CHAPITRE 09 :

Pdv Riley

Je rentre à l’hôtel après une longue journée à l’hôpital. Mes jambes me semblent lourdes, mes pensées embrouillées par tout ce que j’ai vu aujourd’hui. Les urgences, les cris, les patients… et Noah. Je n’arrive pas à sortir son visage de ma tête. Ses yeux, son ton, son air indifférent. Comme si les années qui nous ont séparés n’avaient pas compté.

Je soupire en traversant le hall, ma valise à roulettes traînant derrière moi. J’ai besoin d’une douche, d’un repas et surtout d’oublier cette journée. Je passe devant la réception sans prêter attention à la foule qui y stationne, mon regard fixé sur l’ascenseur.

J’appuie sur le bouton, attendant patiemment que les portes s’ouvrent. Quand elles glissent enfin, je m’avance, mais je m’arrête net en voyant qui est à l’intérieur.

Noah.

Il est là, adossé contre la paroi, les bras croisés, son téléphone dans la main. Il lève les yeux en me voyant, et pendant une seconde, il semble tout aussi surpris que moi.

Moi : Sérieusement ?

Il hausse un sourcil, comme si ma réaction l’amusait.

Noah : C’est pas moi qui ai choisi cet hôtel.

Je roule des yeux et entre dans l’ascenseur, bien que tout en moi me crie de faire demi-tour. Les portes se ferment, et le silence qui suit est presque insupportable.

Moi : Tu me suis, ou quoi ?

Noah : (un sourire narquois) Oh, bien sûr. Parce que ma priorité dans la vie, c’est de te traquer, Riley.

Moi : T’es insupportable.

Je croise les bras, essayant de garder mon calme. L’ascenseur monte lentement, et je sens son regard peser sur moi.

Noah : Tu sais, si c’est trop dur pour toi, tu peux toujours prendre les escaliers.

Je le fusille du regard.

Moi : Et toi, t’as pas autre chose à faire que de me chercher ?

Il hausse les épaules, un sourire en coin.

Noah : Je fais ce que je veux.

Les chiffres au-dessus de la porte clignotent lentement. Trop lentement.

Moi : Tant mieux pour toi.

Je détourne le regard, mais je sens sa présence si proche que ça me perturbe. L’ascenseur s’arrête brusquement, les portes s’ouvrent. Je m’apprête à sortir, mais Noah bouge en même temps que moi.

Moi : Tu te moques de moi ?

Noah : Quoi, on n’a pas le droit d’être voisins maintenant ?

Je pousse un soupir frustré et sors de l’ascenseur, traînant ma valise jusqu’à la porte de ma chambre. Quand j’insère la clé, je l’entends derrière moi.

Noah : T’as toujours cette manie de claquer les portes, ou c’est juste pour moi ?

Je me retourne, prête à l’envoyer balader, mais les mots restent coincés dans ma gorge. Il me fixe avec ce regard sérieux, et pour une fois, il ne sourit pas.

Moi : Pourquoi tu fais ça, Noah ?

Noah : Faire quoi ?

Moi : Comme si rien de tout ça n’avait compté. Comme si on était juste deux étrangers.

Il reste silencieux un instant, puis s’avance légèrement.

Noah : Parce que c’est plus facile.

Sa réponse me désarme. Je ne sais pas quoi répondre, alors je me contente de secouer la tête avant de m’enfermer dans ma chambre, laissant Noah dans le couloir.

Mais même derrière cette porte close, je sens son ombre planer. Comme s’il était encore là, à occuper tout l’espace.

Et ce soir, je sais que je ne dormirai pas.

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