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From Noble Lies To True Love

Chapitre 1 : En route pour le Palais Royal

Le manoir du duc Williams résonnait de crise et d'agitation. Joie feinte, sincère mépris, jalousie bouillonnante... L'annonce de la convocation au palais impérial avait semé un chaos étincelant dans la demeure aristocratique.

Betty, l'aînée des cinq sœurs, lançait des regards venimeux à sa cadette, Étoilia, une jeune fille aux cheveux rouges flamboyants et aux yeux argentés, aussi resplendissante que les étoiles dans une nuit d'hiver. À ses côtés, Lana, Edna et Shina affichaient des sourires hautains, des regards condescendants et des ricanements étouffés.

Mais Étoilia restait calme, son expression impassible. Le poison de leur jalousie ne parvenait plus à l'atteindre. Tout cela n'était qu'un jeu grotesque pour approcher le trône. Elle n'y voyait aucun honneur, seulement un piège doré.

— Mes filles, je vous en prie, gardez votre calme ! s'exclama le duc Jean d'une voix lasse.

— Votre père à raison, voyez. ajouta doucement la duchesse Alma, les mains jointes. Le valet de Sa Majesté n'a même pas encore terminé.

Le jeune valet, un peu intimidé, s'incline respectueusement.

— Merci, Votre Grâce. Sa Majesté l'Empereur a mis à disposition deux carrosses. Le premier est orné de la parure royale, et le second, de saphirs et de rubis. Votre séjour au palais est... indéterminé. Vous y resterez jusqu'à ce que le prince héritier ait choisi sa future épouse.

À ces mots, les quatre sœurs bondirent de joie, applaudissant, piaillant, se jetant dans les bras les unes des autres comme si le mariage était déjà scellé.

Étoilia, quant à elle, poussa un soupir discret et murmura :

— Jouer encore à la noble parfaite... Très bien. Plus vite il fera son choix, mieux ce sera.

Après le départ du valet, les domestiques s'agitèrent pour préparer les affaires des cinq prétendantes. Les quatre aînées exigeaient des robes précieuses, des accessoires luxueux et des boîtes entières de cosmétiques.

Étoilia, elle, restait immobile près de sa chambre, observant le tumulte avec détachement.

— Elira, dit-elle à sa servante, je veux seulement une valise. Rien de plus.

La jeune servante la regardée, décontenancée.

— Mais... Votre Grâce, une seule valise ? Vos sœurs en ont préparée au moins six chacune !

— Le palais, c'est le palais. Mais ma maison, c'est ici. Je n'ai pas besoin de toutes ces robes. Préparez ce qu'il faut, juste ce qu'il faut.

— Très bien, mademoiselle...

— Merci, Élira.

Non loin de là, John et Alma observent leur cadette avec un mélange d'inquiétude et de fierté. Ils savaient qu'elle avait un tempérament de feu, mais aussi une sagesse bien plus grande que son âge.

— Elle ne prend qu'une seule valise, murmura Alma. C'est admirable... Mais j'espère qu'elle saura rester respectueuse envers la famille impériale.

— Elle le saura, répondit John avec un sourire. Elle sait se tenir. Mais si quelqu'un lui jette une fleur au visage... elle rendra un bouquet d'épines.

Le soir tomba brusquement sur le domaine. Devant les grandes grilles du manoir, les cinq filles du duc attendaient l'arrivée des carrosses. Les quatre aînées étaient accompagnées de serviteurs tirant six valises chacune, tandis qu'Étoilia n'avait qu'un modeste bagage à la main.

Les carrosses s'approchaient enfin, imposantes, luxueuses, encadrées par des gardes. Les grilles s'ouvrent lentement dans un grincement solennel.

À peine les roues eurent-elles freinées que Betty, Lana, Edna et Shina s'élancèrent vers le carrosse royal, bousculant presque les valets. Étoilia, elle, marche lentement vers le second carrosse, orné de saphirs et de rubis. Le voiturier à l'arrière s'incline humblement.

