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Passage à la maison des fous

Quelque peu étourdi, Livi porta sa main à sa tête et grimaça en sentant ses muscles tirer. Elle bougea son bras engourdi et elle se senti quelque peu mal à l'aise. Se mettant doucement debout, son regard se porta sur la tenue qui l'habillait. Elle toucha le tissu de ses mains avant d'observer ses paumes. En y regardant de plus près, les mailles du tissus utilisées pour faire la peau des poupées se voyaient.

Elle sourit.

Le sortilège avait marché.

Livi se retourna et vit son corps là, endormi. Cela faisait bizarre de voir se voir soi-même. Elle vit ensuite le fantôme, qui avait infiltré son corps, se réveiller et l'observer. Se rapprochant d'elle, Livi se mis à la fixer.

– Boouh, fit le fantôme dans le corps de Livi.

La Livi-poupée sursauta avant de glousser elle aussi. Aussi étrange que cela puisse paraître, il y avait maintenant deux Joris, deux Alexane et deux Livi dans la même pièce. Les fantômes, un peu confus de ressentir à nouveau les sensations, restèrent tout d'abord silencieux, observant et jugeant le corps qu'ils habitaient désormais.

– Alors comment c'est ? Demanda Lénaelle.

– C'est chaud, fit le fantôme dans le corps de Livi en plaçant ces mains sous ses aisselles, un des endroits le plus chaud du corps humain.

– Ça gratte, articula Milwaukee dans le corps de Joris en se frottant l'épaule.

Ce dernier expirait fortement et se renfrogna en sentant ces poumons gonfler et dégonfler. Il avait l'impression d'être un ballon souffler en permanence ; et puis sa vue avait changé ici. Avec des iris fantomatiques, tost semblait plus fades, plus froid, plus quelconques. Depuis les yeux du corps du vampire, les choses semblaient plus agréables.

– Je ne me suis jamais sentie aussi vivante, s'enthousiasma le fantôme dans le corps d'Alexane en se mettant debout.

Doucement la fantômette dans le corps d'Alexane marcha dans la pièce. Sentir son propre poids sous l'action de la graviter, se déplacer par des mouvements alternatifs des jambes, sentir les divers parfums de la pièce, tout ceci leur était étranger depuis de bonnes années . Le spectre dans le corps d'Alexane retrouva facilement ces automatismes, au bout de deux minutes elle arrivait facilement à marcher. L'autre fantôme féminin l'observa avec un regard brillant avant de faire de même. Seulement elle n'eut fait que deux pas, qu'elle senti ses jambes la lâcher. Klaus la retint juste à temps avec Livi enfermer dans la poupée.

– J'ai perdu l'habitude de marcher, ironisa la fausse Livi en reprenant doucement sa marche soutenue par les eux autres.

– Depuis combien de temps ? Demanda la vrai Livi.

– Oh, je dirais cinq bons siècles au moins.

– Ah oui... émit  Livi surprise.

Elle se demanda ensuite pendant combien de temps est-ce qu'un fantôme pouvait exister. Des siècles ? Des millénaires ? Elle n'obtiendrait sans doute jamais de réponse.

– Ne perdons plus de temps, fit Bélial en s'approchant des poupées à tailles humaines.

Ils hochèrent la tête, puis se rassemblèrent face au mur porteur dégager. Le démon nécromancien tendit ces mains devant lui prononça psychiquement quelques mots avant qu'une tâche noire ne se place sur le mur. Celle-ci s'agrandit petit à petit, donnant naissance au portail.

– Ça va aller pour vous ? Fit Livi en s'adressant aux fantômes.

– Ne t'inquiète pas, on va s'occupe d'eux, avança Mist.

– Occupez-vous plutôt de trouver le roi et de revenir au plus vite, ajouta Rain.

– On s'occupe du reste alors soyez tranquille, clama Klaus.

– Ça me va. On essayera de faire au plus vite.

– Comment comptez-vous retrouver le roi ? Demanda Mona.

– Au sixième sens, répondit Joris en jetant un coup d'œil à Livi.

– Quoi ? Agressa la blondinette envoyant les prunelles des autres posés sur sa personne.

– Non rien, firent-ils à l'unisson en souriant.

– Vous êtes bizarre des fois...

Livi poussa avec joie Alexane dedans, attrapa la main de Joris et sauta à son tour en lâchant un « à plus tard Baltazar ». Le portail se referma immédiatement après leur passage, laissant un silence plané dans la pièce.

– Alors ? Fit Tinaugus en se tournant vers la sorcière. Bon ou mauvais présage ?

– Mauvais, répondit-t-elle en fronçant les sourcils.

– Pourquoi cela ? Fit Mist.

Aramis pointa l'horloge de son doigt. Il était 13h13.

