"Ce n’est pas une cage, Hanna. C’est un cocon."
— Layla
Jour inconnu. Heure inconnue
La lumière reste toujours la même. Éclat blanc, clinique. Ni jour, ni nuit.
Le plafond n’a pas de fin. Les murs ne répondent pas quand on les frappe. Et la seule voix que Hanna entend… c’est la sienne.
Enfin, presque.
Layla
Voix de Layla, par haut-parleur : Répète, Hanna
Hanna
(mécaniquement) :Je ne suis pas en danger
Hanna
Je suis là où je dois être
Hanna
Layla me voit
Hanna
Layla sait.
Layla
Voix de Layla, par haut-parleur :
Répète, Hanna.
Hanna
(mécaniquement) : Je ne suis pas en danger
Hanna
Je suis là où je dois être
Hanna
Layla me voit.
Hanna
Layla sait.
Un silence. Puis un chuchotement, plus proche
Layla
(Hors champ, susurrant) Encore.
Hanna
(voix tremblante, plus douce cette fois)Je suis à toi
Salle 2 – La pièce des reflets
Layla entre pour la première fois depuis des jours. Ou des heures. Hanna ne sait plus.
Elle porte une longue robe noire, fluide, qui semble aspirer la lumière autour d’elle. Son parfum est sucré, enivrant, presque toxique.
Hanna est assise au sol, pieds nus, les bras croisés contre elle.
Elle lève les yeux
Et elle ne recule pas
Layla
(doucement) Tu vois ? Tu n’as plus peur
Layla
Tu commences à comprendre ce que je veux te montrer.
Elle s’approche, lentement, s’accroupit devant elle. Leurs visages sont proches. Trop proche
Hanna
(voix basse) Tu m’as volé ma vie
Layla
(chuchotant presque tendre) Non. Je l’ai… reconstruite.
Layla
Avant moi, tu jouais à comprendre les monstres.
Maintenant, tu regardes l’intérieur du monstre. Et tu y trouves… ton reflet.
Elle tend la main. Hanna ferme les yeux. Elle croit à une gifle.
Mais non.
Un baiser
Déposé sur le front. Lent. Possessif.
Puis un autre, plus bas. Sur la joue. Puis au coin des lèvres.
Layla
Tu n’es plus une étudiante, Hanna. Tu es mon œuvre. Mon écho.
Layla
Tu es mienne
Le marquage
Plus tard, dans une pièce obscure, Layla tient une petite boîte en bois. Elle l’ouvre. À l’intérieur, un objet brillant : une épingle chauffée, en forme de papillon stylisé.
Hanna est allongée, le regard vide, mais le corps crispé.
Layla
(calmement) Les autres, je les effaçais
Layla
Toi, je te garde
Layla
Tu es la seule que je marque
Elle s’approche du cou de Hanna, juste sous l’oreille. Une pression. L’odeur de chair brûlée. Un gémissement de douleur étouffé.
Un silence
Puis Layla murmure, tout contre sa peau brûlante
Layla
Maintenant, tu le sais. Même ta peau ne t’appartient plus.
Jour suivant – Salle blanche
Hanna marche seule dans la pièce, les mains touchant les murs, comme pour chercher un point d’ancrage.
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