Mais qu'est-ce qui se passe ? Suis-je en train de devenir folle ?
Au milieu des fleurs de crystallin, se trouvait une table ronde distinguée par des pieds courbés. Assise sur des chaises, une femme, à la posture droite et élancée qui dégageait une aura presque divine. On pourrait la comparer à un iceberg, d'une beauté pure, mais d'une froideur à en faire pâlir. En face d'elle, un petit garçon tout aussi splendide balançait ses pieds joyeusement chantonnant un refrain qui me semblait étrangement familier. Lui, était radieux de vie et de gaieté, le soleil accentuer ce côté si doucement enfantin. Cependant, ce qui me frappa au premier coup d'œil, c'étaient leurs ressemblances frappantes avec moi.
Ce n'est quand même pas...
— Non, tu ne te trompes pas. Voici le 4ème du nom, Bcros-Rospel-Ricmtis-Stolsa, Ris Linderter, 300ème aîné de la famille. Ainsi que sa mère, Arcrisia-Sivia-Namsil-Mirline-Trosphia, Risis Linderter, la 400ème cheffe de famille. Dit Thurstant mettant fin à mes doutes.
Ils étaient donc la mère d'Élisa et...Bcros ?! Je n'en revenais pas.
— N'était-elle pas morte ? Mais attendez...nous sommes dans le passé ?!
— Pas exactement. Nous sommes dans ces souvenirs, ce n'est pas la même chose. Sans trop rentrer dans les détails, revenir dans le passé risquerait de bousculer toutes les lois de Célestia et donc de briser son équilibre ce qui pourrait le mener à sa perte. Non. Ici, nous sommes dans les mémoires du temps tel qu'il s'est vraiment produit dans son état le plus complet.
— Incroyable...
D'un mouvement de doigt, Thurstant m'intima indirectement au silence. Il déplaça à leurs côtés, nous étions à quelques centimètres d'eux. Je me sentis mal à l'aise, j'avais l'impression de briser les limites qui m'étaient permises.
La table était jonchée de pâtisserie en tout genre accompagné d'un service à thé au motif dorée. La femme but une gorgée d'un raffinement dont elle seule avait le secret, les joues de Bcros prenèrent une légère teinte rosée et prit exemple sur la femme au regard froid. Il avait l'air timide, sans mentir, il était presque mignon.
Alors Bcros était comme ça lorsqu'il était petit ? Pourquoi a-t-il autant changer ?
— Alors ? Tu n'as rien à me dire ? Gronda sèchement la femme avant de claquer sa tasse sur sa soucoupe ce qui me fit sursauter.
Le petit garçon tritura son doigt dans tous les sens avant de parler :
— J-je voulais...passé du temps avec vous mère. V-vous savez aujourd'hui...c'est un jours spécial. Balbutia le jeune garçon.
La femme se mit à soupirer avant de relever les yeux en sa direction.
— Parle alors, tu me fais perdre mon temps. Tu m'as supplié de venir ici juste pour qu'on se regarde dans le blanc des yeux ?
Supplier ? Et pourquoi lui parle t-elle comme ça ? Ce n'est pas censé être son fils ?
La mine sombre du petit garçon me mit un pincement au cœur, je savais pertinemment quelle peine il éprouvait.
— Divertis-moi, ordonna-t-elle sur un ton intransigeant. Allez, on se dépêche.
Le petit garçon afficha un sourire tordu de douleurs, avant de répondre :
— Oui, mère.
Il descendit de la table et se mit à faire des galipettes maladroites, des roulades et des mouvements ridicules à la manière d'un pantin désarticulé. La femme regarda ce spectacle impudent avec un visage stoïque comme un bouffon devant sa reine. La scène qui se déroulait me provoquait un malaise sans précédent qui me triturait l'estomac, l'envie de vomir me prenait à la gorge.
Elle est ignoble.
