Chapitre 4 : la fracture

Je reste là, figée dans l’encadrement de la porte, les bras croisés, le regard braqué sur Noah. Le silence dans la pièce est lourd. Je sais pas pourquoi je suis venue ici. Peut-être que je croyais que ça changerait quelque chose. Mais, franchement, je ne comprends rien à ce qu’il se passe entre nous. Il a juste… fait ça. Il m’a embrassée. Sans préavis, sans rien.

Moi : Pourquoi tu m’as embrassée, Noah ?

Je vois son regard, froid, détaché. Il continue de regarder son téléphone, comme si j’étais qu’un bruit de fond.

Noah : Parce que j’en avais envie.

Je serre les poings, mais je ne sais pas quoi répondre à ça. Qu’est-ce que je suis censée dire ?

Moi : C’est tout ?

Il tourne enfin la tête vers moi, l’air las. Je peux voir dans ses yeux qu’il est déjà fatigué de cette conversation, mais il me doit bien une explication. Non ?

Noah : C’est juste un baiser, Riley. Arrête de faire une scène. C’est pas grave.

Je reste plantée là, mes pensées se bousculent. Ça ne peut pas être aussi simple. Pourquoi il agit comme ça ? Pourquoi il fait ça et ensuite il joue l’indifférent ?

Moi : Tu sais que tu peux être vraiment insupportable, parfois…

Je le fixe, cherchant un peu de compassion dans ses yeux. Mais il n’y a rien. C’est comme parler à un mur.

Noah : Et toi, tu sais que t’es un peu trop prise dans tes histoires. Ça sert à rien de te prendre la tête pour un baiser.

Moi : Tu penses que je me prends la tête ? Tu m’as embrassée comme si… comme si c’était rien. Comme si ça ne comptait pas.

Je vois sa mâchoire se contracter, et je me rends compte qu’il est déjà en train de s’énerver. Mais je n’arrive pas à m’arrêter.

Moi : Tu crois que tout le monde va faire comme toi, se contenter d’un baiser sans rien dire, sans rien ressentir ?

Noah soupire, son regard devient encore plus froid.

Noah : Tu fais chier avec tes questions, Riley. J’ai rien à te prouver, je t’ai embrassée, c’est tout.

Il me repousse encore plus loin, et je sens la colère me monter. C’est comme si je n’étais qu’une distraction pour lui, une simple envie passagère.

Moi : Tu… t’es vraiment qu’un connard.

Il ne réagit même pas à mes mots, juste un regard distant, comme si je n’avais rien dit. Il se lève alors, lentement, et s’approche de moi. Je sens mon cœur battre plus fort. Qu’est-ce qu’il va encore faire ?

Noah : Si t’as pas compris, alors tant pis.

Et sans prévenir, il se rapproche de moi encore plus, trop près. Je sens sa chaleur, et tout à coup, ses lèvres sont là, contre les miennes. C’est brusque, sans tendresse, presque agressif. Mais je suis trop surprise pour réagir immédiatement. C’est comme si tout mon corps s’était figé, chaque cellule en alerte.

Quand il se retire, il me regarde avec ses yeux noirs, sans émotion, comme si rien de spécial ne s’était passé. Il est toujours là, impassible, comme s’il n’avait fait qu’une action ordinaire.

Noah : T’as eu ce que tu voulais ?

Je n’arrive même pas à parler. Je reste là, les lèvres encore légèrement bougées par le baiser, mes pensées totalement chamboulées. Je veux lui hurler dessus, lui dire qu’il est détestable, mais au fond, je me sens bizarrement… vide.

Moi : Tu… tu crois que c’est tout ce que je voulais ? Un baiser comme ça ?

Noah lève les yeux au ciel, exaspéré. Il se détourne de moi et retourne à son téléphone. Mais moi, je ne peux pas bouger. Je reste là, debout, au milieu de la pièce, l’esprit en ébullition.

Noah : C’est toi qui fais tout un drame avec ça, Riley. Je t’ai embrassée. C’est pas la fin du monde, tu sais.

Moi : T’es… un salaud.

Noah : Tant mieux. C’est ce que tu penses, et je m’en fous.

Il me jette un dernier regard, froid, avant de se remettre dans son coin. C’est comme si j’avais disparu. Il n’a rien à faire de ce que je ressens. Je suis juste une autre personne parmi tant d’autres. C’est ça, la vérité.

Moi : Tu sais quoi ? Je me fous de ton attitude. Mais je n’oublierai pas ce que tu viens de faire.

Je m’approche de la porte, prête à sortir, prête à fuir cette pièce, mais une part de moi hésite. Est-ce que ça en valait vraiment la peine ? Mais non. J’ai trop de fierté pour lui donner cette satisfaction.

Noah : Fais ce que tu veux.

Ses mots résonnent dans ma tête, mais je me force à partir, sans me retourner. C’est comme ça avec lui. Un baiser. Des paroles froides. Et rien d’autre.

***Téléchargez NovelToon pour profiter d'une meilleure expérience de lecture !***