The Fortune Teller

The Fortune Teller

Le début de la fin

Ici… il n’y a pas de justice.

Seulement des lois gravées par une entité et du sang versé pour les défendre. Elle décide qui vit dans la lumière… et qui pourrit dans l’ombre.

Les riches et les nobles s’épanouissent et achète leur salut, les pauvres… se taisent, ou disparaissent.

Les maréchaux sillonnent les rues comme des ombres armées.

Derrière leurs armures, il n’y a ni pitié ni visage.

On dit qu’ils ne dorment jamais.

Qu’ils ne vivent que pour tuer au nom de la Tour de la Vierge.

Au-delà des murs des grandes cités, les villages suffoquent.

Les bonnes sœurs offrent du pain… en échange de votre nom, de vos terres, de votre liberté.

Refusez, et vous mourrez.

Certains résistent encore…

On les appelle les protestants.

Ils se cachent dans l’ombre, rêvant de voir la tour brûler.

Mais leurs rêves se fanent dans la boue, la famine et la peur.

Cela dure depuis deux siècles.

Assez longtemps pour que même les morts aient oublié la vérité.

Pourtant, une prophétie persiste…

Celle qui parle d’un jeune homme prisonnier de la pierre et des huit cartes du tarot maudit, on dit qu’un jour il se réveillera, et qu’il réduira en cendre les royaumes.

Et je sais, au plus profond de moi… que la fin est imminente.

— Grand-mère, tu ne devrais pas leur raconter ça… murmura une voix grave à l’entrée. Si quelqu’un l’apprenait, cela pourrait nous coûter cher.

Elijah venait de franchir le seuil de la maisonnette en bois. Ses épaules larges ployaient sous un sac de blé fraîchement récolté, dont l’odeur de terre et de soleil s’invitait aussitôt dans la pièce. Son regard se posa sur sa grand-mère, assise près du foyer. Autour d’elle, un cercle d’enfants du village des Lys Blanc, les yeux brillants, buvaient chacune de ses paroles comme s’il s’agissait d’un trésor interdit.

— Grand frère ! protesta l’un d’eux. Ne gronde pas mami, on adore ses histoires !

— Oui, c’est vrai ! renchérit une petite fille, les joues rosies par l’excitation. Mami raconte les plus belles histoires du monde !

La vieille dame esquissa un sourire tendre et tapota doucement ses genoux.

— Tu vois, mes petits-enfants adorent m’écouter, dit-elle d’une voix douce, encore chaude de malice.

Elijah soupira et posa son sac. Ses traits se durcirent, mais dans son regard perçait une inquiétude sincère.

— Très bien… raconte-leur ce que tu veux. Mais pas cette histoire-là, grand-mère. Tu sais très bien pourquoi.

Un silence pesant tomba. La vieille femme baissa les yeux, puis fit signe aux enfants de sortir jouer. Les rires s’évaporèrent avec eux, et la petite maison sembla aussitôt s’assombrir, envahie d’une gravité sourde.

— Elijah, dit-elle doucement, ils grandiront dans ce monde. Leur cacher la vérité ne les protégera pas. La mort peut frapper à tout moment… et cette prophétie, aussi fragile qu’elle soit, reste notre dernier espoir.

Le jeune homme serra les poings. Ses mâchoires se crispèrent, et sa voix, lorsqu’il répondit, vibrait d’une colère contenue.

— Tu le dis toi-même… ce n’est qu’une histoire. Leur donner de l’espoir, c’est les condamner. C’est cet espoir qui a tué mes parents… et mes frères… et mes sœurs.

Un voile de tristesse passa dans les yeux de la vieille femme.

— Elijah… souffla-t-elle, la gorge serrée.

— Je ne veux plus perdre ma famille. Je n’ai plus que toi, grand-mère. Plus que ce village. Vous êtes ma raison de vivre… et mon devoir est de vous protéger, même si je dois porter ce poids seul.

Des larmes perlèrent dans les yeux ridés de la vieille femme, mais son sourire resta tendre, vibrant d’un amour infini.

— Je suis désolée… je ne voulais pas rouvrir tes blessures. Je t’aime tellement, mon petit ange.

Elijah ferma les yeux et posa sa main calleuse sur celle de sa grand-mère.

— Je t’aime aussi. Et ne t’en fais pas… tu n’as rien fait de mal. Ce monde est cruel. Plus tôt les enfants comprendront, mieux ils pourront survivre.

La vieille femme hocha la tête, émue.

— Nous avons de la chance de t’avoir, Elijah.

Un faible sourire étira les lèvres du jeune homme.

