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Le puzzle se construit.

« Putain »

Mot français qui sert à exprimer la colère, la peur, la joie, l'agacement, la douleur, le bonheur, la tristesse, la jalousie et l'impatience.

Mot passe partout qui décrivait sympathiquement la situation dans laquelle se trouvai Livi.

Livi aimait sentir les gouttes d'eaux quitter le pommeau de douche pour venir lui faire des câlins. Ce moment où elle s'amusait à tourner dans un sens puis dans l'autre sous l'eau comme une enfant, ce moment où elle essayait de remplir le gant de toilette d'eau, sans jamais y parvenir. Elle adorait prendre des douches, pourtant ce n'était pas le cas en ce moment. En ce début de journée, la douche avait décidé de jouer avec ces nerfs en ne proposant que deux options : brûlures de 3ème degré ou baignade dans l'antarctique.

Cela faisait donc une bonne dizaine de minutes quelle était prise au piège dans un coin de la douche pour échapper à l'eau glacée qui s'écoulait du pommeau de douche. Et comme un malheur ne suffisait pas, le shampoing qu'elle avait appliqué sur sa chevelure commençait à dégouliner sur son visage.

– Aller quoi ! Tout à l'heure je l'avais bien réglé... Murmura rageusement Livi en ajustant les robinets.

Tournant dans un sens puis dans un autres les deux robinets, Livi sursauta lorsqu'elle senti un coup de vent dans la douche qu'elle occupait. Elle remarqua alors que quelqu'un était entrée.

– Tu n'as toujours pas fini ? Interrogea la voix féminine.

Livi essuya la goutte de shampoing qui menaçait de tomber dans son œil et plissa les yeux. Devant elle se tenait une grande femme nue, dont les cheveux bruns avaient été attachés en hauteur, sans doute pour ne pas avoir à les mouiller. Livi sursauta alors en reconnaissant la forme de son visage et ses yeux.

– Zut ! C'est à ça que tu ressembles sans maquillage ?! S'exclama-t-elle avant de poser vivement une main sr sa bouche.

Elle avait dit cette phrase plus fortement qu'elle ne le pensait. Sans son maquillage la vampire avait une bouche moins coloré, une peu terne et un regard presque effacé.

Alexane lui lança un regard dédaigneux avant de s'approcher et d'ajuster elle-même les robinets.

– Je vous jure... Autant de temps juste pour ça, pesta la vampire avant de s'en aller.

Livi entendit un bruit de tissu et devina qu'Alexane s'habillait dans la cabine voisine.

Avec un grand sourire sur les lèvres, la blondinette rinça enfin ses cheveux et son corps et enfila son pyjama.

La blondinette prit le chemin en direction du salon principale, et bifurqua sur la droite, pour se retrouver dans ce bon vieux couloir. Elle l'avait emprunté de nombreuse fois quand elle n'avait que le statut d'amante. Au fond de ce couloir se trouvait son ancienne chambre. D'ailleurs celle-ci n'avait pas changer. Évidemment elle avait été vidé de toutes ces affaires, mais les meubles et le matelas étaient toujours à la même place. La voix de Mona la fit sursauter dans sa contemplation. Livi calma rapidement les battements de son cœur avant d'indiquer de sa tête la chambre de Mona, Celle-ci compris rapidement le message silencieux et l'invita d'un geste galant à entrer dans sa chambre.

Sachant parfaitement quelle était sous surveillance, Livi ne resta que quelques secondes dans la pièce, écrivit vivement des mots sur la table avant de s'en aller cette fois-ci vers les escaliers qui menaient à l'étage des concubins.

– Je t'ai vu parler à Mona, articula la voix d'Alexane depuis sa chambre.

Livi s'avança à pas de loup jusqu'à l'encadrement de la chambre de la vampire et constata avec surprise que celle-ci était ouverte. Pour la première fois depuis son arrivée, Livi voyait sa chambre.

Plongée dans une belle obscurité, la blondinette entrevue tout de même la forme d'un grand lit avec de grande toile retroussé, de quelque meuble, un bureau et un dressing. C'était de ce côté qu'Alexane se trouvait, les mains plongées dans ces vêtements dont une bonne partie avaient été mis de côté. Livi ne savait pas si elle rangeait ou si elle cherchait quelque chose.