— Permettez-moi de porter votre valise, ma dame.

— Merci beaucoup, monsieur.

Il la remercia d'un sourire sincère, rangea soigneusement la valise, puis l'aida à monter dans le véhicule. Étoilia s'installa près de la fenêtre, savourant un rare moment de silence... jusqu'à ce que des hurlements pour cent l'air.

— Mes robes ! Ma valise ! Tu vas l'écraser, idiote !

— C'est MON siège, lâche-le !

— Non, c'est le mien !

Les quatre sœurs se disputaient déjà les places et leurs valises, semant la panique parmi les valets, qui couraient en tous sens. Le duc et la duchesse, abasourdis, n'osaient même plus regarder la scène.

— Regarde-les... souffla John, prenant la tête.

— Mais regarde plutôt elle. dit Alma en désignant la seconde voiture. Elle est déjà installée, calme, polie...

Le cocher du deuxième carrosse hocha la tête.

— Les pauvres valets du premier...

— Je les plaines sincèrement.

Enfin, une fois l'ordre plus ou moins restauré, les deux carrosses quittèrent la propriété. Le manoir semblait soudain bien plus paisible.

— Elles me manquent déjà... murmura Alma, les larmes aux yeux.

— Oui... Et le silence aussi. soupira John.

Dans le carrosse royal, les quatre sœurs s'échangeaient déjà des paris mesquins.

— Le prince tombera pour moi, c'est certain.

— Avec ta coiffure ? Ne rêve pas.

— Il préférera mes yeux dorés. C'est évident.

— Le premier qui lui parle gagne.

Les valets fronçaient les sourcils, accablés.

— Nos pauvres princes... murmura l'un.

— Elles vont leur grimper dessus dès l'arrivée...

Pendant ce temps, dans le carrosse secondaire, un calme presque sacré régnait.

Étoilia regardait par la fenêtre. Le ciel s'était paré d'un voile d'encre et d'or, et parmi les étoiles, une constellation scintillait plus fort que les autres.

— La constellation du Phénix... murmura-t-elle, les yeux brillants. La légende dit qu'elle apparaît lorsqu'une sainte est sur le point de renaître dans ce royaume...

Elle ferme les yeux un instant. Un doux sourire se dessina sur ses lèvres.

Elle ne savait pas encore... que cette sainte attendue depuis cinq siècles, c'était elle.

🕊️ À suivre…

Chapitre 2 : L’arrivée au Palais

Les carrosses avancèrent lentement à travers les rues de Lavandia, acclamés par les villageois venus observer le cortège. Certains souriaient avec espoir, saluant les voitures décorées aux armoiries royales ; d'autres, plus cyniques, détournaient le regard, déjà las de ces jeux de couronne.

Mais lorsque le carrosse orné de saphirs et de rubis passe, une atmosphère étrange se propage. Des visages s'illuminèrent sans savoir pourquoi, des enfants regardèrent le ciel, et les boulangers du marché se mirent à préparer les premières pâtisseries en l'honneur de la fête royale, célébrée tous les quatre pleines lunes et trois soleils.

Dans le carrosse impérial, Betty, l'aînée surexcitée, plaqua son visage à la vitre.

— Regardez ! On voit le château ! A l'approche ! s'exclama-t-elle avec exaltation.

Edna, Lana et Shina se précipitèrent pour voir à leur tour, riant aux éclats, échangeant des regards de défi.

— C'est ici que tout se joue, mes sœurs... déclare Lana avec un sourire tranchant.

— Hors de question que je te laisse gagner, très chère. réplique Shina.

— Moi non plus. grogna Betty en fronçant les sourcils.

— Eh bien... que la meilleure gagne. conclut Edna d'un ton glacial.

