Chapitre 5 : Trahison sous la lune

L’entrepôt baignait dans une lumière blafarde, projetée par les phares des voitures de Lorenzo. Le silence qui s’abattit après sa déclaration était plus oppressant que le canon des armes braquées sur Donateli et son équipe. Un traître parmi eux. L’idée même était une brûlure insupportable.

Marco, agenouillé, le visage en sang, releva à peine la tête. Fabio bouillonnait de rage, prêt à se jeter sur Lorenzo, mais un simple regard de Donateli suffit à l’arrêter.

— Qui ? demanda Donateli, sa voix calme tranchant avec la tension électrique qui régnait.

Lorenzo sourit, savourant l’instant. Il jouait avec eux comme un chat avec une souris.

— Où serait le plaisir si je te donnais la réponse trop vite ? murmura-t-il.

Il fit un signe de tête, et l’un de ses hommes enfonça son poing dans l’estomac de Marco, qui s’écroula en crachant du sang.

— Je vais vous laisser réfléchir, ajouta Lorenzo. La nuit est encore longue.

Puis, aussi rapidement qu’ils étaient arrivés, Lorenzo et ses hommes quittèrent l’entrepôt, laissant derrière eux Marco, brisé mais vivant.

Fabio se précipita pour l’aider, tandis qu’Esperanza s’approcha de Donateli, une lueur inquiète dans les yeux.

— Il joue avec nous, souffla-t-elle.

— Et il pense qu’on va danser à son rythme, répondit Donateli en fixant la sortie. Il se trompe.

Il se détourna, sentant le poids du regard d’Esperanza sur lui. Quelque chose dans ses yeux le troubla. Méfiance ? Peur ?

Ou était-ce autre chose ?

L’ombre du doute

L’entrepôt leur servit de refuge pour la nuit. Fabio veillait sur Marco, surveillant chaque bruit suspect, tandis que Donateli et Esperanza s’étaient isolés dans une pièce à l’étage, loin des regards indiscrets.

La tension entre eux était palpable, mais ce n’était plus seulement la peur ou la méfiance. C’était une autre tension, plus sourde, plus brûlante.

— Lorenzo a planté une graine dans ton esprit, murmura Esperanza en s’approchant lentement.

— Une vérité se cache derrière chaque mensonge, répondit-il.

Elle posa une main sur sa chemise, juste au niveau de son torse, et le regarda avec intensité.

— Tu me soupçonnes, Donateli ?

Il attrapa son poignet, sans douceur, et la plaqua contre le mur.

— Je soupçonne tout le monde.

Un sourire effleura ses lèvres rouges.

— J’aime ça.

Elle se hissa sur la pointe des pieds et l’embrassa.

C’était un baiser dur, affamé, un affrontement plus qu’une tendresse. Donateli ne la repoussa pas. Au contraire, il répondit avec une brutalité qui trahissait son désir refoulé.

Leurs corps s’entrechoquèrent. Ses mains glissèrent sur sa hanche, déchirant presque le tissu de sa robe. Elle rit doucement contre sa bouche, haletante.

— C’est comme ça que tu cherches des aveux ? murmura-t-elle contre ses lèvres.

— Je préfère sentir la vérité plutôt que de l’entendre.

Elle bascula la tête en arrière lorsqu’il descendit le long de sa gorge, mordant légèrement sa peau.

Mais un bruit soudain les arracha à leur fièvre.

Un coup de feu.

L’inattendu

Donateli attrapa son arme et se précipita vers la fenêtre. En bas, Fabio hurlait des ordres.

— Ils nous ont retrouvés !

Esperanza, le souffle encore erratique, réajusta sa robe et attrapa son propre pistolet.

— Lorenzo est trop intelligent pour attaquer aussi vite, dit-elle. Ce n’est pas lui.

Une silhouette se détacha dans l’ombre, avançant lentement dans l’entrepôt en ruines.

— Oh, putain… murmura Fabio.