_𝐑𝐚𝐟𝐟𝐢𝐞𝐥𝐞
Installée confortablement à l'intérieur de ma Maserati Quattroporte, les jambes croisées, je laisse le paysage défiler devant moi à travers les vitres teintées. Le doux ronronnement du moteur est apaisant, mais ma tranquillité est soudainement perturbée par la vibration de mon téléphone. En baissant le regard, je vois un appel du "parrain". Un frisson d'appréhension me parcourt ; c'est inhabituel qu'il me contacte en premier.
Avec une légère hésitation, je sais que je ne peux pas ignorer cet appel. Même si l'idée de lui parler ne m'enchante guère, je me dois de répondre avec chaleur. Je fais glisser mon index sur l'écran pour décrocher.
— Don!!! Quelle surprise vous me faites là. Je force un faux sourire, conscient que ma voix doit refléter une cordialité que je ne ressens pas vraiment. Que puis-je faire pour vous?
Sa réponse est immédiate et glaciale, tranchante comme une lame :
— Cela fait un moment que tu n'es pas passé me voir et je t'avoue ne pas être très content. Tu connais mon état, tu dois te préoccuper de ma santé même avant la tienne, je passe avant tout et surtout me faire part des affaires de l'organisation.
— Il est incontestable que vous passez avant tout Don , veuillez m'excuser de mon manque d'attention envers votre personne. J'arrive tout de suite .
— Très bien , je t'attend.
Il met fin à cet appel et je retire aussitôt ce faux sourire que j'ai fait naître de mon visage malgré moi, retrouvant mon expression habituelle. Je suis agacer rien qu'au son de sa voix . J'ai des envies de meurtre, cette folle envie de lui tordre le cou et de le voir agonisé sous d'atroces souffrance mais non ce n'est pas encore le moment, je dois prendre mon mal en patience . Chaque chose en son temps.
Mon visage s'assombrit et je donne un ordre à celui qui se tient au volant.
— Changement de programme, rend toi au repère.
Il s'exécute à la seconde . La voiture fait un virage avant de changer d'itinéraire. Je lâche un soupire de mécontentement. J'ai mieux à faire que de répondre à ses caprices de vieux .
++++
Il suffit d'un quart d'heure pour me retrouver chez le Don . Mon homme de main , toujours vigilant m'ouvre la portière avec avec une précision militaire. Je lui accorde un léger hochement de tête en guise de remerciements, mais je ne laisse rien transparaître sur mon visage .
Je suis devant L'opéra, un restaurant italien traditionnel. L'entrée, une enseigne en bois sculpté annonce fièrement le nom du restaurant. À l'intérieur, l'éclairage est doux , avec des lampes suspendues en fer forgé et des bougies sur chaque table. Les murs sont ornés de photographies en noir et blanc de célébrités ayant fréquenté l'endroit, ainsi que des tableaux représentant les paysages italiens pittoresque.
Une section discrète à l'arrière du restaurant est réservé pour les clients spéciaux et c'est là où se trouve le parrain. Cette zone est légèrement isolée, avec ses rideaux épais qui assurent l'intimité.
Je suis à quelques mètres de lui, ses hommes se tenant devant moi comme des statues de marbre, impassibles. Même s'ils font tout pour dissimuler leurs véritables émotions derrière des masques de neutralité, je sens leur hostilité palpable. Leurs regards sont aiguisés, et je sais pertinemment que me voir six pieds sous terre ferait leur bonheur. Mais franchement, je m'en contre fiche. Ils n'ont d'autre choix que de me témoigner du respect ; je suis leur supérieur, et le Don m'accorde sa confiance disons un peu plus chaque jour.
Ils s'écartent lentement, le visage fermé, tandis que je pénètre dans la pièce. La lumière tamisée filtre à travers des rideaux lourds en velours, projetant des ombres dansantes sur les murs ornés de boiseries sombres. L'air est chargé d'une odeur de cigare et d'un parfum épicé qui semble flotter dans l'atmosphère, ajoutant à l'ambiance inquiétante.
Au centre, une grande table en bois poli est entourée de chaises en cuir usé, témoignant de nombreuses réunions secrètes. Un lustre en cristal diffuse une lumière douce et diffuse, créant un jeu d'ombres qui accentue la tension ambiante. Les murs sont décorés de tableaux représentant des paysages italiens classiques, mais leurs couleurs semblent ternes sous l'éclairage feutré.
Je peux sentir le regard du Don sur moi, lourd et scrutateur. Qui d'un geste de la main , me fait signe de me rapprocher. Après une longue inhalation de son cigare, il laisse s échapper la fumée qui envahit la pièce.
Cet homme, respecté de tous, est en réalité la pire des vermines, un être des plus malfaisants. Ses méfaits, bien que dissimulés sous un vernis de respectabilité, se révèlent être plus abominables les uns que les autres. Il est presque comique de constater qu'il reçoit des éloges, qu'il est vénéré tel un dieu ; si seulement ses admirateurs avaient conscience de son véritable visage, celui qui se cache derrière le masque du bienfaiteur.