Pendant ce temps, dans le deuxième carrosse, Étoilia observait le même château, mais avec un regard très différent. Ses yeux d'argent fixaient les tours de marbre avec une lassitude tranquille.

— Je suis venu parce que le roi l'a exigé, pensa-t-elle. Mais je n'ai nullement l'intention de me battre pour une couronne.

Les carrosses franchirent les grandes portes du palais impérial et entrent dans l'immense cour de réception. Les domestiques, les majordomes, les servantes et les gouvernantes étaient alignées de chaque côté, droit comme des piquets, le regard baissé, prêts à recevoir les invités.

Tout en haut des marches de marbre, la famille impériale attendait.

L'Empereur Zeus, austère et droit comme un roc.

L'Impératrice Luna, dont le regard froid et dur gelait les cœurs.

Et les cinq princes impériaux : Kaelith, Jack, Honor, Louis… et enfin, Solle, le dernier, celui que l'on appelait en murmure "le prince oublié". Il se tenait légèrement en retrait, enveloppé d'une cape noire. Ses longs cheveux bleus nuit retombaient sur ses épaules, et ses yeux ambrés scrutaient l'horizon avec une sagesse silencieuse.

Les carrosses s'arrêtèrent.

Les quatre sœurs aînées descendent les premières du carrosse impérial, dans un nuage de soie, de rubans et de prétention. Elles s'inclinèrent… ou plutôt, exécutèrent une parodie de révérence, chacune plus théâtrale que l'autre.

— Vos Majestés, c'est un plaisir de frôler mes pieds dans votre palais ! s'exclama Betty, sûre d'elle.

— Un plaisir, Vos Altesses. Minauda Edna.

— Un honneur ! lance Shina.

— Enchantée, Vos Majestés ! chante Lana.

En haut des marches, les princes échangèrent des regards consternés.

— Elles ne se sont même pas présentées correctement. murmura Kaelith.

— Et ces robes criardes… j'en ai mal aux yeux. soupira Jack en détournant le regard.

Soudain, une voix posée s'élève. C'était Solle.

— Tiens… Elles n'étaient pas cinq, à la base ? Père ?

Louis leva un sourcil.

— Maintenant que l'aigle noir le dit… Où est la fameuse cadette dont tout le monde parle dans les villages ?

À cet instant, la porte du carrosse de saphir et de rubis s'ouvre doucement.

Une jeune fille en descendant avec grâce, aidée par le valet qui l'accompagnait. Étoilia le remercia d'une voix douce, puis s'avança seule, le regard serein, la tête droite.

Arrivée au pied des marches, elle s'incline lentement, d'une révérence parfaite, maîtrisée… royale.

— Que le Phénix guide la famille impériale de Lavandia, dit-elle d'une voix claire. Je suis Étoilia, dernière fille du duc Williams. Je suis à votre service, Vos Altesses. Ordonnez, et j'obéirai. Je suis entièrement dévouée à la couronne.

Un silence sacré tomba sur l'assemblée.

Même les oiseaux semblent retenir leur chant.

La famille impériale se regardait, troublée par la prestance, la sagesse et l'humilité que dégageait la jeune cadette.

En bas des marches, Betty, Edna, Lana et Shina rougirent de honte. Elles, qui s'étaient données en spectacle, se sentaient soudain ridicules. Étoilia venait de leur donner une leçon sans un mot de reproche.

Un majordome élégant s'avança, la main sur le cœur.

— Je suis honoré de faire votre connaissance, Lady Étoilia. Je suis Éric, majordome principal de l'aile de Saphir et de Rubis. Je serai à votre service pendant tout votre séjour.

Une servante aux cheveux caramel s'incline à son tour.

— Bienvenue, ma dame. Je suis Rosaline, et je serai votre servante personnelle.

— Je m'en remets à vous, Éric, Rosaline. répondit Étoilia avec un sourire doux.

Les autres domestiques s'approchèrent alors, mais avec bien moins d'enthousiasme envers les quatre sœurs aînées. Ils prennent leurs valises avec une réserve visible, presque méfiante.

