Chapitre 7 : A la recherche d'un meurtrier

Yuzhen se réveilla brusquement, l'esprit embrouillé et la gorge sèche. La lumière du matin filtrait à travers les rideaux épais de sa chambre, et,, elle mit quelques instants à reconnaître son environnement. Elle était dans son lit, sous ses draps, mais ne se souvenait pas comment elle était rentrée la veille au soir.

Elle se redressa lentement, son corps encore alourdi par le sommeil. « Qu'est-ce qui s'est passé hier ? » murmura-t-elle pour elle-même en frottant ses tempes douloureuses. Elle essaya de se rappeler, mais son esprit était une mer agitée de fragments confus. Elle se souvenait d'avoir entendu la pluie et d'avoir pleuré puis… un trou noir.

Alors qu'elle posait les pieds nus sur le sol froid, un murmure de voix attira son attention. Elle se figea, tendant l'oreille. Les voix venaient du salon, et elle reconnut immédiatement celles de Wei et de son fidèle secrétaire, Zhang.

« …les freins ont été sabotés, c'est clair, » disait Wei d’un ton grave.

Yuzhen sentit son cœur se serrer. L'accident de voiture de Wei n'était pas un accident ? Elle avait beau essayer de se rappeler du moindre détail de sa vie antérieure, rien ne lui disait que cette accident n'en était pas un.

« Mais qui pourrait vouloir te tuer ? » demanda Zhang, sa voix empreinte de frustration.

« C'est justement ce que j'essaie de découvrir, » répondit Wei avec un soupir. « Mais jusqu'à présent, nous n'avons aucun suspect crédible. »

Yuzhen prit une profonde inspiration et sortit de sa chambre. Elle ne pouvait plus rester en retrait. Elle devait les aider, à tout prix.

« Excusez-moi...» fit-elle en apparaissant dans le salon. Les deux hommes se retournèrent, surpris de la voir debout à cette heure-là. « Je veux vous aider dans cette enquête. »

Zhang échangea un regard avec Wei avant de répondre, d’une voix froide : « Je crains que cela ne soit pas possible, Mademoiselle Yuzhen. »

Elle fronça les sourcils. « Pourquoi pas ? Je veux découvrir qui a essayé de te tuer, Wei. Je… »

Zhang la coupa, son regard perçant la clouant sur place. « Vous êtes aussi une suspecte dans cette affaire. Le chauffeur de taxi que vous avez pris cette fois-là a témoigné que vous avez changé de destination pour vous rendre directement sur le lieu de l’accident. Sans raison apparente. »

Le choc la frappa de plein fouet, lui coupant le souffle. Elle ouvrit la bouche pour se défendre, mais les mots restèrent coincés dans sa gorge. Comment expliquer qu'elle avait simplement "su" que quelque chose allait se passer ? Comment dire qu'elle connaissait le futur parce qu’elle s’était réincarnée ?

Wei, qui jusque-là était resté silencieux, s’avança vers elle, son visage marqué par la fatigue et l'inquiétude. « Yuzhen, dis-moi que ce n'est pas vrai. Dis-moi pourquoi tu étais là. »

Elle baissa les yeux, impuissante. « Je… Je ne peux pas te donner d'explication qui ferait sens. Mais tu dois me croire, je n'ai rien à voir avec tout ça. Je voulais juste te protéger. »

Wei soupira profondément, et Yuzhen vit dans ses yeux qu'il luttait contre le doute. « J'ai toujours eu confiance en toi. Mais cette fois, je ne peux pas ignorer les faits. Pour ta propre sécurité, et jusqu'à ce que nous trouvions le véritable coupable, tu resteras ici. »

« Quoi ? Tu veux dire… » commença-t-elle, mais il lui fit un signe pour la faire taire.

« Zhang s'assurera que tu restes dans ta chambre. C’est temporaire, je te le promets. »

Zhang s’avança, la conduisant doucement mais fermement vers sa chambre. La porte se referma derrière elle avec un déclic sinistre.

Yuzhen se laissa tomber sur le lit, l'esprit en ébullition. Elle ne pouvait pas rester là, inactive, alors que Wei était en danger. Elle n’avait aucun autre choix : elle devait prouver son innocence par ses propres moyens. Sans perdre une seconde, elle attrapa son ordinateur portable et se mit à fouiller dans les bases de données, les dossiers confidentiels et les communications cryptées, utilisant ses talents de hackeuse pour dénicher la moindre piste.

Après des heures de recherche intense, ses yeux se posèrent sur un nom, un message codé, qui revenait encore et encore. Le coupable. Une vague de soulagement et de colère l’envahit. Elle avait enfin une piste solide. Mais elle devait être prudente. Ce genre de personne n’hésiterait pas à frapper de nouveau si elle se sentait menacée.

Elle envoya un message discret, demandant une rencontre dans un bar sombre à la périphérie de la ville. C’était risqué, mais c’était sa seule chance. Sans perdre de temps, Yuzhen ouvrit la fenêtre et jeta un coup d'œil en bas. Le balcon n’était pas trop haut, et elle avait suffisamment d’entraînement en arts martiaux pour réussir un tel saut. Elle prit une profonde inspiration, et en un mouvement fluide, elle sauta, atterrissant avec légèreté dans le jardin en contrebas.

...****************...

Un peu plus tard, dans le bar faiblement éclairé, Yuzhen attendait, dissimulée dans l'ombre. Chaque seconde qui passait était une éternité. Enfin, un serveur s'approcha et lui tendit un petit bout de papier. « Il vous attend dans le parking souterrain, juste à côté. »

Elle serra le papier dans sa main et sortit prudemment. Le parking était sombre, les néons clignotants s'ajoutant à l’atmosphère oppressante. Un homme apparut enfin, caché sous une casquette et un masque chirurgical noir. Yuzhen sentit ses muscles se tendre.

« C’est toi, » dit-elle en se plaçant sur ses gardes.

L’homme ne répondit pas. Il sortit un couteau, et sans un mot, se précipita vers elle. Yuzhen esquiva habilement, utilisant ses compétences en combat rapproché pour dévier les attaques tout en tentant de retirer le masque de son assaillant. Le combat était intense, chaque coup fut porté avec une force brutale.

Alors qu'elle parvenait enfin à saisir le masque, une présence inattendue la déconcentra : Wei, surgissant de l’ombre. « Attention ! »

Cette brève distraction suffit à l’homme pour reprendre l’avantage, mais Wei réagit avec une rapidité fulgurante. D’un coup de pied puissant, il désarma l’inconnu, qui, surpris par sa soudaine apparition, choisit de prendre la fuite.

Wei se tourna vers Yuzhen, le souffle court. « Tu as beaucoup à m’expliquer. »

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