Il se tenait à présent devant moi, en tant qu'humain et pour la première fois — il me regardait. Un regard d'apparence neutre, mais qui renfermait un mépris et une hostilité glaçante. Et j'avais l'impression d'être un misérable insecte devant lui. Ce sentiment de colère et d'impuissance créa en moi une rage ardente qui grandissait à mesure que je le voyais.
— Tu vas...ME RÉPONDRE !!! C'EST TOI QUI AS FAIT ÇA OUI OU NON ?!!!
L'absence de réponse me rendit folle de rage. Je bondis sur lui comme un prédateur sur se proie le plaquant violemment contre le sol devenu noirâtre, étonnement, il se laissa faire. J'avais l'impression que son corps pouvait se casser à la moindre pression, mais dans le feu de l'action cela me laissait complètement indifférente.
— POURQUOI ?! POURQUOI TU AS FAIT ÇA ?!!! QU'EST-CE QU'ÉLISA VOUS A FAIT BON SANG ?!!!
Soudain, je ne sentis plus ses poignets. Et sans m'en rendre compte sa main gauche emprisonnait mon cou. Il le sera d'une force démesurée, faisant ressortir ses veines. Son corps chétif ne laissait pas transparaître une telle force, il m'avait bloqué la respiration d'un coup.
Une magie capable de se rendre intangible, ça aussi, c'est une magie avancée. Comment est-il capable d'en maîtriser autant à seulement 12 ans ?!
J'ai mal.
J'étouffe.
Au secours de l'air !
— Tu souriais trop pour une meurtrière.
Mon cerveau bloqua sur le dernier mot qu'il avait prononcé « meurtrière ». Mes oreilles bourdonnèrent et je me sentais perdre conscience petit à petit. Si il continuait ainsi, un drame allait sûrement produire.
Rassamblant mes toutes dernière force pour lui décrocher un coup-de-poing en plein visage, je m'apprêta à sevir. Mon élan fus stopper par son sourire de jubilation, je me réfractai de terreur. Un sourire sadique plein de vice, ce fut la dernière chose que je vis avant d'être plongée dans le noir total.
Un monstre...
Yuki...
Yuki...
Yuki...
Ça doit être Anna. Mais attend...c'est mon nom !
Je me réveillai en sursaut couverte de sueur, Anna était à mon chevet tenant ma main coller à son front. Elle releva la tête, son visage était baigné cernes lourde et le blancs de ses yeux s'était teintées d'une lueur rouge sang. Lorsque nos regards se rencontrèrent, elle fondit en larmes. Ses bras s'enroulèrent autour de moi, me serrant contre elle. Je me sentis rassuré dans son étreinte chaleureuse et je ne pus m'empêcher de me laisser aller moi aussi. Nous pleurions toute les deux comme des jeunes nourrissons réclamant leurs nour. Je ne saurais vous dire combien de temps, mais cela m'avait permis de relâcher tout ce que j'avais emmagasiné.
Lorsque nous nous calmions, nous restâmes dans les bras l'une de l'autre se laissant réconforter par notre chaleur corporel. Anna fut la première à briser le silence.
— J'ai eu si peur de vous perdre mademoiselle...Me confia-t-elle d'une voix brisé.
— Je suis désolé, Anna.
— Ce n'est pas de votre faute, vous n'avez rien fait de mal.
— Peut-être, mais je m'en de t'avoir inquiété.
Anna se mit à genoux et abaissa sa tête au sol.
— Mais qu'est que tu fais Anna ?! Relève-toi !
— Je suis désolé mademoiselle, je suis terriblement désolé ! Tout cela est de ma faute, si je ne vous avais pas forcé à manger avec votre famille rien de tout cela ne serai arrivé ! Dire que vous commenciez à retrouver la joie de vivre ! Je mérite la mort !
— Arrête de dire n'importe quoi Anna ! Tu ne pensais qu'à mon bien ! Et puis cela n'a rien à voir avec toi ! Il voulait seulement me faire du mal parce que...je ne sais pas exactement pourquoi, mais il m'a traité de meurtrière !
Anna se raidit, elle releva ses yeux blond miel vers moi l'air ahuri.
— Quoi ?
— Il m'a dit : « Tu souriais trop pour une meurtrière » avant que je ne m'évanouisse.
— NE L'ÉCOUTEZ PAS ! IL DIT N'IMPORTE QUOI CE...
Anna se mit à hurler, elle s'écroula et se tordit de douleur. Sa main se plaça sur son avant-bras qu'elle tenait douloureusement, je compris que c'était l'origine de la douleur.
— Anna ! Anna, qu'est-ce qui se passe ?!
— Le sceau mademoiselle, il s'est activé...
— Quoi ? Mais pourquoi ?!
— Je n'ai pas le droit de contredire, critiquer ou même pire, ressentir une quelconque animosité envers un membre de la famille Linderter...
— Mais tu n'as rien fait de mal Anna !
— Si mademoiselle, je ressens une grande colère contre votre père et votre frère pour vous avoir méprisé et délaissé. Je leur en veux pour ce qu'ils vous font subir, c'est pour cela que je suis châtié...
— Arrête Anna ne parle plus, la douleur va empirer !
— Non mademoiselle même si je ne dis rien, on ne peut pas mentir à la magie...
— À L'AIDE ! ANNA EST EN DANGER ! AU SECOURS !
Au moment où je m'apprêtai à chercher de l'aide, Anna me saisit le mollet pour m'arrêter.
— Cela ne sert à rien, mademoiselle ne gaspillez votre temps pour une pauvre servante comme moi...
Je vis ses yeux s'affaiblir ainsi que son corps perdre ses forces. Cette scène faisait écho à un souvenir que je voulais oublier. Les larmes commencèrent à me monter aux yeux.