Et lorsqu'ils virent les trente valises entassées sur le carrosse impérial, des visages pâlirent.

En comparaison, Éric réceptionna la seule et unique valise d'Étoilia avec délicatesse.

— Elle n'est pas comme les autres. murmura Solle.

Louis se tourne vers lui en haussant un sourcil.

— De quoi tu parles, petit aigle noir ? Elle est tout à fait normale, cette dame.

— Non. répondit Solle en fixant Étoilia. Je parle de son aura. Elle est différente.

Zeus fronce les sourcils.

— Tu peux voir son aura, Solle ?

— Oui, Père.

Kaelith s'approche, curieuse.

— Et de quelle couleur est-elle, alors ? Dis-nous.

— Rouge… rouge comme les flammes d'un phénix.

À ces mots, l'impératrice Luna pâlit.

Puis, dans un accès de colère froide, elle leva la main… et gifla violemment Solle devant tous. Le jeune prince chancela, perd l'équilibre… et trébucha dans les escaliers.

— Solle ! s'écria Kaelith.

Mais avant qu'il ne tombe, une silhouette s'écarlate surgit.

Étoilia courut dans les marches, attrapa le prince juste à temps, le tenant avec force et délicatesse.

— Votre Altesse, vous êtes blessé ?

Rosaline et Éric échangèrent un regard discret. Un sourire naquit sur leurs lèvres.

— Le véritable prince héritier est protégé... murmura Éric.

— Oui… enfin. soufflé Rosaline.

— Je vous entends, ma lady... murmura Solle, la voix faible. Je suis désolé... tout est de ma faute...

— Ce n'est en rien de votre faute, enfin ! répondez-elle en le soutenant.

Mais alors, la voix glaciale de Luna transperça l'air.

— Madame, madame ! Laissez ce paria insolent ! Vous souillez vos mains !

Le regard d'Étoilia a changé.

Ses yeux d'argent brillèrent d'une lumière tranchante. Lorsqu'elle relève la tête, son aura flamboyante s'impose à tous.

— J'obéis peut-être à la couronne, Altesse... déclare-t-elle d'une voix calme, mais je n'obéis pas à une simple servante devenue impératrice en tuant la mère de ce prince.

Un choc traverse l'assemblée.

Luna recula, comme frappée par un souffle invisible.

Les princes restèrent figés, bouche bée.

Et l'empereur Zeus... sourit. Un vrai sourire, discret, soulagé.

Même les sœurs d'Étoilia frissonnèrent. Leur cadette venait de faire trembler l'empire d'une seule phrase.

Au-dessus du palais, la constellation du Phénix scintillait, flamboyante dans le ciel.

Elle annonce une vérité ancienne, un changement à venir.

Et bientôt... une cinquième faction allait naître.

Celle du Prince Solle.

🕊️ À suivre…

Chapitre 3 : Un dîner dénigrant

Le silence régnait devant le grand hall d'entrée du palais. Tous les regards étaient fixés sur Étoilia, la plus jeune des filles du duc Williams. Elle est venue de forcer l'impératrice Luna, ancienne servante devenue souveraine, à mettre un genou à terre. Et ce n'était que le début.

Dans les bras d'Étoilia, le prince Solle tentait de se redresser. Il grimaça, sa cheville enflée ne supportait plus aucun poids.

— Ne forcez pas, votre Altesse, dit doucement Étoilia, le regard empli de retenue.

Puis, elle leva les yeux vers son majordome, Éric, et sa servante Rosaline, qui s'apprêtaient à la servir pendant tout son séjour au palais.

— Éric, pourrais-tu aider Sa Majesté ? Il ne peut pas marcher seul pour l'instant.

Le majordome s'incline avec respect.

— À vos ordres, Madame.