— Non, c’est moi qui ai la chance de vous avoir.

Un court silence retomba, seulement troublé par le crépitement du feu. Puis la vieille femme se redressa, comme si un souvenir soudain venait de lui traverser l’esprit.

— Oh, j’allais oublier… As-tu entendu les rumeurs ?

Le jeune homme arqua un sourcil.

— Tu parles du mariage de l’héritière des Han ? Tout le monde en parle au village.

— Sa cérémonie a été interrompu, ils se seraient passé quelque chose, beaucoup disent que c'est à cause de l’orage mais ce matin tous les dirigeants ainsi que certains maréchaux et partisans de la Tour de la Vierge ont été convoqué par l’empereur d’urgence.

— Ils se sont tous rendu dans les hautes montagnes ?

— Quelques choses se prépare !

— Pas de panique, je vais essayer d’en savoir plus, reste à la maison, d’accord ?.

— d’accord, fait attention à toi !

Elijah sorti de la maisonette et se dirigea vers le petit stand d’approvisionnement que tennait Nel son meilleur ami avec son père.

— T’as déjà fini ta tourné ? Demanda Nel en voyant Elijah approché

— Oui j’ai livré le blé à toutes les familles, demain ils pourront la tamiser et en faire de la farine. 

— Heureusement que t’es la pour nous aider et nous guider, sans toi ce village mourrait de fin. Affirmait le père de Nel.

— Ne dîtes pas ça se sont nos efforts à tous.

— Toujours aussi humble, t’es un bon petit, vous l’êtes tous les deux, je suis tellement fière de vous.

— Merci papa !

— Merci oncle Harris. Oh d'ailleurs, est-ce que vous en savez plus sur cette affaire concernant Nüwa, l’héritiere des Han ?

— Le frère du vieux Bei Xu, confirme que toutes les figures politique et puissante des 12 royaumes ce sont rendus dans les hautes montagnes, les informations sont confidentiels mais ceux présents durant la cérémonie de mariage disent que lorsque l’orage a grondé, la jeune demoiselle est tombé en transe, elle aurait eu une prophétie, les dieux l’ont parler.

— Devrions nous nous inquiéter ? Pour les élites tout prétexte est bon pour s'attaquer à nos villages, combien de peuples ont disparus, génocider durant ces dernières années, combien de pertes humaines ?

— Nel ne t'inquiètes pas, je vais me rendre dans les cités, après avoir vendu les sacs de blé restant, je vais me renseigner, peut-être que j’en saurai plus. Si ils se sont tous réunis c'est que ce qu’à vu Nüwa est d’une gravité qu’on ne peut imaginer.

— Pas besoin de te rendre dans les cités, Yann, le fils de Melma et Hanz, revient ce soir pour fêter son anniversaire, il a éveillé un pouvoir puissant et peu désormais étudier avec les enfants des élites. Il doit sûrement savoir quelque chose.

— Yann revient ?! s’exclama Nel, les yeux brillants. C’est une excellente nouvelle ! Ça fait si longtemps qu’on ne l’a pas vu ! Depuis qu’il a été emmené par les maréchaux… il n’a jamais donné signe de vie.

Elijah esquissa un sourire nostalgique.

— Le trio, enfin réuni.

Le soir venu, le village des Lys Blanc se parait de joie. Dans la grande clairière centrale, les habitants s’étaient rassemblés autour de longues tables de bois. On partageait du pain chaud, des ragoûts fumants et du vin fruité. Les récoltes avaient été abondantes cette saison, la chasse favorable, et les transactions dans les cités plus profitables que d’habitude. Pour une fois, la peur et la misère s’étaient éclipsées au profit de la fête.

Les musiciens frappaient des tambours faits main, les enfants couraient entre les bancs, et les anciens levaient leurs gobelets en riant. Mais au milieu de cette atmosphère, une vérité silencieuse flottait : si le village survivait encore aujourd’hui, c’était en grande partie grâce à Elijah.

Quatre ans plus tôt, lorsque les soldats de la Tour avaient attaqué, il avait tout perdu : ses parents, ses frères et sœurs, sa vie d’autrefois. Le même jour, Yann avait été emmené par les maréchaux, marqué par l’éveil d’un pouvoir élémental rare. Depuis, la population avait diminué, brisée par les guerres et la famine. Et pourtant, Elijah s’était relevé. Grâce à lui, la culture des champs avait repris, la pêche nourrissait de nouveau les familles, et le commerce leur donnait une chance de subsister. Il s’était offert tout entier au village.

Alors ce soir, les villageois avaient décidé de lui rendre hommage.