Elle se leva sans crier gare et partit, le laissant seul dans sa bêtise. Il s'arrêta alors et la regardait partir, ses yeux dotés d'une brillance si vive devenus terne et creuse, l'espace d'une seconde, j'avais eut l'image du Bcros du présent — cette image me provoquait une tristesse inexplicable.
Je vis ses yeux s'humidifier, il claqua ses paumes contre ses joues dissipant cette humidification et afficha un grand sourire.
— Merci d'être venu pour mon anniversaire maman. Dit-il comme si la personne concernée était toujours présente.
Des larmes roulèrent naturellement sur mes fines joues, je les essuyai d'une main, honteuse d'avoir pleuré devant quelqu'un et en plus devant un dieu.
— Bcros Linderter était un enfant en manque d'amour, naturellement, il va le réclamer auprès de ceux qui doivent lui en donner, particulièrement, sa mère. Pour gagner ne serait-ce qu'un semblant d'attention, il était prêt à tout et cela a conduit à la scène regrettable que nous venons de voir.
— Il faisait ça régulièrement ?!
— Quand sa mère lui demandait, oui.
— Mais...ça n'a pas sens, reniflais-je, Anna m'a toujours dit que la mère d'Élisa était gentille et douce bien que d'apparence froide !
— Anna Brislnn. Oui, c'est possible qu'elle t'ait dit ça.
— Pourquoi m'aurait-elle menti ?!
— Elle ne t'a pas exactement menti. Son avis a été biaisé par quelque chose de fort, quelque chose puissant.
— La magie ? Arcrisia lui aurait jeté un sort pour la manipuler ?!
— Pas exactement. Anna Brislnn était sous l'emprise de Arcrisia Linderter, non par coup de magie, mais par la simple volonté de l'esprit dû à l'adoration à outrance. C'est beaucoup plus puissant, car n'importe qui pourra briser une magie dont la victime sera l'esclave de celui qui en fera usage. En revanche, le fanatisme est quelque chose de beaucoup plus fort et solide qui est pratiquement impossible à démanteler...
Il claqua des doigts et le décor disparu sous une épaisse fumer noir envahissante, mes doigts se crochetèrent au vêtement limpide de Thurstant.
Un nouveau lieu se présentait à nous qui était vraiment grandiose. La hauteur de la chambre était tellement haute qu'on ne voyait pas le plafond, tout luisait d'un bleu marine apaisant. Les murs étaient en grandes majeures partie recouverte par des baies vitrées reflétant le bleu azur, et cette pièce du manoir faisait partie de ceux qui n'étaient pas exposée au soleil et donc très peu éclairée, mais il y régnait une ambiance un peu gothique qui me faisait frémir. Les meubles flottaient à différentes hauteurs indiquant une source puissante magie, le sol ruisselait d'eau clair.
— Je m'ennuie Anna ! Je m'ennuie ! S'écria l'écho d'une voix imposante.
L'origine de la voix était en hauteur, de très long cheveux semblable au mien pendait négligemment dans le vide. Il provenait d'un lit flottant qui se déplaçait lentement, très lentement. Je distinguai la silhouette d'une jeune femme allongée dessus.
— Oui maîtresse ! Je vous ai apporté des invitations pour différentes soirées, peut-être certaines d'entre elle peuvent vous intéresser ! Dit Anna au sol, un plateau rempli d'enveloppe à la main.
Arcrisia souffla d'exaspération.
— Dit toujours...
— Tout d'abord, nous avons l'invitation à la soirée masquée de la vicomtesse Margaret Rrosbri, le thème, c'est « les amours de Jenève » !
— Oh Anna, pitié ! Je n'ai plus 5 ans ! Railla t-elle.
— O-oui bien sûr maîtresse ! Que dite-vous de...ça ! Une invitation de la duchesse Novra Xismetra à déjeuner.
— Cette garce de Novra, pourquoi m'invite-t-elle ? C'est étrange...quoiqu'il en soit, je ne vais pas y aller.