Rosaline, portant la valise de sa maîtresse, le suivit en silence. Ensemble, ils prennent les devants, laissant derrière eux la foule figée d'étonnement. Les autres princes, tout comme l'empereur, avaient le regard rivé sur la silhouette noble de la jeune duchesse.

Même l'impératrice Luna sentit une gêne profonde naître dans son cœur. Pour elle, un obstacle venait de surgir là où elle pensait ne trouver que des filles vides d'esprit et de personnalité.

— Alors la rumeur était vraie, murmura le prince Louis. Sa beauté est vraiment à couper le souffle.

— Et son caractère... ajoutéa Kaelith. Comme le décrivaient les villageois.

— Aucun doute, conclut Hornor. Elle a un tempérament de feu, malgré une douceur apparente... Elle ne se laisse pas faire.

Les quatre sœurs d'Étoilia, qui écoutaient tout d'une oreille, serraient les dents. Leurs visages étaient figés par la jalousie et la honte. Une à une, elles rentrèrent, furieuses. Dans l'aile princière, leurs portes claquèrent. On entendait déjà leurs cris, exigeant des bains parfumés et des servantes à leur service.

Pendant ce temps, dans l'aile de Saphir et de Rubis, une question franchit les lèvres d'Étoilia :

— Excusez-moi, mais pourquoi la chambre de Sa Majesté se trouve-t-elle ici, et non dans l'aile princière ?

Un tribunal silence s'installe. Ce fut le prince Solle lui-même qui y mit fin.

— Parce que je ne suis pas le bienvenu là-bas, répondu-il, la voix posée. L'impératrice a brûlé toutes mes affaires. Elle a donné mes appartements aux autres princes.

Rosaline baissa les yeux, puis ajoutée d'une voix tremblante :

— L'empereur n'a rien fait. Il a laissé croire au peuple que le prince héritier était le prince Kaelith... L'impératrice a même forcé les autres concubines à ignorer Solle.

Étoilia croisa les bras, l'air indignée.

— Vous me rappelez mes sœurs. Elles aussi m'ont fait vivre un enfer, tout ça pour une couronne. Quelle absurdité...

Je regarde seulement, surpris.

— Vous n'êtes donc pas ici pour monter sur le trône ?

— Je suis venu au palais sur ordre de l'empereur. Rien de plus. S'agiter, se pavaner pour être vue des princes ? Très peu pour moi. Et si se peindre les jouets est nécessaire pour être admirée... eh bien, je préfère rester invisible.

Ses mots claquèrent comme un vent de sincérité. Éric, Rosaline et même le prince Solle en frissonnèrent. Leurs regards se tournèrent, presque instinctivement, vers la fenêtre. La constellation du phénix brillait au loin, paisible et brûlante.

Quelques heures plus tard, le dîner impérial avait lieu. Escortée par Éric, Étoilia arrive aux côtés du prince Solle.

— Le prince Solle et la duchesse Étoilia font leur entrée ! annonce un voiturier.

Tous se tournèrent vers eux. Éric aida respectueusement Solle à rejoindre sa place, pendant qu'Étoilia s'inclinait devant la table royale.

— Je vous remercie de m'avoir invitée à votre table, Votre Altesse, dit-elle d'une voix douce.

— Le plaisir est partagé, petite duchesse. Prenez place, répondez à l'empereur Zeus avec chaleur.

Étoilia s'installa entre Solle et la marquise Ciella, tante des princes et sœur de la défunte impératrice Solaris.

Les plats commencent à être servis... et une scène choquante suivie.

Devant les autres princesses prétendantes et les princes assis en face, des mets somptueux furent déposés. Mais à l'endroit d'Étoilia, de la marquise et de Solle... on servit des restes et de l'eau fade.

Les rires éclatèrent. Les princes s'amusèrent, les sœurs d'Étoilia gloussèrent avec mépris, et même l'impératrice Luna ne put s'empêcher d'éclater de rire.

