CHAPITRE 11

La demi-finale. Le moment tant attendu était enfin arrivé. Kana et son équipe se tenaient à l'orée de la victoire, séparés de la finale par un seul obstacle : Brighton Academy. Cette école, redoutable rivale, avait déjà démontré sa capacité à manipuler les règles et à saboter ses adversaires. Kana en était certaine, ils allaient tout faire pour les éliminer.

L'amphithéâtre, bondé, vibrait d'une énergie palpable. Le public, hétéroclite, était divisé entre les différents supporters. Parmi eux, Kana repéra sa mère, qui lui adressa un sourire encourageant du bout des lèvres. Ce clin d'œil, simple mais chargé d'affection, lui donna un sursaut d'énergie. Elle se battrait non seulement pour l'honneur de son école, mais aussi pour rendre fière la femme qui l'avait toujours soutenue.

Le compte à rebours enclenché, la compétition démarra. Dès les premières minutes, Brighton Academy mit en œuvre sa stratégie habituelle : la copie.

- Si ils veulent jouer à ce jeu-là, alors jouons-en,  murmura-t-elle à l'oreille de ses coéquipiers, un sourire énigmatique aux lèvres.

La surprise et l'incrédulité se peignaient sur les visages de ses équipiers, leurs yeux s'écarquillèrent, leurs bouches s'ouvrirent en O."

L'épreuve avançait, et les tensions montaient. Chaque énigme résolue était une petite victoire, mais Kana savait que la partie était loin d'être gagnée. Elle sentait le regard de l'équipe adverse rivé sur elle, prêt à la moindre faille. Mais elle ne céderait pas. Elle avait une mission à accomplir, et elle était déterminée à y parvenir.

Lorsque sonna le gong, tout le monde cessa d'écrire et les copies étaient ramassés.

- Brighton Academy ne se laissera pas faire si facilement, prévint Joëlle, l'air sombre. Ils trouveront bien un moyen de nous nuire.

Kana lui adressa un sourire énigmatique.

- C'est pour cela que j'ai déjà tout prévu. J'ai demandé au directeur de notre école de veiller personnellement à la correction des copies. Aucune fraude ne passera sous ses yeux.

Un murmure parcourut l'équipe. Ils savaient que Kana avait un plan, mais ils ne s'attendaient pas à une telle audace.

- Mais que faites-vous là ? s'enquérit monsieur Fletcher, le directeur du concours, l'air visiblement surpris de voir monsieur Davis camper sur le seuil de la salle de correction.

- Je veille à ce que tout soit fait dans les règles, affirma monsieur Davis d'un ton glacial, son regard planté dans celui de Fletcher.

- Mais voyons, tout est fait dans les règles, rétorqua Fletcher, l'air agacé.

Davis sourit d'un air narquois.

- C'est ce que vous pensez. J'ai été informé de certaines irrégularités. Je suis là pour m'assurer que la vérité éclate au grand jour.

Fletcher pâlit légèrement. Il savait que Davis n'était pas un homme à prendre à la légère. Il hésita un instant, puis déclara :

- Très bien, mais je vous prie de ne pas entraver le travail des correcteurs."

Davis hocha la tête, mais ses yeux ne quittaient pas Fletcher. Il était prêt à tout pour protéger son équipe.

- Je souhaite attirer votre attention sur le fait que, si mes élèves ne figurent pas parmi les finalistes, je me verrai contraint de contester les résultats. Je dispose d'éléments qui me permettent de douter de la transparence de ce concours.

Les propos de Davis ne sont pas de vaines menaces. Connaissant son caractère inflexible, il mènera à bien ses projets, quoi qu'il en coûte.

Les résultats tant attendus affluèrent. Eton School, l'école de Kana, fut qualifié de même que Brighton Academy.

L'incrédulité se lisait sur les visages des élèves de Brighton. Leur surprise était telle qu'elle en était presque comique. Kana, quant à elle, savourait amèrement cette victoire provisoire. Elle savait pertinemment que la bataille était loin d'être gagnée. Ces adversaires coriaces ne se laisseraient pas abattre si facilement. Au contraire, ils allaient rebondir avec une rage décuplée. Et Kana, elle, était prête à les suivre jusqu'aux confins de l'impossible.

- Comment Eton School a-t-il pu se qualifier !? hurla monsieur Denver, l'instituteur de Brighton Academy, le visage congestionné.

- Monsieur, calmez-vous. Je vous conseille vivement d'abandonner cette mascarade car l'adversaire est au courant de tout, avoua monsieur Fletcher, d'un ton grave.

- Comment ça, ils sont au courant de tout ? s'exclama Denver, incrédule.

- Eton School est parfaitement informé de vos manipulations ! Cessez immédiatement ces agissements, monsieur, pour votre bien et celui de notre établissement, insista Fletcher.

- Mais c'est impossible ! s'indigna Denver.

Le visage tuméfié, Denver quitta précipitamment le bureau de Fletcher. Comment avaient-ils pu se faire démasquer ? Quelle erreur avaient-ils commise ? Une seule solution s'offrait à lui : riposter. Ils n'avaient d'autre choix que de contre-attaquer.

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