– C'est bien à toi que je parle et je ne t'ai nullement autorisé à entrer, articula la concubine sans dévier son regard de ces tissus.

– Au dernière nouvelle je n'ai pas besoin de ton autorisation pour ouvrir ma bouche, répliqua-t-elle doucement.

– De quoi parliez-vous ?

– De chose qui t'ennuierait.

– Que cherches-tu dans ton coin ?

– Rien qui ne te regarde.

– Tu ne comptes rien me dire ?

Livi entendit un bruit de respiration et vit que Joris c'était adossé au mur du couloir et les observait.

– Exactement, continua la blonde.

– Tu ne crois quand même pas que je vais m'arrêter là ?

– Tu es vraiment étrange. Vraiment je ne te comprends pas. Au début tu fais comme si je n'existais pas, ensuite tu fais part de tes états d'âmes à tout le monde et me gueule dessus et maintenant tu voudrais que je te parle. Au niveau zodiaque, tu ne serais pas verseau par hasard ?

Alexane ne releva nullement c'est parole et se contenta de la dévisager de manière impassible.

– Il y a des jours où je me demande comment est-ce que tu as pu vivre jusqu'à maintenant. Je ne serais même pas étonnée si l'on me disait que tu n'étais qu'une expérience et que tu t'es réveillée dans ce corps il y a quelques bonnes années.

La vampire croisa ses bras contre sa poitrine.

– Tu manques d'humanité, prononça Livi.

– Pour qui me prends-tu ? Je suis une vampire.

– Ça n'est pas une excuse, répliqua Livi en haussant les épaules. On a tous essayé de fermer la porte du frigo doucement pour voir la lumière s'éteindre, fait une sortie scolaire ou le trajet est plus intéressent que la sortie, tirer la porte alors que c'est écrit « poussez », regarder son âge au fond d'un verre, fait le tour du scotch 10 fois en cherchant le bout et de gratter doucement pour ne pas le déchirer et j'en passe. Qu'on soit humain ou pas.

– Pas moi non, fit-elle catégorique.

– Désolée de te l'apprendre mais tu as raté ta vie.

– Ne parles pas de ce que tu ne connais pas.  Tu n'as pas à me juger.

– Je ne te juge pas, j'interprète. Et au vu de ce que tu montres j'en déduis que tu dois être verseau.

Alexane sortie les crocs.

– Calme-toi Alexane, murmura Joris toujours appuyé contre le mur.

– Rentre les crocs chérie.

– L'insolence est vraiment inné chez toi.

Livi pouffa mais ne dis rien. Elle s'éloigna d'elle et observa une nouvelle fois la chambre colorée en noir. Contrairement à celle des jumelles, il n'y avait aucune photo d'un membre familiale.

– Tu n'as aucune photo de ta famille.

– Je ne m'encombre pas de choses inutiles.

Les propos d'Alexane heurtèrent de plein fouet la sensibilité de Livi. Inutile ?

– Tu ne devrais pas dire une chose pareille.

– Au contraire j'ai tous les droits. Beaucoup de faux pas ont été fait en restant immobile. Je ne dois rien à mes parents, siffla-t-elle.

– Même pas un merci pour t'avoir mis au monde ?

– Non, fit la surnaturelle en haussant es épaule. C'est pour cela que je les ai tués.

Tué... Pourquoi est-ce que cela en surpris que partiellement Livi ? Sans doute parce que comme l'avait dit Alexane, elle était une vampire, mais tout de même il s'agissait de ces parents...

– Tu as tué tes propres parents....

– Et je le ferais volontiers si c'était à refaire. Tu peux penser ce que tu veux de moi, mais sache sur tous les parents ne sont pas comme les tiens.

– Tu les connais ?

– Le roi m'en à parler.

S'il y avait une chose qu'Alexane aimait bien c'était d'enfoncer les clous.

Le souverain avait toujours refusé d'en parler avec Livi, il voulait qu'elle les oublie et l'interdisait de les voir, pourtant il en parlait avec cette femme aux rouges à lèvre sombre. Et sa conscience lui disait qu'Alexane n'avait pas dû forcer la main de Jagger pour qu'il lui en parle.

