From Noble Lies To True Love
Le manoir du duc Williams résonnait de crise et d'agitation. Joie feinte, sincère mépris, jalousie bouillonnante... L'annonce de la convocation au palais impérial avait semé un chaos étincelant dans la demeure aristocratique.
Betty, l'aînée des cinq sœurs, lançait des regards venimeux à sa cadette, Étoilia, une jeune fille aux cheveux rouges flamboyants et aux yeux argentés, aussi resplendissante que les étoiles dans une nuit d'hiver. À ses côtés, Lana, Edna et Shina affichaient des sourires hautains, des regards condescendants et des ricanements étouffés.
Mais Étoilia restait calme, son expression impassible. Le poison de leur jalousie ne parvenait plus à l'atteindre. Tout cela n'était qu'un jeu grotesque pour approcher le trône. Elle n'y voyait aucun honneur, seulement un piège doré.
— Mes filles, je vous en prie, gardez votre calme ! s'exclama le duc Jean d'une voix lasse.
— Votre père à raison, voyez. ajouta doucement la duchesse Alma, les mains jointes. Le valet de Sa Majesté n'a même pas encore terminé.
Le jeune valet, un peu intimidé, s'incline respectueusement.
— Merci, Votre Grâce. Sa Majesté l'Empereur a mis à disposition deux carrosses. Le premier est orné de la parure royale, et le second, de saphirs et de rubis. Votre séjour au palais est... indéterminé. Vous y resterez jusqu'à ce que le prince héritier ait choisi sa future épouse.
À ces mots, les quatre sœurs bondirent de joie, applaudissant, piaillant, se jetant dans les bras les unes des autres comme si le mariage était déjà scellé.
Étoilia, quant à elle, poussa un soupir discret et murmura :
— Jouer encore à la noble parfaite... Très bien. Plus vite il fera son choix, mieux ce sera.
Après le départ du valet, les domestiques s'agitèrent pour préparer les affaires des cinq prétendantes. Les quatre aînées exigeaient des robes précieuses, des accessoires luxueux et des boîtes entières de cosmétiques.
Étoilia, elle, restait immobile près de sa chambre, observant le tumulte avec détachement.
— Elira, dit-elle à sa servante, je veux seulement une valise. Rien de plus.
La jeune servante la regardée, décontenancée.
— Mais... Votre Grâce, une seule valise ? Vos sœurs en ont préparée au moins six chacune !
— Le palais, c'est le palais. Mais ma maison, c'est ici. Je n'ai pas besoin de toutes ces robes. Préparez ce qu'il faut, juste ce qu'il faut.
— Très bien, mademoiselle...
— Merci, Élira.
Non loin de là, John et Alma observent leur cadette avec un mélange d'inquiétude et de fierté. Ils savaient qu'elle avait un tempérament de feu, mais aussi une sagesse bien plus grande que son âge.
— Elle ne prend qu'une seule valise, murmura Alma. C'est admirable... Mais j'espère qu'elle saura rester respectueuse envers la famille impériale.
— Elle le saura, répondit John avec un sourire. Elle sait se tenir. Mais si quelqu'un lui jette une fleur au visage... elle rendra un bouquet d'épines.
Le soir tomba brusquement sur le domaine. Devant les grandes grilles du manoir, les cinq filles du duc attendaient l'arrivée des carrosses. Les quatre aînées étaient accompagnées de serviteurs tirant six valises chacune, tandis qu'Étoilia n'avait qu'un modeste bagage à la main.
Les carrosses s'approchaient enfin, imposantes, luxueuses, encadrées par des gardes. Les grilles s'ouvrent lentement dans un grincement solennel.
À peine les roues eurent-elles freinées que Betty, Lana, Edna et Shina s'élancèrent vers le carrosse royal, bousculant presque les valets. Étoilia, elle, marche lentement vers le second carrosse, orné de saphirs et de rubis. Le voiturier à l'arrière s'incline humblement.
— Permettez-moi de porter votre valise, ma dame.
— Merci beaucoup, monsieur.
Il la remercia d'un sourire sincère, rangea soigneusement la valise, puis l'aida à monter dans le véhicule. Étoilia s'installa près de la fenêtre, savourant un rare moment de silence... jusqu'à ce que des hurlements pour cent l'air.
— Mes robes ! Ma valise ! Tu vas l'écraser, idiote !
— C'est MON siège, lâche-le !
— Non, c'est le mien !
Les quatre sœurs se disputaient déjà les places et leurs valises, semant la panique parmi les valets, qui couraient en tous sens. Le duc et la duchesse, abasourdis, n'osaient même plus regarder la scène.
— Regarde-les... souffla John, prenant la tête.
— Mais regarde plutôt elle. dit Alma en désignant la seconde voiture. Elle est déjà installée, calme, polie...
Le cocher du deuxième carrosse hocha la tête.
— Les pauvres valets du premier...
— Je les plaines sincèrement.
Enfin, une fois l'ordre plus ou moins restauré, les deux carrosses quittèrent la propriété. Le manoir semblait soudain bien plus paisible.
— Elles me manquent déjà... murmura Alma, les larmes aux yeux.
— Oui... Et le silence aussi. soupira John.
Dans le carrosse royal, les quatre sœurs s'échangeaient déjà des paris mesquins.
— Le prince tombera pour moi, c'est certain.
— Avec ta coiffure ? Ne rêve pas.
— Il préférera mes yeux dorés. C'est évident.
— Le premier qui lui parle gagne.
Les valets fronçaient les sourcils, accablés.
— Nos pauvres princes... murmura l'un.
— Elles vont leur grimper dessus dès l'arrivée...
Pendant ce temps, dans le carrosse secondaire, un calme presque sacré régnait.
Étoilia regardait par la fenêtre. Le ciel s'était paré d'un voile d'encre et d'or, et parmi les étoiles, une constellation scintillait plus fort que les autres.
— La constellation du Phénix... murmura-t-elle, les yeux brillants. La légende dit qu'elle apparaît lorsqu'une sainte est sur le point de renaître dans ce royaume...
Elle ferme les yeux un instant. Un doux sourire se dessina sur ses lèvres.
Elle ne savait pas encore... que cette sainte attendue depuis cinq siècles, c'était elle.
🕊️ À suivre…
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