L'empereur, silencieux, semble frémir. Le prince Kaelith, quant à lui, serre les poings, la grossièrement croustillante.

Mais la voix d'Étoilia claqua comme un fouet :

— Vous êtes d'ignobles personnages. Oser vous moquer d'un prince, de votre sang, comme s'il n'était qu'un vulgaire parasite ? Pitoyable....

Le silence fut total. La marquise Ciella la regarda, stupéfaite. Les princes baissaient les yeux. Les sœurs d'Étoilia cessèrent de rire. Même Luna resta figée, les lèvres tremblantes.

Le regard ferme, Étoilia se leva.

— Je vais prendre congé. Quitte à manger des restes, je préfère préparer moi-même mon repas, dans mon aile.

Éric se leva à son tour pour aider Solle. La marquise les suivit, silencieuse mais digne. Tous trois quittèrent la salle. Les salutations restèrent figés sur leur départ.

Dans les couloirs, Ciella observait le dos droit de la jeune duchesse. Elle comprit que cette fille n'était pas comme les autres.

De retour à la salle du banquet, la tension était étouffante.

— Moi, l'impératrice... Elle ose me traiter d'indigne ? Cette petite ingrate ! siffla Luna, hors d'elle.

— Et pourtant, elle avait raison, répondit Kaelith d'un ton glacial. Vous avez humilié mon frère. Et je vous rappelle qu'il est un prince autant que moi.

— Personne ne veut de lui comme héritier, lancement Louis. Cette petite duchesse finira par se lasser.

Kaelith le fixa, puis déclare :

— Je parie qu'elle deviendra l'obstacle de celle qui se prend pour impératrice.

— QUOI ?! JE SUIS TA MÈRE, KAELITH ! hurla Luna.

— Vous n'êtes pas ma mère. Je suis le fils de Solaris. Et j'en ai assez de jouer le rôle du bon fils.

Il se leva, repoussa sa chaise et sortit. Mais au lieu de se diriger vers ses appartements, il tourne vers l'aile de Saphir et de Rubis.

— Je veux me racheter... Je ne veux plus laisser mon frère seul. Je ne veux plus obéir à une belle-mère qui l'humilie.

Kaelith venait de faire un choix. Pour la première fois depuis longtemps, il avait décidé de protéger son frère.

À suivre...

Chapitre 4 : Dame Étoilia aux fourneaux

Guidée par Rosaline, Étoilia pénétra dans l'aile de Saphir et Rubis. Bercée par l'odeur capiteuse du château, elle arrive en cuisine… et se figea.

La pièce était un désastre : des marmites de bouillon calciné, une pile de vaisselle vendue jusqu'au plafond, des légumes moisis sur le plan de travail, et de la farine périmée collée dans les pièces. Le silence pesait, seul écho d'un service abandonné trop tôt.

Étoilia retroussa ses manches, noua un foulard sur ses cheveux, et balaya l'espace du regard, déterminé.

— Ma Lady, vous n'êtes pas obligée de faire ça, murmura Rosaline, posant une main hésitante sur son bras.

— Ne t'inquiète pas, Rosaline. répondit Étoilia calmement. Le ménage et la cuisine, ça m'est familier. Contrairement à mes sœurs, j'aidais les servantes et le cuisinier du manoir.

Puis, son regard glissa vers Rosaline avec une lueur de curiosité.

— Dis-moi… le prince Solle at-il des allergies alimentaires ? Et la marquise Ciella ?

Rosaline prit un air respectueux.

—Oui, Votre Grâce. Le prince est allergique aux fruits de mer, à la carotte, à la tomate et à l'agneau. La marquise ne souffre d'aucune allergie.

Étoilia clignait des yeux, surprise : elle partageait les mêmes intolérances.

— Merci, Rosaline. dit-elle. Envoie aussi le médecin de ma famille pour qu'il examine le prince.