— Mais enfin pourquoi ? Je sais que vous n'êtes pas en très bon terme avec la duchesse, mais vous pourriez gagner en influence et en popularité dans la so-
— JE M'EN FICHE ! TAIS-TOI DONC !
Le lit fusa vers Anna, tellement vite que je crus qu'il allait la percuter de plein fouet. Heureusement, il se stoppa à quelques centimètres de sol corps tremblant de peur. Arcrisia emprisonna le visage d'Anna en coupe et la dévisagea d'un air sévère.
— Anna ! Criais-je en vain.
— Ça ne m'amuse plus de faire des courbettes et de participer à des événements ennuyeux ! Je veux plus que ça, Anna ! Je veux sentir le frisson de l'excitation ! Me languir de sentiments et m'y laisser submerger jusqu'à l'implosion. Ce ne sont pas tes petites invitations qui vont me faire ressentir tout cela.
Elle leva son index et des flammes bleues et vives dévorèrent les lettres jusqu'à ce qu'il ne reste rien. Rien. Même pas un grain de cendre. Elle retomba sur le lit l'air dépité.
— En me mariant à Zstinia j'avais tout ce que je désirais, tout ce que tout le monde désirait, richesse, opulence et par dessus tout l'homme le plus convoité du pays ! J'ai cru que ça me rendrait heureuse pour toujours ! J'ai tout fait pour l'avoir ! Et je l'ai eu ! Je lui ai même donné un fils, un héritier ! Mais il m'ignore et me délaisse cet ingrat, j'aurais préféré avoir une fille tiens ! Je suis obligé de remplir mes fonctions de duchesse ! Et coincé avec un môme qui ne sait pas aligner deux mots en plus d'être collant au possible ! Oh que Thurstant la lumière de ce monde me vienne en aide !
Je jeta un regard en coin à Thurstan qui fixait la scène d'un air impassible, comment faisait-il pour rester aussi calme ? Moi, je bouillonnais de rage face à cette femme vénale et sans vergogne. Le mépris que j'avais pour elle était maintenant viscéral, c'était la première fois que je haïssais quelqu'un aussi vite.
— Mais heureusement que je t'ai Anna, lui dit-elle en lui caressant la joue d'une douceur fringante.
Anna pencha sa tête vers cette caresse et ferma les yeux comme pour mieux s'en imprégner.
— Tu as abandonné ton statut de noble pour devenir ma servante. Tu ne regrettes pas ta décision ?
— Non jamais je vous suivrai jusqu'à la mort, et même dans les abysses du Zifril s'il le fallait. Je vous serai toujours fidèle. Toujours. Car même quand tout le monde m'a tendu la main et me tournait le dos, vous m'avez tendu la main, vous, et personne d'autre et pour cela je vous serai infiniment reconnaissante.
Son sourire s'étira en un sourire mesquin, elle l'observait d'un œil condescendant et moqueur. Je déglutis, ne savant pas quoi penser.
— Humaine ? M'interpella la voix suave de Thurstant, elle me ramena à la réalité et je détournai mon regard d'Anna et d'Acrisia pour lui faire face.
— Oui ? Répondis-je.
— Tu as l'air ailleurs à quoi penses-tu ?
Je ne pensais à rien, c'était comme mon cerveau avait cessé de fonctionner de par ce trop-plein d'information. J'étais sonnée et épuisée sans avoir fait un seul pas.
— Vous le savez déjà non ?
Il afficha un fin sourire qui disparut aussitôt, cette réponse avait eu l'air de le satisfaire.
— Tu vas devoir t'accrocher, nous sommes loin d'en avoir terminé. Dit-il en claquant deux doigts.
À nouveau, l'épaisse fumée noire pris de l'ampleur jusqu'à recouvrir tout notre champ de vision.
Où est-ce que nous allions à présent ?
À suivre
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