Habituellement, Aramis aimait interpréter les heures miroirs qu'elle pouvait apercevoir dans la journée, mais pas celle-là. Dans les 22 arcanes majeurs et au Tarot, cette heure miroir-là était loin d'être un bon signe. 13h13 indiquait que le vœu formulé avait de grandes chances de se réaliser si cela inclut un changement ; au Tarot la 13ème carte désignait la mort et de la résurrection. Elle annonçait un grand changement et une fin nécessaire.

Aramis grattouilla le bout de son nez de son indexe et cela n'échappa pas à Tinaugus. Le couturier travaillait avec l'hybride depuis assez longtemps pour connaitre qu'elle avait ce tic lorsqu'elle était inquiète. Tinaugus hocha la tête et ne dis rien de plus. Il reprit son occupation tandis que les autres vampires de la pièce donnaient des conseils aux faux Livi Joris et Alexane. Chacun des trois amants avait une façon différente de marcher, de parler. Alexane ne disait pas « Salut », Livi ne jouait pas autant avec ces orteils en souriant comme une enfant, et Joris ne baillait pas à s'en décrocher la mâchoire sans mettre la main devant la bouche. Oui s'ils voulaient être crédible au moins une journée, il allait falloir changer deux ou trois habitudes des fantômes.

Si les autres quittèrent la pièce au bout de quelques minutes, Aramis, elle, resta dans la pièce avec les trois fantômes dans les corps des amants afin de consolider le sortilège lancé sur eux. Ce fut à cet instant que le démon nécromancien revint. Leurs regards se croisèrent et il hocha simplement la tête. Il avait fait sa part. Maintenant c'était à eux de jouer.

Les autres sortirent enfin de la salle du couturier, Bélial lui resta là dans l'ombre à surveiller la sorcière et les fantômes.

Il en était de même pour Livi, Joris et Alexane qui avaient atterrit dans un endroit privé partiellement de lumière.

– Où, commença Joris avant que Livi ne plaque une main sur sa bouche.

Elle lui fit signe de se taire avant de pointer le plafond de son doigt. Ils n'étaient pas seuls dans cet endroit. Des bruits de passe faisaient entendre au-dessus d'eux. Plongé dans un demi obscurité, Joris hocha la tête avant de s'accrocher au mur à cause d'une secousse. D'un signe de la main, Livi les invita à la suivre. Joris suivit sans mal, comme Alexane qui surveillait leur arrière. Seuls de minces rayons de lumières qui passaient à travers la petite fenêtre permettait aux yeux de distinguer les diverses caisses de bois et sacs qui emplissait la soute où ils se trouvaient. Lorsqu'elle eut trouvé un endroit pour s'assoir, Livi fouilla dans ses sacs et sortit une feuille. La jeune femme savait que Joris et Alexane pouvaient discuter entre eux par télépathie, sur un réseau psychique vampirique auquel elle n'avait pas accès.

« Coffre d'un dirigeable en partance pour Paris » Écrivit Livi en devinant la question du vampire.

Il hocha la tête en fronçant les sourcils. S'il en jugeait parles secousses qu'il ressentait, ils étaient déjà haut dans le ciel. C'était une bonne chose, s'ils étaient montés à bord d'un bateau qui était encor eau sol, ils se sauraient surement fait prendre par les gerbilles que les vampires utilisaient comme détecteurs. Elle ajouta d'autres mots.

« Eut info par Calli' »

Ils hochèrent la tête.

« Pareille pour passeport »

Accompagnant ces mots, Livi sortit trois cartes de son sac. Chacun observa alors leurs nouveaux visages.

Avant de les quitter, Bélial avait saupoudré sur leur tête une poudre verte made in Aramis, qui changerait leur apparence aux yeux des autres. Si Livi en jugeait par la moue de Joris ce dernier n'aimait pas la nouvelle apparence qu'on lui avait attribuée.

« De quoi j'ai l'air ? » écrivit Livi en leur montrant la photo sur "son" passeport.

« D'une idiote » Répondit Alexane en attrapant le stylo.

« Toi t'as une tête de gland » Contra Livi.

Joris pinça la joue des deux filles un leur lançant un regard significatif. Ils venaient à peine de commencer le voyage, elles n'allaient pas déjà se disputer....

Livi lui tira la langue, tandis que la surnaturelle croisa les bras sur sa poitrine en calant son dos contre la coque de la soute du dirigeable.

Le voyage dura deux bonnes heures.