– Pourquoi tu es comme ça ? Agressa-t-elle.

– Soyez vous-même, les autres sont déjà pris, Oscar Wide. Je suis comme je suis, je ne joue aucun rôle, continua-t-elle en refermant un tiroir brutalement. Tu dois te faire à l'idée que tout le monde ne t'aime pas...

– Tu me l'as déjà dit et à vrai dire ça m'est égale. Mais je n'arrive pas vraiment à te cerner.

La vampire croisa les bras contre sa poitrine et s'avança un peu plus vers la blondinette qui ne bougea pas.

– Je ne supporte juste pas les faux culs.

– Pardon ?

– Je suis au courant pour ton histoire avec Swam. Tu n'as rien à faire ici.

Livi cessa de respirer un instant. A l'étage inférieur les amants avaient cessé leur activité pour tendre l'oreille. De quoi parlait Alexane ? C'était quoi cette histoire avec le prince d'Amérique ? Ils se regardèrent les uns les autres seulement aucun d'eux n'avaient eut vent de cette affaire. Ce qui  n'était pas le cas de l'intendant. Maurane avait quitter sa chaise et commençait à prendre les escaliers alors que les jumelles s'approchaient un peu plus de Joris dans le couloir. Elles non plus ne savaient pas de quoi est ce que parlait Alexane, mais visiblement Joris oui. Il n'avait nullement l'air surpris. Rain et Mist n'eurent pas le temps d e lui poser la question car le vampire était entré dans la chambre d'Alexane et avait fermé la porte.

– Comment tu le sais ?

– Je vois, comprends et sais beaucoup de chose, fit-elle mystérieusement.

– Quoi tu es voyante ?

– Non j'utilise ce qu'on appelle un cerveau. Comme le dis Aramis je suis très pragmatique : le hasard ça n'existe pas. Tout est prévisible, même si un vulgaire élément arrive à perturber un champ magnétique celui-ci finit toujours par revenir à la normal. Cela fait partie des vérités qui ne changeront pas quoi qu'il arrive.

– Comme ?

– Par exemple la terre tourne ou encore si prend un nombre qu'on le double, qu'on ajoute six, puis divise en 2 et enfin qu'on enlève le numéro de départ à ce résultat, tu tomberas toujours sur 3 ; ou encore le fait que tu finiras par t'en aller.

La petite moquerie de la concubine n'atteignit pas Livi.

– Trois... Répéta Livi.

Ce mot tourna en boucle dans sa tête. Trois .... Trois ? Ginger faisait tout trois fois, il y avait six étages aux enfers, six lettres dans le prénom de Ginger, soit 3x2. Si on soustrairait le numéro des pages sur lesquelles Ginger avait caché les indices cela revenait au chiffre 3, la fleur des enfers avait 6 tépales, 6 étamines et cette fleur se trouvait dans le troisième cadran, le personnage principal de l'histoire était tombé 3 fois, le bar où se déroule l'intrigue était situé dans la 3ème rue... Et encore ça se n'était rien. D'autre nombreuses choses qu'elle avait en tête était assimilé d'une façon ou d'une autre aux chiffres trois.

Une coïncidence ?

Elle était sûre que non.

Une chose flippante ?

Assurément cette affaire l'était. Et puis il semblait à Livi que la divination faisait parti des dons que pouvait avoir les sorciers.

– Tu sais quoi ? Tu es moins bête que je ne le pensais, lâcha-t-elle.

Livi contourna Joris et ouvrit la porte avant de ce faire intercepté par ce dernier. Il avait prononcé son nom mais il hésita à dire ce qu'il voulait. Livi allait l'interroger lorsqu'elle vit le sourire qu'abordait Alexane.

– Pourquoi tu souris ?

– Je pense au jour où tu crèveras, lâcha-t-elle avant de claquer elle même la porte de sa chambre au nez de la blondinette.

– Tu exagères, souffla Joris, seule dans la chambre de la vampire.

