Chapitre 2 : L’arrivée au Palais

Les carrosses avancèrent lentement à travers les rues de Lavandia, acclamés par les villageois venus observer le cortège. Certains souriaient avec espoir, saluant les voitures décorées aux armoiries royales ; d'autres, plus cyniques, détournaient le regard, déjà las de ces jeux de couronne.

Mais lorsque le carrosse orné de saphirs et de rubis passe, une atmosphère étrange se propage. Des visages s'illuminèrent sans savoir pourquoi, des enfants regardèrent le ciel, et les boulangers du marché se mirent à préparer les premières pâtisseries en l'honneur de la fête royale, célébrée tous les quatre pleines lunes et trois soleils.

Dans le carrosse impérial, Betty, l'aînée surexcitée, plaqua son visage à la vitre.

— Regardez ! On voit le château ! A l'approche ! s'exclama-t-elle avec exaltation.

Edna, Lana et Shina se précipitèrent pour voir à leur tour, riant aux éclats, échangeant des regards de défi.

— C'est ici que tout se joue, mes sœurs... déclare Lana avec un sourire tranchant.

— Hors de question que je te laisse gagner, très chère. réplique Shina.

— Moi non plus. grogna Betty en fronçant les sourcils.

— Eh bien... que la meilleure gagne. conclut Edna d'un ton glacial.

Pendant ce temps, dans le deuxième carrosse, Étoilia observait le même château, mais avec un regard très différent. Ses yeux d'argent fixaient les tours de marbre avec une lassitude tranquille.

— Je suis venu parce que le roi l'a exigé, pensa-t-elle. Mais je n'ai nullement l'intention de me battre pour une couronne.

Les carrosses franchirent les grandes portes du palais impérial et entrent dans l'immense cour de réception. Les domestiques, les majordomes, les servantes et les gouvernantes étaient alignées de chaque côté, droit comme des piquets, le regard baissé, prêts à recevoir les invités.

Tout en haut des marches de marbre, la famille impériale attendait.

L'Empereur Zeus, austère et droit comme un roc.

L'Impératrice Luna, dont le regard froid et dur gelait les cœurs.

Et les cinq princes impériaux : Kaelith, Jack, Honor, Louis… et enfin, Solle, le dernier, celui que l'on appelait en murmure "le prince oublié". Il se tenait légèrement en retrait, enveloppé d'une cape noire. Ses longs cheveux bleus nuit retombaient sur ses épaules, et ses yeux ambrés scrutaient l'horizon avec une sagesse silencieuse.

Les carrosses s'arrêtèrent.

Les quatre sœurs aînées descendent les premières du carrosse impérial, dans un nuage de soie, de rubans et de prétention. Elles s'inclinèrent… ou plutôt, exécutèrent une parodie de révérence, chacune plus théâtrale que l'autre.

— Vos Majestés, c'est un plaisir de frôler mes pieds dans votre palais ! s'exclama Betty, sûre d'elle.

— Un plaisir, Vos Altesses. Minauda Edna.

— Un honneur ! lance Shina.

— Enchantée, Vos Majestés ! chante Lana.

En haut des marches, les princes échangèrent des regards consternés.

— Elles ne se sont même pas présentées correctement. murmura Kaelith.

— Et ces robes criardes… j'en ai mal aux yeux. soupira Jack en détournant le regard.

Soudain, une voix posée s'élève. C'était Solle.

— Tiens… Elles n'étaient pas cinq, à la base ? Père ?

Louis leva un sourcil.

— Maintenant que l'aigle noir le dit… Où est la fameuse cadette dont tout le monde parle dans les villages ?

À cet instant, la porte du carrosse de saphir et de rubis s'ouvre doucement.

Une jeune fille en descendant avec grâce, aidée par le valet qui l'accompagnait. Étoilia le remercia d'une voix douce, puis s'avança seule, le regard serein, la tête droite.

Arrivée au pied des marches, elle s'incline lentement, d'une révérence parfaite, maîtrisée… royale.