Deux bonnes heures où Joris reposait ses yeux, où Alexane restait dans ses pensées et où Livi somnolait après avoir étudié ce qu'il se trouvait dans leur sac. Lorsque les secousses du moyen de transport aérien reprirent de plus belle, et que les vampires au-dessus de leur tête se mirent à crier, ils surent qu'ils ne tarderont pas à atterrir. A quelques centimètres sous leur pied, ils sentirent et entendent le bruit mécanique des roues d'atterrissage. S'accrochant à ce qu'ils pouvaient, l'engin trembla au contact des roues avec le goudron, fini par ralentir, puis se stoppa définitivement. Les trois passagers clandestins descendirent du dirigeable par les roues et s'accrochèrent au charriot qui transportait une première partie du contenue de la cale. Livi se demandait bien ce que pouvait renfermer ces caisses de bois ; après tous ces marchandises provenaient du palais royal et Jagger ne lui avait jamais parlé de ces exportations. Lorsque le conducteur emprunta une route qui menait à un garage de réception, selon le panneau d'indication, Livi leur fit signe de sauter avant que le conducteur ne bifurque à droite. Discrètement, ils tournèrent à droite, longèrent le couloir prirent deux escaliers et tombèrent, enfin, sur la salle de récupération des baguages. Se comportant comme des vacanciers, ils décryptèrent les différentes indications en hauteur et prirent la sortie n°3. A peine avaient-ils passé le pas de la porte qu'ils durent se mettre dans la longue file d'attente. En tête se trouvait quatre portiques ainsi que des agents.

Livi jeta un regard inquiet à Alexane qui la poussa doucement pour la faire avancer. Malgré le nombre de personnes qui passaient les portiques la file ne semblait pas s'écourter, pour cause, un autre groupe de passager venait d'atterrir.

Livi croisa les bras contre sa poitrine, un peu nerveuse. Les contrôleurs n'étaient rien d'autre que des sorciers qui passaient au scanner les valises ainsi que les billets des visiteurs ; et plus elle avançait, plus elle espérait que le sortilège que leur avait lancé Bélial garde son effet.

Elle trouvait ça tout de même étrange... Cela lui semblait normal de passer les douaniers avant de prendre l'avion, mais pas après.

– Ils contrôlent ceux qui volent des choses de l'avion ou les valises des autres, informa Alexane.

– Quoi comme choses ?

Elle souleva les épaules. Elle s'enfichait. Livi s'apprêtait à rajouter quelque chose lorsqu'une petite musique se fit entendre dans les haut-parleurs.

« Pour des raisons de sécurité, les contrôles d'identité ont été rallongés » fit une voix en plusieurs langues dans un haut-parleur.

Livi souffla mais prit son mal en patience. Après 20 minutes d'attente, c'était enfin à eux. Joris tendit son passe port à un douanier, ainsi que son ticket tandis que son sac avançait sur le tapis roulant. Le douanier observa la photo puis passa sa baguette devant la tête de ce dernier. Lorsqu'il s'apprêta à ouvrir la bouche, Livi entortilla une mèche de ces cheveux avant de la plaquer derrière son oreille.

– C'est bon vous pouvez y aller, dit-il.

Joris passa le portique et récupéra ces affaires avant de se faire interpeller par une agent. Livi fronça les sourcils, cette dernière ne l'avait pas lâché du regard depuis tout à l'heure.

– Contrôle aléatoire monsieur. Veuillez-vous mettre sur les côtés, fit-elle.

Livi vit Joris hocher la tête, mais elle pourrait parier qu'il grinçait des canines.

Passant rapidement le contrôle de sécurité, elle se retint de glousser en voyant l'agent tripoter le vampire.

– Tenez votre passeport.

Livi tendit sa main pour l'attraper mais releva la tête en direction de l'agent puisque celui-ci tenait fermement le petit carnet. Elle le vit faire un mouvement circulaire avec son pouce sur la couverture avant de le lâcher. Elle sourit. Voilà pourquoi est-ce qu'il ne leur avait fait aucune remarque lors du contrôle de sécurité, il s'agissait du cousin de Mila-Swan. La vampiresse en avait parlé à Livi lorsqu'elle l'avait rejoint dans sa chambre. Elle l'avait presque oublié...

Alexane passa rapidement elle aussi sans déclencher d'alarme. Lorsqu'elle récupéra son sac elle fut étonnée de voir que la personne qui se tenait derrière elle voyageait avec une armure.

Décidément, il y avait de tout ici.

Elle se désintéressa bien vite de cela et suivit les deux autres vers les escalators. Arrivé en bas, la porte s'ouvrit automatiquement.

Ça y est, ils étaient enfin arrivés à cette plateforme d'échange aérien publique. L'aéroport Charles de Gaulle.

