été doué pour l’humour.

Esperanza échangea un regard avec Fabio, les sourcils froncés. La tension était insoutenable.

— Comment… Comment c’est possible ? demanda enfin Donateli, la mâchoire serrée.

Luca avança d’un pas, les mains en évidence, montrant qu’il n’était pas armé.

— Ce que tu as vu ce jour-là, ce n’était pas moi.

— Ne joue pas avec moi ! rugit Donateli, son poing se refermant sur la crosse de son arme.

Luca ne recula pas, son regard brûlant d’intensité.

— Tu veux la vérité ? Alors assieds-toi, frangin. Parce que tu n’es pas prêt à entendre ce que j’ai à te dire.

Une vérité qui brûle

Donateli hésita une seconde. Tout son corps criait de lui tirer dessus, de mettre fin à cette illusion. Mais il devait comprendre.

D’un geste sec, il rangea son arme et s’avança encore, jusqu’à ce que les deux frères se retrouvent face à face.

— Parle.

Luca esquissa un sourire.

— Ce soir-là… celui où tu crois m’avoir vu mourir, ce n’était pas un hasard. C’était une mise en scène.

Donateli sentit son sang se glacer.

— Une mise en scène ?

Luca hocha la tête.

— Notre père savait qu’on voulait me tuer. Il a organisé ma disparition.

Les poings de Donateli se crispèrent.

— Père était mort avant cette nuit-là.

Un éclair passa dans les yeux de Luca.

— C’est ce qu’ils t’ont fait croire.

BOUM !

Un coup de feu éclata soudainement, brisant l’échange. Les balles fusèrent. Fabio hurla quelque chose avant d’ouvrir le feu à son tour.

— C’EST UN PIÈGE !

Des hommes armés venaient de surgir de l’arrière de l’entrepôt. Lorenzo ! Ce bâtard n’avait jamais vraiment reculé.

— On n’a pas le temps pour ça, grogna Donateli en attrapant Luca par le bras.

— Oh, maintenant tu tiens à moi ? ironisa son frère.

Donateli le fusilla du regard avant de le tirer derrière une pile de caisses. Les balles pleuvaient.

Esperanza riposta avec son pistolet, ses coups précis fauchant deux adversaires. Fabio, accroupi, tirait en direction de la sortie.

— On doit se barrer d’ici !

Donateli hocha la tête et abattit l’un des hommes de Lorenzo avant de se tourner vers son frère.

— Si tu veux rester en vie, suis-moi.

Luca sourit, comme s’il trouvait la situation amusante.

— Comme au bon vieux temps.

BOUM !

Une explosion retentit à l’entrée de l’entrepôt. Leur chance de s’enfuir.

Donateli attrapa Esperanza par la taille et la guida à l’extérieur, couvert par Fabio et Luca.

Une fois dehors, ils coururent jusqu’à une voiture volée laissée à l’abandon. Fabio démarra en trombe tandis que les balles continuaient de pleuvoir derrière eux.

Les ombres du passé

Le silence s’installa dans l’habitacle. L’adrénaline retombait lentement.

— Maintenant, tu vas tout nous dire, Luca, gronda Donateli.

Son frère s’appuya contre la portière, le regard pensif.

— Tu veux la vérité, Alessandro ?

Donateli tressaillit. Fabio et Esperanza échangèrent un regard surpris.

— Alessandro ? murmura Fabio.

Luca sourit en coin.

— Ils ne savent même pas qui tu es vraiment ?

Donateli ferma les yeux une seconde, puis inspira profondément. Il savait que ce moment viendrait.

— Mon nom complet est Donateli Alessandro Caruso.

Le silence qui suivit fut encore plus lourd que la fusillade.