— Que le Phénix guide la famille impériale de Lavandia, dit-elle d'une voix claire. Je suis Étoilia, dernière fille du duc Williams. Je suis à votre service, Vos Altesses. Ordonnez, et j'obéirai. Je suis entièrement dévouée à la couronne.

Un silence sacré tomba sur l'assemblée.

Même les oiseaux semblent retenir leur chant.

La famille impériale se regardait, troublée par la prestance, la sagesse et l'humilité que dégageait la jeune cadette.

En bas des marches, Betty, Edna, Lana et Shina rougirent de honte. Elles, qui s'étaient données en spectacle, se sentaient soudain ridicules. Étoilia venait de leur donner une leçon sans un mot de reproche.

Un majordome élégant s'avança, la main sur le cœur.

— Je suis honoré de faire votre connaissance, Lady Étoilia. Je suis Éric, majordome principal de l'aile de Saphir et de Rubis. Je serai à votre service pendant tout votre séjour.

Une servante aux cheveux caramel s'incline à son tour.

— Bienvenue, ma dame. Je suis Rosaline, et je serai votre servante personnelle.

— Je m'en remets à vous, Éric, Rosaline. répondit Étoilia avec un sourire doux.

Les autres domestiques s'approchèrent alors, mais avec bien moins d'enthousiasme envers les quatre sœurs aînées. Ils prennent leurs valises avec une réserve visible, presque méfiante.

Et lorsqu'ils virent les trente valises entassées sur le carrosse impérial, des visages pâlirent.

En comparaison, Éric réceptionna la seule et unique valise d'Étoilia avec délicatesse.

— Elle n'est pas comme les autres. murmura Solle.

Louis se tourne vers lui en haussant un sourcil.

— De quoi tu parles, petit aigle noir ? Elle est tout à fait normale, cette dame.

— Non. répondit Solle en fixant Étoilia. Je parle de son aura. Elle est différente.

Zeus fronce les sourcils.

— Tu peux voir son aura, Solle ?

— Oui, Père.

Kaelith s'approche, curieuse.

— Et de quelle couleur est-elle, alors ? Dis-nous.

— Rouge… rouge comme les flammes d'un phénix.

À ces mots, l'impératrice Luna pâlit.

Puis, dans un accès de colère froide, elle leva la main… et gifla violemment Solle devant tous. Le jeune prince chancela, perd l'équilibre… et trébucha dans les escaliers.

— Solle ! s'écria Kaelith.

Mais avant qu'il ne tombe, une silhouette s'écarlate surgit.

Étoilia courut dans les marches, attrapa le prince juste à temps, le tenant avec force et délicatesse.

— Votre Altesse, vous êtes blessé ?

Rosaline et Éric échangèrent un regard discret. Un sourire naquit sur leurs lèvres.

— Le véritable prince héritier est protégé... murmura Éric.

— Oui… enfin. soufflé Rosaline.

— Je vous entends, ma lady... murmura Solle, la voix faible. Je suis désolé... tout est de ma faute...

— Ce n'est en rien de votre faute, enfin ! répondez-elle en le soutenant.

Mais alors, la voix glaciale de Luna transperça l'air.

— Madame, madame ! Laissez ce paria insolent ! Vous souillez vos mains !

Le regard d'Étoilia a changé.

Ses yeux d'argent brillèrent d'une lumière tranchante. Lorsqu'elle relève la tête, son aura flamboyante s'impose à tous.

— J'obéis peut-être à la couronne, Altesse... déclare-t-elle d'une voix calme, mais je n'obéis pas à une simple servante devenue impératrice en tuant la mère de ce prince.

Un choc traverse l'assemblée.

Luna recula, comme frappée par un souffle invisible.

Les princes restèrent figés, bouche bée.

Et l'empereur Zeus... sourit. Un vrai sourire, discret, soulagé.

Même les sœurs d'Étoilia frissonnèrent. Leur cadette venait de faire trembler l'empire d'une seule phrase.

Au-dessus du palais, la constellation du Phénix scintillait, flamboyante dans le ciel.

Elle annonce une vérité ancienne, un changement à venir.

Et bientôt... une cinquième faction allait naître.

Celle du Prince Solle.

🕊️ À suivre…

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