–  Je ne vois pas en quoi, répondit-elle en se mettant à fouiller dans les tiroirs de son bureau. Son comportement commence à déteindre sur toi aussi. Je ne t'ai pas autoriser à entrer.

–  Dans ce cas je m'en vais.

– Minute j'ai à te parler à toi aussi. A propos de ça.

Elle lui montra une feuille sur laquelle Joris lu rapidement le mot inscrit.

– Le roi nous a interdit d'en parler surtout lorsqu'il n'ait pas là. D'ailleurs nous n'aurions jamais dû être au courant de cette histoire. Ça ne regarde que lui.

–  Plus maintenant...

De nombreux secret emplissait ce territoire que ce soit sur les terres ou sur certaines personnes.  Livi en avait découvert quelque un comme les goules enfermées sous terre, Milwaukee le fantôme, le golem gardien de la serre de Guiseppe, et la position de la cité royale. La jeune femme était aussi passé à côté de certain secret sans même sans apercevoir comme les tunnels de Swam creusés sous terre ou encore le puits de la petit place. Comme l'avait dit Alexane "rien avait été fait au hasard". Toute fois il y a des moments où il vaut mieux être ignorant. Le savoir avait toujours un prix, et ça Livi l'avait peu-être oublié. Elle s'était directement plongée dans des calcules sans même faire attention à ce qui l'entourait, sans même fermer sa porte. Concentrée au plus haut point, elle n'avait pas entendu Joris quitter la chambre d'Alexane, ni l'horloge raisonner pour indiquer l'heure du repas. Les heures étaient passées, la lune avait lassé sa place au soleil d'ailleurs le changement de positon du soleil avait projeté l'ombre des jumelles sur le bureau.

Livi posa sa main au centre de la feuille et se retourna. Le regard brillant des deux sœurs en disait long. D'un signe de tête elle demanda à Mist de fermer la porte.

- Je peux vous faire confiance ? Prononça-t-elle ensuite.

Mist hocha la tête.

- Tu peux tout dire à tata Rain mon enfant. Dit la deuxième.

Livi pouffa et leur montra en premier lieu le livre de Ginger. Les vampires le lurent vivement avant qu'elle ne leur montre ce qu'elle avait rédiger. Elle avait trouvé précisément où se trouvait Rosario et elle pouvait s'y rendre de deux façons différentes. Par la mer, comme l'avait fait Jagger, ou bien par la terre. Il y avait plusieurs entrées terrestres pour les Enfers et Ginger n'en évoquait qu'une seule, Livi n'avait juste pas encore mis la main dessus. En dernier lieu elle leur parla de la fameuse chambre de fer circulaire. Swam en avait parler lorsqu'ils s'étaient réunis dans la salle du conseil. Encore une fois Livi n'était pas arrivée au bout des choses, mais Ginger avait parler de cette chambre et de chaleur.

- Alors ? Vous en pensez quoi ?

- C'est plutôt surprenant... Murmura Rain.

- Mais ça ne serait pas bête, compléta Mist.

- Comment ça ?

- La divination est un don qui s'éveille plus ou moins fortement chez les sorcières. Ginger en a peut-être hérité ...

- J'aurais besoin de vous, avoua sincèrement Livi. De vous et d'Aramis.

- On ne sait pas quand reviendra Aramis, elle est partie avec Guiseppe, mais ils ne devraient pas tarder à rentrer.

- En attendant dis-nous ce qu'on peut faire pour toi.

- Je dois parler à Trevor.

- Le trésorier ? Il n'est pas vraiment facile d'accès. Mais Mila l'est sans doute plus.

- Mila- Swan ? La serveuse dans la grande salle ? Fit Livi.

Mist hocha la tête.

- C'est sa femme. Elle est aussi plus compréhensible que lui, même si elle n'aime pas utiliser son argent.

- Pourquoi veux-tu lui parler ?

- J'ai de l'argent à retirer sur mon compte.

Les jumelles se regardèrent, un sourcil levé, alors que Livi releva devant ses yeux le plan des Enfers qu'elle avait rapidement dessiné.

Intérieurement, Livi avait beau avoir décelé une bonne partie du message de Ginger, elle avait tout de même l'impression de passer à côté de quelque chose de très important...

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