Chapitre 12 : Veillée sereine

Après avoir savouré un repas Chez Marie, Eli s'effondra dans son lit pour une sieste bien méritée. Quelques heures plus tard, elle se leva et se dirigea vers le jardin. Son père ne l’avait finalement pas vraiment grondée ; il avait compris qu’elle n’avait rien fait de mal et s’était contenté de lui demander de faire preuve de prudence.

Demain, c’était la rentrée. Étrangement, alors qu’elle s’était réjouie de ce moment toute la semaine, une légère appréhension l’envahissait à présent. Le souvenir de la fête s’imposait à son esprit, et elle savait que tout le monde en parlerait. Eli poussa un profond soupir.

« Tu t’ennuies, petite sœur ? » appela LJ en apparaissant.

« LJ ! Qu’est-ce que tu fais ici ? » s'étonna Eli.

« Je suis venu voir Papa et prendre de tes nouvelles. »

« Moi, ça va, mais Papa est à l’entreprise. Il devait s’occuper de quelques documents. »

« Merci, Eli. Je vais le chercher alors. Tu es sûre que ça va ? »

Eli soupira à nouveau. « J’aurais préféré que la fête se passe différemment, mais bon, on ne peut pas changer le passé, n’est-ce pas ? »

LJ rigola. « Si seulement on pouvait. »

« Si seulement… »

« D’ailleurs, demain, je t’emmène au lycée à moto. C’est non négociable, petite sœur ! »

Eli esquissa un léger sourire. « Pourquoi voudrais-je négocier ? Ça me va très bien. »

Avec un grand sourire, LJ se leva, embrassa le front de sa petite sœur et s’éloigna en sifflotant. Eli le regarda s'éloigner, puis sortit son téléphone. Après quelques minutes de navigation, elle le reposa, ne ressentant aucune envie de discuter.

Elle rentra dans la maison, se dirigea vers la bibliothèque, prit un livre au hasard et retourna dans le jardin. L’après-midi s’écoula paisiblement, et Eli chérissait ces moments de calme qui lui semblaient si précieux.

À mesure que le soleil descendait à l’horizon, Eli se leva et se dirigea vers la cuisine. Elle déposa son livre sur la table et commença à préparer des lasagnes. Pour la famille Thompson, cuisiner était une activité commune. Chacun s’en sortait bien, et même si aucun d’eux n’était un chef, leurs plats étaient toujours savoureux.

Les lasagnes cuisaient paisiblement dans le four lorsqu'elle entendit la porte d’entrée s'ouvrir. Leon rentra, l’odeur des lasagnes remplissant la cuisine.

« Ça sent bon, dis donc ! Des lasagnes, n’est-ce pas ? »

« Oui, j’avais envie de lasagnes, et cela faisait longtemps qu'on n’en avait pas mangé. »

« Parfait ! Dans combien de temps est-ce prêt ? »

« Environ dix minutes. Pourquoi ? »

« Juste le temps pour moi de prendre une douche rapide avant de manger. »

« Tu as largement le temps, » répondit Eli avec un sourire.

Leon quitta la cuisine en direction de la salle de bains. Eli mit la table, puis rangea son livre dans la bibliothèque. Ils dînèrent en silence, chacun plongé dans ses pensées. Eli brisa la quiétude la première.

« As-tu bien avancé au travail ? » demanda-t-elle.

Leon, surpris par la question, mit un moment à répondre. « Oui, ça va. J’ai un peu de comptabilité à rattraper. Je devrais vraiment envisager de recruter un comptable, je déteste ça. »

« Pourquoi ne le fais-tu pas alors ? »

« C’est cher, et même si ça me déplaît, je m’en sors. »

« Avec un comptable, tu pourrais te reposer… »

« Le café m’aide, » plaisanta Leon.

« Ce n'est pas vraiment un argument, » rétorqua Eli en fronçant les sourcils.

« Je sais, » admit Leon, un sourire aux lèvres.

Le reste du repas se déroula dans le silence. En finissant de manger, Eli se plongea dans les réseaux sociaux, échangeant des messages avec Alicia et Julia.

Après avoir débarrassé la table et lavé la vaisselle ensemble, Leon brisa à nouveau le silence :

« Prête pour la rentrée demain ? Ton frère m’a dit qu’il t’emmène. »

« Oui, je pense être prête. Il m’emmène à moto, je dois juste préparer mon casque et une tenue adaptée. »

« Ne t'inquiète pas trop pour demain, tout ira bien, tu verras. »

« J’espère… » murmura Eli, anxieuse.

Leon posa le plat qu’il était en train de sécher et prit sa fille dans ses bras. Après un moment de tendresse, il se recula et lui dit :

« Ton année se passera bien, tu verras. »

« Je te crois, » répondit Eli, réconfortée.

Elle monta ensuite dans sa chambre, enfila son pyjama et s’endormit profondément, bercée par l’espoir et la sérénité de cette veillée tranquille.

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