Il est fascinant de voir à quel point il est aisé de berner les humains de bas étage. Quelques bonnes actions soigneusement orchestrées suffisent à tisser une image d'intégrité et d'altruisme. Ils sont si facilement manipulables, comme de parfaites marionnettes entre les mains d'une organisation dont ils ignorent tout. Leurs yeux sont voilés par une admiration aveugle, et ils ne voient que du feu, incapables de discerner la vérité qui se cache derrière le spectacle.
Mais ce qui me fait sourire, c'est cet aspect du Don que j'affectionne particulièrement. Ce jeu subtil entre l'illusion et la réalité m'intrigue. L'art de la manipulation est une danse délicate, et bien qu'il soit habile dans ses stratagèmes, il ne parvient pas à atteindre mon niveau à présent. L'élève a dépassé le maître, comme on le dit - mais dans cette compétition silencieuse, je me demande si c'est vraiment la victoire qui importe.
Peut-être que c'est là toute la beauté du pouvoir : jouer avec les perceptions, créer des ombres et des lumières où il n'y a que nuances. Dans ce monde où les apparences dominent, je trouve un certain réconfort dans ma capacité à voir au-delà des façades. Tandis que d'autres s'extasient devant ses faux-semblants, je me délecte de la vérité cachée sous cette charade.
Don savez-vous ce qui causera votre perte? Vous êtes très intelligent alors je vous laisse le soins de le deviner par vous même.
— Raffiele prend place .
— Bien.
Je m'exécute et prend place prêt de lui . Je sais que ça fait un moment que je ne lui ai pas fait de rapport bien que je comptais le faire après avoir réglé son compte à ce traître de léonardo.
— Je suis tout ouï Don
— Je commence à sérieusement m'inquiéter, tu es en retard pour ton rapport. Dit-il levant les yeux, un sourcil arqué.
— Je vous prie de m'excuser Don
— Rien ne doit m'échapper . Ne penses tu pas que tu devrais m'informer ? Où alors cela n'a point d'importance pour toi.
— Loin de moi cette idée . Je gère plusieurs affaires en ce moment, je n'ai trouvé l'occasion pour venir vous en faire part. La bêtise de d'aucun retarde un peu les choses , je me dois d'être attentif au moindre détails . Vous savez pertinemment que je ne tolère aucune erreur. Tout doit être fait de façon méticuleuse de sorte à ne pas mettre l'organisation en danger . J'agis en notre intérêt commun et ça demeurera ainsi n'en doutez pas de ma bonne foi je vous en prie .
Il reste silencieux un instant, j ai la tête baissé le témoignant tout mon respect. Il me demande de la relever j'en conclu qu'il laisse couler , c'est une bonne chose . Cela signifie qu'il me fait confiance encore plus mais je dois rester sur mes gardes ça peut également être un stratagème de ça part . Manquer de faire un rapport n'est pas prise à la légère, cela pourrait avoir de grave répercutions. Mais je constate qu'il n'a nullement l'intention de me punir , il se contente de m'avertir tiens donc. Moi à sa place je n'aurai jamais laissé passer ça.
— Chaque détails est important, chaque mouvement doit être calculé. Il s'approche de moi d'une voix basse mais ferme. Si tu commence à prendre des décisions s'en m'en parler... Il laisse sa phrase en suspens
— J'allais justement régler une dernière affaire avant de vous faire part de tout ce que vous devriez savoir même si rien ne vous échappe. Je le dis avec un calme déconcertant qui le laisse perplexe. Il se demande certainement la signification de mes derniers mots mais je suis loin d'être stupide. Il me fait confiance mais pas assez , je dois rester dans ces bonnes grâces encore... un peu de patience .
— Je ne doute pas de tes compétences Raffiele mais... Je laisse couler pour cette fois , tu as toute ma confiance sache le .
— Je ferai tout pour la préserver Don .
Je lui jette un coup d'œil, il est affaibli. J'en déduis qu'il à besoin d'un transfert de sang dans les plus bref délais.
— Vous m'aviez dit que je ne me soucie pas de votre état de santé mais sachez que j'y ai déjà remédier, . Vous retrouverez très bientôt vos forces .
— Apporte moi de bonne nouvelles, je te laisse gé...rer. il me sourit, quel homme sournois.
Je m'incline avant de prendre congé.
𝐂𝐨𝐮𝐜𝐨𝐮𝐮𝐮𝐮! 𝐒𝐮𝐢𝐬 𝐩𝐞𝐫𝐩𝐥𝐞𝐱𝐞 𝐧'𝐡𝐞́𝐬𝐢𝐭𝐞𝐳 𝐬𝐮𝐫𝐭𝐨𝐮𝐭 𝐩𝐚𝐬 𝐚̀ 𝐦𝐞 𝐝𝐨𝐧𝐧𝐞𝐫 𝐯𝐨𝐬 𝐢𝐦𝐩𝐫𝐞𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧𝐬 💋
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