**Chapitre 4 : Entre les griffes de l’ennemi**

Après avoir échappé au massacre du port, Donateli et ses hommes trouvèrent refuge dans un entrepôt abandonné en périphérie de la ville. L’odeur du sel et de l’essence imprégnait l’air tandis que Fabio vérifiait ses blessures, grognant entre ses dents.

— On a été trahis, capo, lâcha-t-il enfin.

— Sans blague, Fabio, répliqua Donateli d’un ton glacé. La question est : par qui ?

Esperanza, appuyée contre un mur, croisa les bras, son regard brûlant de colère.

— Lorenzo savait exactement où et quand nous serions. Quelqu’un lui a donné l’information.

Un silence pesant s’installa. Fabio regarda tour à tour ses compagnons.

— Alors, qui parmi nous joue un double jeu ?

Donateli, impassible, sortit un cigare de sa poche, l’alluma et inspira lentement. Puis il leva les yeux vers son équipe, son regard perçant chacun d’eux.

— Je vais le découvrir. Et celui qui a osé me trahir… regrettera d’être né.

Mais alors qu’il prononçait ces mots, un bruit résonna à l’extérieur. Un moteur. Puis plusieurs. Ils étaient retrouvés.

— Merde ! souffla Esperanza en dégainant son arme.

Les portes de l’entrepôt s’ouvrirent brutalement, et une douzaine d’hommes armés firent irruption. Lorenzo entra le dernier, son sourire carnassier illuminé par les phares des voitures derrière lui.

— Je vous avais dit qu’on se retrouverait, souffla-t-il avec amusement.

Donateli se redressa lentement, sa posture imposante contrastant avec son calme apparent.

— Je n’ai jamais aimé les hommes trop confiants, Lorenzo.

Ce dernier éclata de rire.

— Oh, mais tu vas apprendre à m’aimer… puisque désormais, c’est moi qui mène la danse.

Lorenzo fit un signe de tête, et ses hommes avancèrent, armes braquées sur Donateli et son équipe. Fabio serra les poings, prêt à se battre jusqu’au bout, mais Donateli leva légèrement la main pour lui ordonner de rester calme. Ce n’était pas encore le moment.

— Tu peux baisser ton arme, Esperanza, ajouta Lorenzo d’un ton faussement conciliant. Personne ne veut gâcher cette réunion, n’est-ce pas ?

Elle le foudroya du regard, mais finit par abaisser son pistolet, les mâchoires serrées.

— Voilà qui est mieux, reprit Lorenzo en avançant d’un pas. Je dois avouer que tu m’as impressionné, Donateli. Peu de gens s’en sortent aussi bien après une embuscade. Mais tu sais aussi bien que moi que cette ville n’a de place que pour un seul roi.

— Et ce ne sera pas toi, répliqua Donateli, un sourire froid aux lèvres.

Lorenzo haussa un sourcil avant de claquer des doigts. Aussitôt, deux de ses hommes s’avancèrent, traînant un corps ensanglanté entre eux.

— Reconnaissez-vous notre invité ? demanda Lorenzo avec une lueur sadique dans les yeux.

Fabio jura en reconnaissant l’un des leurs, Marco, à genoux, le visage tuméfié.

— Il avait des choses intéressantes à me dire avant de perdre conscience, poursuivit Lorenzo. Et devine quoi ? Il a confirmé ce que je soupçonnais déjà…

Son regard brilla d’un plaisir cruel.

— L’un de tes proches t’a vendu, Donateli.

Un silence glacial s’abattit dans l’entrepôt.

Lorenzo sourit.

— Alors, prêt à découvrir qui joue contre toi ?

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