L'École sous Pression

Les jours qui suivirent furent marqués par une tension grandissante à Kurasawa Seishin Gakuen. Si les élèves de l'école étaient principalement préoccupés par le tournoi régional de karaté, une autre rumeur circulait : des membres du gang des Black Vipers avaient été aperçus rôdant autour du lycée. Ces bruits, d'abord ignorés comme des exagérations, prirent un tournant sérieux lorsqu'un professeur affirma avoir vu des silhouettes suspectes près du terrain de sport après la tombée de la nuit.

Dans ce contexte tendu, le quotidien de Genko, Diana, Estelle, Monica et Hakira semblait de plus en plus perturbé. Même les couloirs de l'école, d'habitude animés par les rires et les discussions, avaient pris une ambiance plus pesante. Les élèves chuchotaient entre eux, et certains évitaient même de sortir seuls.

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Dans les couloirs, Genko rangeait ses affaires dans son casier lorsqu'il fut rejoint par Hakira. Fidèle à son style désinvolte, elle mâchait son éternel chewing-gum, mais cette fois, son regard était plus sérieux.

« Sérieux, tu crois à ces histoires de gang ? » demanda-t-elle, s'appuyant contre le mur adjacent.

Genko hésita avant de répondre, sa voix marquée par une légère inquiétude. « Je sais pas. Mais Diana a dit qu’ils étaient dangereux, et avec tout ce qu’on entend, ça commence à ressembler à autre chose qu’à une rumeur. »

Hakira haussa les épaules, bien que ses yeux trahissent une certaine nervosité. « Ouais, bah, les rumeurs, c’est comme les vidéos TikTok : y’a du vrai et beaucoup de conneries. Mais bon, si Diana est impliquée, c’est sûr que ça pue un peu. »

Avant qu’ils ne puissent poursuivre leur discussion, une voix familière et désagréable s’éleva derrière eux.

« Alors, Genko, toujours en train de jouer au petit karatéka modèle ? Prêt à te ridiculiser au tournoi ? »

C’était Keito, le frère aîné d’Estelle, entouré de ses éternels acolytes. Fidèle à son habitude, il arborait un sourire narquois en fixant Genko, clairement à la recherche d’une confrontation.

Genko serra les dents, mais avant qu’il ne puisse répondre, Estelle apparut dans son dos, son regard glacial braqué sur son frère.

« Keito, laisse-le tranquille. Si tu passais autant de temps à t’entraîner qu’à te moquer des autres, peut-être que tu aurais une chance de briller au tournoi, » déclara-t-elle d’une voix froide et assurée.

Keito éclata de rire, levant les mains en signe de reddition. « Toujours aussi coincée, petite sœur. T’as vraiment besoin de te détendre. Mais t’inquiète pas, je m’occuperai de ton protégé sur le tatami. »

Estelle ne répondit pas, mais ses yeux lançaient des éclairs. Keito, visiblement satisfait de son effet, s’éloigna avec son groupe, laissant derrière lui une atmosphère tendue.

« Désolé pour ça, » murmura Estelle en regardant Genko, qui secoua la tête.

« C’est pas grave. Merci d’être intervenue. »

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Après les cours, le groupe décida de se changer les idées. Ils se retrouvèrent dans le quartier animé de Nishinomaru, célèbre pour ses étals de nourriture, ses lanternes colorées, et ses rues toujours bondées. L’air était saturé de l’odeur des takoyakis, des brochettes de yakitori et des nouilles sautées.

Assis sur un banc en bois près d’un stand, Hakira croqua dans une brochette avec enthousiasme. « Putain, ça fait du bien de sortir un peu. Entre les entraînements, les cours et tout ce bordel, j’ai l’impression d’être une machine. »

Monica, plus silencieuse que d’habitude, posa son takoyaki à moitié mangé. « Vous pensez que le tournoi va vraiment changer quelque chose pour nous ? »

Diana, adossée contre un mur, les bras croisés, haussa les épaules. « Je sais pas. Mais pour moi, c’est pas juste une question de gagner. J’ai besoin de prouver que je peux être plus que la fille qui se bat tout le temps. »

Genko, les yeux rivés sur la lumière douce des lanternes, répondit calmement : « Je pense qu’on peut le faire. Ensemble. »

Un silence accueillit ses paroles, mais ce n’était pas un silence inconfortable. C’était plutôt un moment de réflexion partagée, où chacun semblait mesurer l’importance de ce qu’ils traversaient.

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Le lendemain, l’ambiance à l’école était encore plus électrique. Lors de l’heure du déjeuner, une annonce inattendue résonna dans les haut-parleurs du lycée.

« Tous les élèves sont priés de rejoindre la cour principale immédiatement pour une annonce importante. »

Curieux et légèrement nerveux, les élèves convergèrent vers la cour. Là, le directeur, entouré de plusieurs membres du corps enseignant, prit la parole.

« Chers élèves, ces derniers jours, nous avons entendu des rumeurs inquiétantes concernant la présence de personnes extérieures à l’établissement aux abords de notre école. Je tiens à vous assurer que des mesures sont prises pour garantir votre sécurité. Si vous remarquez quoi que ce soit de suspect, n’hésitez pas à en informer un adulte immédiatement. »

Les murmures éclatèrent dans l’assemblée, certains élèves échangeant des regards inquiets, d’autres chuchotant avec excitation.

Dans la foule, Diana murmura à Genko : « Ça, c’est pas bon signe. S’ils en parlent publiquement, c’est que les choses commencent à devenir sérieuses. »

Genko hocha la tête, son estomac se nouant légèrement. « Tu crois que ça a un lien avec Kazuma et son gang ? »

« Y’a de fortes chances, » répondit-elle, le regard sombre.

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Plus tard dans la journée, le groupe décida de rester ensemble après les cours pour discuter de la situation. Assis dans un coin tranquille du parc Ueno, entourés par les cerisiers en fleurs, ils échangèrent leurs inquiétudes.

« Si les Black Vipers sont vraiment derrière tout ça, on doit se préparer, » déclara Estelle, brisant le silence.

« Préparer quoi, exactement ? » demanda Hakira en haussant un sourcil. « On est des lycéens, pas des ninjas. »

« C’est pas une question de se battre, » répondit Monica. « Mais si on reste soudés, on peut au moins leur montrer qu’on n’a pas peur. »

Genko, assis en tailleur sur l’herbe, prit une profonde inspiration. « Je pense qu’on doit aussi être prudents. Diana, tu sais que Kazuma va pas lâcher l’affaire. Il faut qu’on trouve un moyen de lui faire comprendre qu’il doit arrêter. »

Diana resta silencieuse, fixant le sol. Elle savait que Genko avait raison, mais elle n’aimait pas l’idée de devoir dépendre des autres pour gérer ses problèmes.

Le soleil déclinait lentement à l’horizon, peignant le ciel de teintes dorées et roses. Malgré l’inquiétude qui pesait sur eux, un sentiment d’unité semblait naître au sein du groupe. Peu importe ce que l’avenir leur réservait, ils savaient qu’ils pouvaient compter les uns sur les autres.

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