V

Qu’est ce qu’il me veut ? Ce n’est pourtant pas son genre ?

Lorsque je sors sur le trottoir, je le vois. Avec ses cheveux plaques sur le côté par la sueur, son vieux teeshirt qui ne recouvre pas totalement l’arrondi de son ventre et ses levres finnes qui ne savent dirent que des insultes.

- Dépêche toi j’ai pas ton temps gamine !

- Pourquoi t’es là ?

- Je t’ai trouvé du boulot alors un peu de reconnaissance.

Je soupire. Les boulots qu’il me trouve n’ont vraiment rien d’extraordinaire, bosser jusqu’à minuit pour un salaire de misère. Et c’est très souvent de la manutention. C’est à croire que je suis son esclave.

- C’est où ?

- Dans un hôtel pas loin.

Est ce que je vais devoir travailler en tant que remplaçante pour une soirée et vais devoir laver des tables ou ranger du mobilier ?

- Avance ! On va être en retard putain ! Rage t-il.

- Si tu me disais ce que je vais devoir faire déjà, je lui répond exaspéré.

- Tu veras une fois devant.

- J’aime pas les surprises.

Souvent parce qu’elle ne sont pas de bonne augure. Mais à choisir je préfère avoir un boulot surprise, que des coups surprises.

- Ça tombe bien, je t’ai pas demandé si t’aimais ça.

Une demi heure de marche plus tard, nous arrivons devant un hôtel simple mais plutot sympa. La devanture semble plutôt bien entretenue.

- Donc ?

Il ne me répond pas et avance en poussant les portes du bâtiment. Les portes ouvrent sur un hall avec un bureau, bureau auquel devrait être assis une personne qui doit sûrement être en pause.

- Ok, je t’explique. Tu as 21 ans et un rendez-vous avec un homme qui t’as réservé. Tu toques à la chambre 17 et tu fais ce qu’il te dit de faire ? C’est d’accord ?

- Tu me prostitues ?!

- Oui bah dans la vie, on fait pas toujours ce qu’on veut. Alors tu te bouges le cul au lieu de penser qu’à ta gueule. Sinon de toute façon, ce soir tu dors dehors. Clair ?

- Je ne suis pas une pute.

- PUTAIN MAIS ON EST FOCHÉ ET TOI TU REFUSES UN BOULOT ! TOUT LE MONDE DOIT Y METTRE DU SIEN ALORS MADEMOISELLE VA ALLER BOSSER COMME TOUT LE MONDE ! Puis il me murmure en se cachant d’une main. Sinon je te violes. Alors maintenant convaincu ?

- Ou-Oui. Chambre 17 c’est ça.

Finalement, je préfère les coups surprises.

Mes jambes tremblent tandis que je m’avance vers l’escalier qui conduit aux chambres 10 à 20. Ma respiration est difficile et mes mains sont moites. Mon dos transpire à grosses gouttes, si bien que j’ai soudain très froid.

Je ne veux pas.

Ma vierginité est un cadeau. Que je n’aurais visiblement pas l’honneur d’offrir à quelqu’un en qui j’ai confiance. Ou meme de choisir à qui je la donnera. Du plus loin que je me souvienne, dans mes petites histoires de tête, je m’étais toujours dit que je la donnerais à une personne que j’aime, que je prendrai mon temp pour explorer tout ce que représente le sex. Ayant 16 frères et pas de potes, je n’ai littéralement aucune intimité et personne avec qui parler de ce genre de sujet. Je n’y connais rien. J’ai les bases bien sûr. Les bisous, la masturbation, la pénétration. Mais tout ca n’est que théorique pour moi. Et a part ça, je suis perdu et je dois bien avouer que rien que les bisous, ça me dégoûte. Peut être que c’est de la faute du premier homme. Je ne voulais pas non plus ce jour là. Je ne me se tais pas prête, aujourd’hui non plus d’ailleurs. Je sais pas comment m’y prendre, je ne sais pas ce qu’il va se passer et j’ai peur. Mais personne ne m’a demandé mon avis alors c’est comme ça, point. Même si je ne veux pas le faire.

Quand les numéros de portes defilent, je prend conscience de ce qu’il se passe. C’est aujourd’hui. Je dois le faire. La bile me remonte. Je crois que je vais vomir.

Je reste planté devant le numéro 17. Comme un piquet, tout droit, tout crispé, le poind en suspens.

Mais avant que je face le moindre mouvement, la porte s’ouvre sur un homme bien plus grand que moi. Mon beau-père m’a mentit, il est bien plus proche des 50 ans que des 40. Soit deux fois et demi mon âge.

Si je suis mineur, c’est de la pedophilie ?

Ah bah, puisqu’il croit que j’ai 21 ans. C’est pas de sa faute à lui. Il est juste la pour se faire plaisir et on lui donne une brebis égaré. Qu’est ce que je dois faire maintenant qu’il me regarde ?

- C’est toi MadamoiselleS_21 ?

Je suppose que oui.

- Oui.

- Entre.

Je le suis. Putain mais qu’est-ce que je fou là ? Dans une chambre d’hôtel. Sérieux ? Merde mais qu’est ce qui tourne pas rond chez moi ? Est ce que je peux repartir en courant ?

- J’ai fermé la porte à clé pour être tranquille. Vas prendre une douche.

Son ton est si autoritaire que j’obéis immédiatement. Il me fait peur.

Je me déshabille rapidement, me rince, me savonne, et me rhabille en à peine 5 minutes.

Je suis clairement une pute.

C’est vraiment officiel. Mais est ce que c’est vraiment l’être si c’est pas consenti ? Je veux pas coucher avec lui, ni avec personne, ça m´intéresse pas le cul moi.

J’avise mon sac de cour dans un coin de la sale de bain. J’ai honte. Si Marcus me voyait il rigolait et dirais que je suis la plus grosse salope qu’il ai vu de sa vie. Mais dans ce cas précis, toute les insultes qu’il pourrait dire à mon propos serraient vrai.

J’ouvre la porte. A peinne ai-je le temps d’avancer dans la chambre que l’homme se jette sur moi et enpoigne mes seins en collant ses lèvres sur les miennes. Je me crispe, rigide comme un bout de bois. Je ne bouge pas, ne lui rend pas son baiser.

Putain, je suis une pute.

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