Chapitre 4 – Games of Fire

Le matin se leva dans un brouillard dense. Le campus semblait engourdi, comme si tout autour de moi baignait dans une demi-réalité. Je marchais vers mes cours, un café brûlant à la main, mais mes yeux restaient accrochés aux ombres. J’avais à peine dormi. Les mots résonnaient encore dans ma tête.

Tu es à moi.

Était-ce un rêve ? Ou l’avais-je vraiment entendu ?

— Élise !

Je sursautai. Stéphanie me rattrapait, essoufflée, son sac battant contre sa hanche.

— Tu as une tête… mon dieu, comme si tu avais vu un fantôme.

Je haussai les épaules, peu convaincante.

— Mauvaise nuit.

Stéphanie soupira et marcha à mes côtés.

— Tu sais, il faut arrêter de te refermer comme ça. Tu peux tout me dire.

Je lui lançai un regard rapide. Ses yeux brillaient d’une sincérité presque douloureuse. Mais comment lui expliquer ? Elle ne comprendrait pas. Personne ne comprendrait.

---

À midi, je décidai de déjeuner dans la cafétéria. Les voix, les rires, le bruit des assiettes m’apaisaient, comme si la normalité pouvait encore m’appartenir. Jacob vint s’asseoir en face de moi.

— Tu m’évites ? demanda-t-il sans détour.

Je fronçai les sourcils.

— Non. Pourquoi ?

— Parce que je ne suis pas idiot. Tu as changé. Tu sembles… ailleurs.

Je baissai les yeux sur mon plateau. Je voulais répondre, mais une voix, derrière moi, m’interrompit.

— Elle n’est pas ailleurs. Elle est simplement fatiguée.

Mon sang se glaça. Adrian.

Il s’était approché sans bruit, comme une ombre. Son parfum sombre et épicé me parvint aussitôt. Sans me demander la permission, il s’installa à côté de moi, son bras effleurant le mien. Mon cœur battit à tout rompre.

Jacob le fusilla du regard.

— Qui es-tu ?

Adrian sourit, mais son sourire était une provocation.

— Un ami.

— Un ami qui surgit de nulle part ?

— L’important n’est pas d’où je viens, mais où je vais, répondit-il, la voix basse et vibrante.

Ses yeux noirs se posèrent sur moi. Je baissai immédiatement le regard, piégée.

Jacob, crispé, serra les poings.

— Si tu veux parler avec Élise, tu peux le faire ailleurs.

Adrian s’inclina légèrement, presque théâtral.

— Jaloux ?

Le silence autour de nous devint presque pesant. Quelques étudiants commençaient à nous observer. Je me levai brusquement, mon plateau à la main.

— Assez !

Je quittai la cafétéria, le cœur au bord de l’explosion. Mais avant que je n’atteigne la sortie, une main saisit mon poignet. Adrian.

— Lâche-moi, soufflai-je.

Il me fixa, ses yeux brûlant d’une intensité presque inhumaine.

— Tu joues avec un feu que tu ne comprends pas, Élise.

— C’est toi qui me poursuis !

Un sourire effleura ses lèvres.

— Et pourtant, tu ne cours pas si vite.

Je restai figée, incapable de trouver une réponse. Son emprise invisible me clouait au sol. Puis, d’un geste brusque, il relâcha mon bras et s’éloigna.

Je sentis mon corps trembler de la tête aux pieds.

---

Le soir, Stéphanie débarqua chez moi. Elle ne prit même pas la peine de frapper.

— Qui est ce type ?

Je soupirai, m’effondrant sur le canapé.

— Je ne sais pas.

— Ne me mens pas. Son regard… Élise, il n’a rien d’un étudiant normal.

Je restai silencieuse.

— Tu es en danger, continua-t-elle d’une voix ferme. Tu dois l’éviter.

Mais pouvais-je vraiment ? Je le voulais… et pourtant, une part de moi le désirait.

---

Plus tard dans la nuit, incapable de trouver le sommeil, je sortis marcher. Les rues étaient désertes, baignées de lumière orange des réverbères.

J’entendis un pas derrière moi. Puis une voix.

— Tu n’apprends jamais, n’est-ce pas ?

Je me retournai. Adrian. Toujours lui. Toujours là.

— Pourquoi tu fais ça ? demandai-je, presque suppliante.

Il s’approcha, ses traits éclairés à moitié par la lumière tremblotante.

— Parce que tu es différente. Parce que tu es mienne.

Il posa sa main sur mon cou, sans brutalité, mais avec une intensité qui me fit frissonner jusqu’aux os. Sa proximité me brûlait.

— Tu devrais me fuir, murmura-t-il. Mais tu ne peux pas.

Il avait raison. Mes jambes refusaient de bouger. Ma volonté s’effritait. Je le haïssais pour ce pouvoir, et je me haïssais encore plus d’y céder.

— Et si je te résistais ? osai-je, la voix tremblante.

Son sourire s’élargit.

— Alors ce serait un jeu. Et j’adore les jeux de feu.

Ses lèvres frôlèrent mon oreille.

— Mais attention, Élise… qui joue avec moi se brûle toujours.

Puis il disparut dans la nuit, me laissant seule, ébranlée, dévorée par une peur qui ressemblait dangereusement à du désir.

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Comments

🕸️✨lune️⚡🌒

🕸️✨lune️⚡🌒

mais tu joue avec mes émotions depuis le debut toi /Right Bah!/

2025-08-19

1

Izuku Midoria

Izuku Midoria

Ses difficiles de parler aux autres de ses propres démons

2025-08-17

1

Angéla

Angéla

je suis sous le charme ! bravo auteur !

2025-08-18

0

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