C'est une immense structure qui se dévoile sous leurs yeux, une des plus grande d'Europe d'ailleurs. Une vingtaine de longs comptoirs d'enregistrement se présentaient. A l'entrée de chacun, une rangée de machines devant laquelle des gens faisaient la queue, se trouvait là. Personnes ne savaient où ça commençait et où sa finissait. Les énormes caddies à bagages tentaient de circuler entre les personnes, les enfants chahutaient, et pour gérer cet afflux de voyageurs, trois agents dans un uniforme chic étaient mis en service.

Contrairement à bien d'autre villes, ici c'est aux voyageurs de faciliter la vie de l'administration. A Paris c'est le « démerdez-vous » qui prime, et si vous ratez votre vol, tant pis, ça leur fait de l'argent en plus ; Heureusement qu'ils n'étaient pas dans ce cas-là. Non, tous ce que Livi, Joris et Alexane avaient à faire, étaient de chercher le panneau « sortie ».

Encore fallait-il prendre la bonne sortie. Combien même les panneaux de sortie était facilement repérable, trois d'entre eux indiquaient une voix différente à suivre.

Livi regarde les indications inscrites par Callidora sur le papier et secoua la tête de droite à gauche.Ce n'était pas clair. Ils étaient bien au terminale 3, mais de quel aéroport ? Celui du Charles de Gaulle1 ou du Charles de Gaulle 2 ?

D'un accord comment ils prirent la sortie n°3, prirent un escalator et arrivèrent devant de nouveaux portiques et une nouvelle file d'attente. Deux agents contrôlaient les billets de sortis. Alexane pesta en voyant cette bande de rapaces inutiles. Non seulement ils attisaient la colère des voyageurs mais en plus ils n'étaient même pas capables d'expliquer pourquoi est-ce qu'ils les empêchaient de passé.

50€ l'amande en cas de non bon ticket. Ils ne pouvaient pas prévenir avant ?

Bien sûr que non.

Eux ont dû faire demi-tour. La sortie pour rejoindre les taxis, pourtant indiquée par le panneau, n'est pas la bonne.

– C'est en bas, indiqua l'agent avec un sourire galant.

Il pouvait sourire comme il le voulait, cela n'effaçait nullement l'envie de mettre une gifle d'Alexane. Livi lui montra son dos en faisant claquer son pied au sol pour montrer son mécontentement, attrapa les mains de ses deux compères et s'en alla. De rapides foulées, Alexane slaloma entre les voyageurs, râla dès qu'une personne commençait à trop traîner des pieds devant elle et n'hésita pas à donner des coups de coude pour passer dans la foule.

Une vraie maison de fous cet aéroport.

Après une traversée un peu stressante sous le regard des caméras de surveillance, Joris aperçu la couleur jaune emblématique des taxis. S'avançant vers le taxi le plus proche, Joris n'osa pas frapper à la porte en voyant la conductrice vampire en train de se mettre du vernis vert sur les pieds.

Il continua jusqu'au deuxième taxi où la conductrice semblait déjà plus facile à aborder.

– Excusez-moi, aborda Joris.

Cette dernière fit descendre la vitre tout en continuant à mâcher son chewing-gum la bouche ouverte. Livi grimaça, elle avait horreur de cela.

– Ouais ? Fit la fée au volant, sans leur adresser un regard.

– Vous êtes en service ?

– A ton avis ?

Joris hésita à répondre et vit qu'un homme se trouvait là aussi, assis sur le siège passager, le nez plongé dans son téléphone.

– Oui, finit par répondre Livi.

– Alors pourquoi vous posez la question ? Continua la conductrice en leur jetant un regard las.

Les trois concubins se regardèrent. Elle était bizarre elle...

– Il est possible de nous emmener au boulevard de Port-Royal ?

– Qu'est-ce qui est écrit là ? Ronchonna la fée en frappant le haut du taxi possédant dix places à l'arrière. Esthéticienne ?

– Non, taxi.

– Et bah alors ? Montez !

Si Livi la regarda éberluée, Alexane elle n'hésita pas et monta la première.

Le compteur ajusté, le rétroviseur réglé, la taxi-woman enfonça la clef avant de se faire interrompre par Joris.

– Je vais juste aux toilettes, annonça-t-il sous le regard incendiaire des deux filles.

Sérieusement ?

Il n'en ratait pas une lui. Alexane expira fortement en se pinçant l'arête du nez tandis que Livi lui fit signe de se dépêcher. Elles attendirent trois minutes avant de le voir revenir, avec un regard agité. Tout en marchant vers elle, ce dernier désigna d'un geste assez expressif qu'il y avait quelque chose derrière lui. Livi se pencha, se retint de lâcher un « merde » avant de se caler correctement dans son siège.

Juste dans derrière Joris, marchant dans la même direction que lui, se trouvait Swam et Aldric.

Mais qu'est-ce qu'ils faisaient là ?!

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