Rosaline s'incline et quitte la pièce. Elle croisa bientôt le prince Kaelith dans le couloir et l'arrêta doucement :

— Votre Altesse…

— Rosaline ? Où est mon frère, ma tante et la petite duchesse ? exigea-t-il de s'inquiéter.

— Le prince se trouve dans le salon Saphir et Rubis avec la marquise., répondu-elle. La duchesse, elle, est en cuisine, en train de préparer le repas.

Kaelith sourit faiblement.

— Donc ce n'était pas une plaisanterie… Elle allait vraiment cuisiner.

Puis il hocha la tête et laissa Rosaline repartir, passant devant une cuisine fraîchement nettoyée où Étoilia marquait déjà chaque geste de patience et de précision.

Dans la cuisine, Étoilia alignait ses ingrédients.

— Puisqu'il ne peut manger ni agneau ni carotte, murmura-t‑elle en coupant le potiron, je vais faire une soupe onctueuse et une cuisse de poulet bien tendre.

Elle assaisonna le poulet, l'enduisit de citron, huile d'olive, sel, poivre et piment doux, puis le mit à mariner. Le potiron fut découpé, cuit doucement dans de la crème liquide, avant de mijoter à petit feu.

Kaelith observe sans oser troubler son geste.

— Elle n'est vraiment pas comme ses sœurs... pensa-t-il avant de s'éclipser pour retrouver son frère et sa tante.

Dans l'aile princière, l'impératrice Luna fulminait dans sa chambre ornée de son portrait impérial. Les autres princes déitaient des paris mesquins sur qui séduirait Étoilia, tandis que ses sœurs tiraient tous les plans possibles pour conquérir les faveurs royales.

De son côté, l'empereur Zeus, le regard tourné vers les étoiles, priait dans le silence glacial de la nuit :

— Solaris... redonne-moi ton amour. Je ne peux plus agir autrement. Si Luna venait à nuire à Solle... je perdrais tout ce qui reste de notre passé, et Kaelith serait à sa merci.

Rosaline, revenant du couloir avec le médecin de la famille Williams, Cédric, entendit cette confession. Elle comprit enfin le poids qui pesait sur l'empereur.

Alors qu'ils progressaient dans les couloirs, une délicate odeur de cuisine les guida :

— On dirait que le prince sera gâté ce soir. sourit Rosaline.

— Cette odeur… c'est la petite duchesse. Elle cuisine, n'est-ce pas ? demanda Cédric, source levé.

— Oui. J'avoue que j'étais inquiet.

Ils passèrent près d'une porte où, de l'autre côté, l'une des sœurs d'Étoilia quittait les lieux avec un room service décrépi, sous le regard distrait de Rosaline et Cédric.

— Ma Lady, le médecin Cédric est ici.

— Bonsoir, Madame. Pourquoi m'avoir fait appeler ? demanda Cédric en s'adressant à Étoilia.

— Tu es là, merci. répond-elle. Je veux que tu auscultes le prince Solle. L'autre médecin impérial m'a ri au visage, j'ai failli lui jeter ses lunettes mais je me suis retenue.

Cédric hocha la tête, compréhensif.

— Où le trouve-t-on ?

— Au salon, avec le prince et la marquise Ciella. Allons-y.

Le trio s'avance vers le salon. Solle, assis près de sa tante, relève la tête, étrangement tiré par l'arôme venant du couloir.

— Ça a envoyé bon, dit-il doucement.

— Oui, c'est vrai, acquiesça Kaelith.

— On dirait qu'elle arrive, ajouta la marquise Ciella.

Un léger coup retenu à la porte et Solle se redressa, aidé par sa tante. Rosaline ouvre et Étoilia entra, poussant le précaire room‑service, suivie de Cédric. Le médecin s'incline avec respect devant la marquise.

— Bonsoir, Madame la Marquise. Je suis le médecin de la famille d'Étoilia, présent à sa demande.

🕊️ À suivre...

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