— Levons tous nos verres pour Elijah ! s’écria Harris, la voix vibrante. Sans lui, le village des Lys Blanc aurait sombré dans l’oubli et la mort !

— À Elijah ! reprirent les villageois d’une seule voix, les gobelets levés vers le ciel.

Un sourire sincère fendit le visage d’Elijah.

— Merci… Merci à tous. Vous me comblez déjà de joie en vous voyant heureux. C’est ça, ma seule récompense.

— Assez parlé ! lança Nel en riant. Allez, tout le monde, dansez, chantez ! Ce soir, on fête jusqu’à demain !

Les tambours reprirent, plus puissants, les chants s’élevèrent. Les villageois se laissèrent emporter par l’ivresse de la fête, ignorant que dans l’ombre, une silhouette les observait depuis plusieurs minutes.

Yann était là.

Ses parents, occupés à féliciter Elijah, ne l’avaient même pas remarqué. Le jeune homme serra les poings. Une colère glaciale émanait de lui, palpable comme un souffle d’hiver. Puis, d’un geste brutal, il relâcha son pouvoir.

Un vent tranchant traversa la place. Les torches vacillèrent. Le froid mordit la peau. Et en un instant, la musique s’éteignit, les rires se figèrent, les visages se tournèrent vers lui.

Un silence pesant s’abattit sur la fête.

Sa mère fut la première à réagir. Ses yeux s’embuèrent tandis qu’elle reconnaissait enfin son fils.

— Yann… ? C’est bien toi ? Tu es rentré… mon fils !

Le jeune homme fit un pas en avant. Ses yeux sombres brûlaient d’une colère contenue. Sa voix, grave et tranchante, résonna comme un jugement.

— Je peux savoir ce qui se passe ici ?

Son père, interloqué, fronça les sourcils.

— Que veux-tu dire par là ? Nous avons organisé une fête en l’honneur d’Elijah. Tu te souviens, vous étiez les meilleurs amis… avant ton départ.

Un sourire amer tordit les lèvres de Yann.

— Une fête… en son honneur ? Alors que je m’abaisse à revenir dans ce village misérable, vous célébrez un simple paysan ? Un vendeur de blé ?

Un frisson parcourut l’assemblée. Les villageois échangèrent des regards inquiets, choqués par son ton méprisant.

— Fils ! s’exclama son père, rouge de colère. Surveille ton langage ! N’étais-tu pas toi aussi un paysan avant d’être emmené ? Tu pêchais du poisson, comme tout le monde, et tu étais fier de le faire !

— Ferme-la ! rugit Yann, ses yeux lançant des éclairs. Et ne t’avise plus jamais de prononcer une telle absurdité. Savez-vous seulement qui je suis devenu aujourd’hui ? Je suis membre de l’élite. Je fréquente les nobles, les descendants des hommes les plus puissants de ce monde ! J’ai eu l’honneur d’être en présence de l’héritière des Han, la sublime Nüwa… et vous, vous osez encore m’ignorer ?

Un murmure parcourut la foule. Le ton méprisant du jeune homme glaça le cœur de ceux qui, quelques minutes plus tôt, se réjouissaient de son retour.

Nel, le visage durci par la colère, fit un pas en avant.

— Yann, pourquoi parles-tu ainsi ? Nous sommes heureux pour toi ! C’est une fierté pour tout le village de te voir parmi les élites. Mais n’oublie pas : ces quatre dernières années, c’est Elijah qui nous a permis de survivre. Nous sommes paysans, oui, et nous en sommes fiers. Ne nous rabaisse pas.

Yann eut un rire froid, presque moqueur.

— Fiers ? Dans ce cas, montrez-le. Prosternez-vous devant moi. Félicitez-moi pour mon ascension. Désormais, je suis le bienfaiteur de ce village. À genoux, et je vous promets que plus jamais vous n’aurez à mendier ou à labourer cette terre misérable pour vous nourrir.

Les visages s’assombrirent. Un mélange de peur et d’indignation traversa l’assemblée. Elijah avança à son tour, son regard brûlant d’une détermination inébranlable.

— Tu vas trop loin, Yann. Adresse-toi correctement à nos aînés. Personne ici ne se prosternera devant toi. Ton pouvoir et ton statut ne te donnent pas le droit de nous humilier.

Mery, la grand-mère d’Elijah, se leva, tremblante mais ferme.

— Nous n’avons pas besoin de ton aide, Yann. Alors va-t’en. Quitte ce village si tu n’es plus des nôtres !

— Pour qui est-ce que tu te prends, sale gamin ? hurla oncle Harris, le visage rouge de colère.

