Papillon Noir - Chapitre 2 – L’Appât

Chapitre 2 – L’Appât

"Il n’y a rien de plus dangereux qu’une proie qui croit être le chasseur." — Layla

Deux jours ont passé.

Hanna ne parle à personne de ce qu’elle a vu. Ni de la femme. Ni du papillon. Elle garde tout en elle, comme un secret trop honteux pour être vrai. Mais elle ne dort plus. Elle lit, relit, et surligne les pages de ses livres de criminologie comme si les mots pouvaient la protéger.

Elle se dit qu’elle pourrait porter plainte. Qu’elle devrait peut-être parler à un professeur.

Mais une autre pensée, plus sourde, plus dérangeante, revient sans cesse :

"Pourquoi moi ?"

À la cafétéria universitaire

Une file d’attente. Des voix, du bruit, des plateaux.

Et soudain…

(Voix douce derrière elle )

Layla

Tu hésites toujours autant pour choisir un dessert.

Hanna se fige. Elle reconnaît la voix

Elle se retourne lentement

Layla est là. En plein jour. Au milieu des étudiants

Vêtue d’un long manteau beige cette fois. Élégante. Un petit sourire aux lèvres. Rien d’étrange aux yeux des autres.

Mais Hanna sait.

Elle ne comprend pas pourquoi elle ne fuit pas. Pourquoi elle n’appelle pas à l’aide. Pourquoi elle regarde cette femme avec autant de questions dans les yeux.

Hanna

(prudemment) vous êtes qui ?

Layla

(souriante) Une admiratrice. Et une… collectionneuse

Elle lui tend un petit papier. Hanna hésite, puis le prend.

C’est un papillon noir, encore

Mais celui-ci est brodé

Layla

(chuchotant) Le tien est presque prêt

Et elle s’éloigne, comme si de rien n’était.

Le soir, dans la chambre de Hanna

Elle fixe le papillon brodé. Il est posé sur son bureau. Il semble presque respirer, comme s’il attendait quelque chose.

Elle le retourne.

Un mot cousu dans la soie noire : Viens

Une adresse est inscrite au dos.

Lieu inconnu – Le sous-sol

Layla prépare la pièce. Chaque détail compte. Elle ne brusque jamais les choses. Elle ne frappe pas. Elle déforme, elle dissout.

Les murs sont sombres. Une odeur sucrée flotte dans l’air – un mélange de cire fondue et de fleurs fanées.

Un fauteuil ancien trône au centre de la pièce. Devant, un petit miroir. Et sur le miroir, une phrase tracée au rouge à lèvres :

"Tu n’as pas besoin d’être libre pour voler."

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