— NE DIS PAS N'IMPORTE QUOI ANNA ! LÂCHE-MOI, C'EST UN ORDRE !
— S'il vous plaît...Si je dois mourir, j'aimerais que la dernière chose que je vois, ce soit votre visage.
— ARRÊTE DE PARLER COMME ÇA ! TU NE VAS PAS MOURIR, JE TE L'INTERDIS !
— Mademoiselle...
Ses yeux m'implorèrent d'accorder sa à requête, je m'assis près d'elle le cœur lourd. Anna me prit dans ses bras plus tendrement que les fois précédentes, je ne croyais pas ça possible. Elle me caressa le visage avec tendresse et afficha un grand sourire malgré la douleur qui la rongeait.
— Vous avez bien grandi mademoiselle, vous êtes devenu la plus belle des jeunes filles.
Ce n'est pas moi.
— Écoutez-moi bien mademoiselle, vous n'êtes pas une meurtrière, votre mère n'est pas morte par votre faute. Peut importe ce que les autres en disent...
C'est cruel, elle passe peut-être les derniers instants de sa vie avec un imposteur ! Anna ne mérite pas ça, pas elle !
— Anna, tu ne dois pas mourir.
— Je vais essayer, promis mademoiselle.
— Si tu veux revoir Élisa, tu n'as pas le choix.
— Bien entendu, je ferai tout pour avoir encore la chance de vous réveiller un matin avec un filet de bave sur le coin de votre bouche.
Je déglutis, il était temps que je lui dise la vérité qu'elle méritais de savoir. Les mots se coinçaient dans ma gorge, je dû me faire violence pour qu'elle sorte. Le temps pressait.
— Tu n'as pas compris où je voulais en venir, je ne suis pas Élisa, je me suis retrouvé dans son corps du jour au lendemain, j'ignore quand et comment, mais ce qui est sur c'est que...
Je me coupai dans mon élan lorsque j'entendis le bruit d'un corps heurter le sol, paralyser par le bruit, je ne bougeais pas d'un pouce. Après de longues minutes, je me décidai à tourner la tête vers elle. Anna ne bougeait plus. J'approchai ma main tremblante près de son nez, et j'attendis 1 min, 2 min, 10 min et toujours rien — Rien. Mon sang se glaça, je la secouai, appelai son nom, la chatouillai...j'avais tout essayé pour la faire réagir, mais rien n'y faisait.
Je me précipitai dehors, et interpellai un servant au hasard en l'ordonnant de me mener au bureau du père d'Élisa, un autre d'appeler un médecin et veiller sur Anna.
Après quelques trentaines de minutes à monter les escaliers, traverser les couloirs et ouvrir des portes, nous étions enfin arrivés.
Une immense porte en arc de plus de 5 mètres de haut se dressa devant nous. Elle avait l'air d'être faite en acier bien que plus éclatante. Des dragons céleste y était broder cette partie du manoir était beaucoup plus sombre que les autres, on aurait dit l'intérieur d'un château médiéval.
Que voulez-vous ?
Une voix masculine était apparue dans ma tête.
— Mademoiselle souhaiterait voir le maître, expliqua le servant un peu effrayer.
Je suis désolé, mais le maître ne peut pas vous recevoir pour le moment veuillez repasser plus tard.
— Dites-lui que c'est urgent ! M'écriais-je sur un ton pressant.
Il soupira.
Très bien...
La voix réapparue après quelques minutes.
— Je regrette le maître m'a dit de vous dire qu'il est occupé.
— C'EST URGENT !!! M'écriais-je plus fort que précédemment.
Il lâcha un soupir las.
— Mademoiselle, je dois y aller, j'ai encore du travail. Veuillez me permettre de me retirer. Me supplia presque le domestique, le visage blême.
— Euh oui, encore désolé du dérangement.
— Vous ne me déranger en rien mademoiselle, je suis là pour vous servir.
Sur ses mots, il ne perdit pas de temps pour filer. Je le regardai s'en aller un peu envieuse.
Moi aussi, j'aimerais partir, mais je ne peux pas, je dois le faire pour Anna.
— Le maître dit que vous pouviez lui parler.
— Super !
J'attendis un instant pour qu'il m'ouvre cette grande porte, mais elle resta en place.
— La porte s'il vous plaît.
— Il faut la pousser pour rentrer, elle est ouverte.
Je contemplai la porte de plus de 5 mètres de haut en bas.
— TU DÉCONNES !!! T'AS VU COMME ELLE BALÈZE !!!
« Déconne », « balèze » que veulent dire ces mots étranges ? Quoi qu'il en soit, c'est la condition du maître pour vous entretenir avec lui.
— Bon, très bien.
Je remontai mes manches et poussai la porte de toutes mes forces, voyant qu'elle restait stoïque je poussa plus fort. La tension de mon corps me fit relâcher un énorme pet, je me stoppai pour reprendre mon souffle. C'est alors que j'entendis un pouffement, mon visage déjà bien rouge devenu écarlate.
— Arrête de rire !
Je ne vois pas de quoi vous parlez.
— C'est ça, fait l'innocent ! Ouvre-moi cette stupide porte !
Je regrette, mais le maître a été très clair.
— Comment je fais pour l'ouvrir avec mes petits bras ?!
Je n'ai malheureusement pas la réponse, bon, le maître m'appelle, je dois vous laisser. Que les dieux veillent à votre réussite mademoiselle.
— Attends !
Il partit sans plus tarder.
— Il m'énerve ! S'il vous plaît, c'est urgent ! Anna est...Anna..
Mon cœur rata un battement en pensant qu'elle était peut-être...
Il ne faut pas que je craque maintenant ! On va déjà aller voir comment elle va !
À suivre...
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