Yann tourna lentement la tête vers lui. Ses yeux se rétrécirent, et sa voix se fit glaciale.

— Baisse le regard quand tu t’adresses à moi, vieux débris.

Il leva une main, et une bourrasque invisible frappa Harris de plein fouet. L’homme fut projeté en arrière et s’écrasa lourdement dans un tas de bois mort. Les cris d’effroi fusèrent, des femmes accoururent, les enfants pleurèrent.

Nel, hors de lui, serra les poings et bondit en avant. Mais une poigne ferme l’arrêta : le père de Yann lui bloquait le passage. Ses yeux, embués de larmes, se posèrent sur son fils.

— Yann… Comment as-tu pu ? Cet homme… ces gens… tout ce village, ce sont les tiens ! N’est-ce pas ta famille ?

Un silence pesant tomba. Yann balaya la foule d’un regard froid, presque dégoûté.

— Retire ce que tu viens de dire, père. Je ne suis lié d’aucune manière à ces paysans. Ces… sales mendiants ne sont rien pour moi. Rien.

Un frisson parcourut l’assemblée. Le silence n’était plus seulement de la peur, mais de la douleur. Ce n’était plus le fils prodigue qui se tenait devant eux… mais un étranger.

Elijah fit un pas vers lui, les poings serrés. Sa voix claqua, ferme et sans trembler :

— Si tu nous méprises autant, alors pourquoi es-tu revenu ? Personne ne t’a forcé à franchir ces portes. On se fiche de tes pouvoirs, de ton titre et de ton élite. Ici, nous sommes une famille. Nous sommes fiers de ce que nous sommes. Et si ça ne te convient pas… alors pars. Laisse-nous en paix.

Un sourire cruel tordit les lèvres de Yann.

— Tu te crois au-dessus de moi ? Tu crois qu’ils t’admirent ? Tu n’es qu’un moins que rien, Elijah. Si je le voulais, je réduirais ce village en cendres, et vous finiriez tous mendiants, écrasés sous la boue. Alors réfléchissez bien. Il n’est pas trop tard pour plier le genou devant moi.

Sa mère se redressa, la voix brisée mais ferme.

— Fils… il vaut mieux que tu partes.

Yann se figea, les yeux écarquillés.

— Qu’as-tu dit… ?

— Je ne sais pas ce qu’ils t’ont appris là-bas, reprit-elle, mais tu es devenu comme eux. Comme ces hommes de la Tour qui massacrent des innocents au nom de leur supériorité. Tu n’es plus mon fils… Pas tant que tu parleras ainsi. Alors pars. Et ne reviens que lorsque tu auras retrouvé ton cœur.

Un éclat de rage passa dans le regard de Yann.

— Tu oses me chasser ? Tu préfères ce… ce sale paysan à ton propre fils ? Regarde-moi ! J’ai réussi ! Je suis des leurs, je suis de l’élite ! N’es-tu pas fière ? Si tu viens avec moi, mère, je t’offrirai une vie digne, loin de cette misère. Toi aussi, père. Quittons ce trou de rats !

Mais son père secoua lentement la tête. Sa voix, grave et ferme, résonna dans le silence.

— Nous n’irons nulle part, Yann. Ici, c’est notre maison.

— Yann… murmura Elijah, la voix lourde d’un avertissement. Tu devrais rentrer avant de..

— Toi, tais-toi ! rugit Yann, ses yeux emplis de haine. Tout est de ta faute ! Tu te crois supérieur, tu crois qu’ils t’admirent plus que moi ! Mais je vais te remettre à ta place. Tu seras le premier à te prosterner devant moi. Et tous les autres suivront… Vous me supplierez de vous sauver. Retenez bien mes mots.

— Fils… tenta encore son père.

Yann se détourna brusquement, ses pas claquant dans le silence figé.

— Tu seras fière de moi, père. Je le jure.

Et il quitta la place sans un regard en arrière.

Un silence pesant s’abattit. Ses parents, honteux, s’excusèrent de son comportement. Il fallut de longues minutes pour que les villageois, encore secoués, reprennent le fil de la fête. Les rires et les chants reprirent timidement, mais quelque chose s’était brisé.

Au milieu des danses, Elijah resta à l’écart. Son regard se perdit dans la nuit, le cœur serré. Une ombre grandissait en lui, une intuition froide : ce soir n’était pas la fin d’une dispute… mais le commencement de quelque chose de bien plus sombre.

Il ignorait encore si ce pressentiment venait des paroles de Yann… ou de la prophétie de Nüwa.

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