— As-tu perdu ta langue ? Je t'ai posé une question.
— Euh, je... je...
Les mots me manquaient, et j'avais l'impression d'avoir commis un crime, alors qu'il n'en était rien. Raffiele leva un sourcil avant de laisser échapper un long soupir.
— Tu es devenue bien curieuse. Es-tu satisfaite à présent ? Que penses-tu de mon chef-d'œuvre ? Fascinant, n'est-ce pas ?
— T... ton œuvre ?
Il hocha la tête, observant autour de lui laissant s'échapper un rire noir.
— Qu'est-ce que tout cela signifie ?
Il secoua la tête, déçu par mon manque de compréhension.
— Voyons, tout est devant toi : l'art et l'artiste. disait-il en balayant la pièce de ses mains, désignant l'œuvre puis se montrant lui-même comme l'artiste. Ouvre grand les yeux, Alessia, et utilise ton cerveau pour une fois.
Je ne voulais pas comprendre ce qu'il insinuait. Cette scène représentant un acte de barbarie sans nom, une violence inouïe, était son œuvre ? Non... je refusais d'admettre que l'homme que j'avais épousé puisse être capable d'une telle chose ; je ne pouvais croire qu'en lui se cachait une telle noirceur.
— Si j'ai bien compris, tu... tu as ôté la vie à une personne dans cette pièce, est-ce bien cela ?!
— Tu commences enfin à faire fonctionner ta cervelle ; il était temps, même si tu es lente à réagir. Oui, c'est exactement cela.
La façon dont il s'adressait à moi était différente de toutes les autres fois. Sa douceur et son attention avaient disparu. Il me répondait avec une certaine indifférence, sans tenir compte des mots qui m'étaient adressés ; c'était blessant.
Sa réponse à ma question me tomba dessus telle une douche froide. Il avait les mains couvertes de sang. Je pris une grande inspiration avant de lui demander :
— Qui était cette personne ?
Il me regarda avec un calme déconcertant et cracha : mon paternel. Il le dit si facilement, c'était absurde. Ôter la vie à un parent ? Quel genre d'humain est capable d'une telle atrocité, si ce n'est un monstre ? Ce qui me perturbait encore plus, c'était qu'il n'essayait même pas de me mentir ou de se disculper. Il répondait avec calme et froideur, bien que parfois un sourire glacial traversât son visage, me faisant frissonner.
Se souciait-il réellement de ce que je pensais de lui ? Je me le demandais. Pourquoi dévoilait-il tout cela sans la moindre hésitation, sans aucun remords ? J'étais dans l'incompréhension totale ; tout se bousculait dans ma tête.
— As-tu conscience de ce que tu viens de me révéler ? Si c'est une plaisanterie alors... Ma voix tremblait, j'étais au bord des larmes. N'as-tu aucune estime pour moi pour me balancer cela de cette manière ? Pourquoi me le dis-tu sans regret ? J'ai l'impression de n'être rien pour toi, au point que tu pourrais me raconter des atrocités sans te soucier de mes sentiments...
— Ce n'est pas moi qui te fais du mal, mais toi. Tu aurais très bien pu rester dans l'ignorance, mais non, tu étais bien déterminée à découvrir ce qui se cachait derrière cette porte. Qu'aurais-tu préféré ? Que je te raconte une histoire sortie de nulle part ? La vérité est devant toi, comme je te l'ai dit. Tu as enfin les réponses aux questions que tu te posais depuis tout ce temps. Je pense que c'est la moindre des choses pour ton dur labeur.
— Et ce que je peux penser de toi ?
— Ça n'a pas grande importance.
Je ris d'un rire incontrôlé, comme si la folie prenait possession de moi, mais au fond j'étais brisé et déçu.
— Alors ce que j'ai entendu ce soir était bien vrai. Ce n'était pas le fruit de mon imagination. Tu as bien les mains tachées de sang ; ton âme est souillée.
— Je me disais bien qu'une petite souris écoutait derrière la porte. C'était toi... je le savais.
Révoltée , je lui hurlais dessus :
— Comment peux-tu jouer avec la vie humaine ? Tu te prends pour qui pour décider qui doit vivre ou mourir ? Tu n'es qu'un monstre ! J'étais dégoûtée par l'homme qu'il était réellement ; je me sentais trahie. Tu...
Je fus stoppée dans ma lancée par le geste de Raffiele. Il saisit ma mâchoire et plongea ses iris froids dans les miens.
— Ne refais plus jamais cette erreur, Alessia. Que ce soit la toute première et dernière fois que tu aies le courage d'élever la voix devant moi, me suis-je bien fait comprendre ?
Il fit en sorte d'articuler le plus lentement possible pour que je saisisse la dangerosité de la situation.
La personne en qui j'avais le plus confiance m'a traité de manière décevante. Après cette confrontation, tout a changé entre nous. Il ne faisait même plus semblant d'être attentionné à mon égard , il était devenu horrible avec moi . Je ne reconnaissais plus l'homme que j'aime .
Cette situation marquait le début de mon calvaire, et je sentais que le pire était à venir.
🫧
Je sors de souvenirs qui m'ont profondément blessée. Ma relation avec Raffiele est devenue tellement toxique. Les sentiments que j'éprouve pour lui sont en totale opposition. La douleur que je ressens en replongeant dans ces souvenirs fait saigner mon cœur. Je me demande comment il se fait que je puisse encore éprouver des sentiments pour lui, malgré tout cela.
Avant sa rencontre, ma vie était misérable, infernale et douloureuse. Raffiele est apparu dans ma vie comme un sauveur. Il m'a sortie de ma dépression et a guéri les traumatismes que j'avais subis il y a longtemps. Cependant, à présent, il rouvre ces blessures, et c'est encore plus douloureux. Petit à petit, il me replonge dans un passé dont j'ai eu tant de mal à me libérer.
Je me demande pourquoi il me garde à ses côtés. Il semble ne pas avoir beaucoup de considération pour moi, et je me demande même s'il en a jamais eu depuis le début. Est-ce qu'il m'aime vraiment ? Tout n'était que mensonge ? Ou y avait-il une part de vérité ? Je ne peux répondre à ses questions qui me turlupine l'esprit.
Je n'ai rien à faire qu'attendre le retour de Raffiele dans l'inquiétude espérant qu'il ne fasse pas de bêtises mais bon il rentrera tres certainement couvert de sang comme il sait si bien le faire . J'ai peur des corollaires qui pourraient y avoir. Je m'inquiète sans doute pour trois fois rien ; avec tout ce qu'il a pu faire , il circule librement dans la ville. Devrais-je en informer la police ? Non à quoi bon je n'ai aucune preuve et si Raffiele l apprend je n'ose même pas imaginer ce qu'il me ferai subir . Je suis tellement impuissante , que dois-je faire pour que tout cela cesse? Je me rend compte que je ne sais rien de cet homme , absolument rien . Que fais t-il réellement comme travail ? Son actuel doit juste être une couverture. Est-ce un assassin ? Je suis toute refroidi rien que d'y penser.
Je devrais cesser de trop y penser , mon cerveau en a assez , c'est beaucoup trop à encaisser le moment.
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Comments
Helen
Les pages ont défilé tellement vite, j'en redemande! Bravo!
2025-03-01
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