Chapitre 2 – Le Sang et la Rizière

Narrateur :

Le village de Ban Thongchai, à trois jours de marche du palais, est un coin tranquille entouré de rizières. Les habitants y vivent simplement, sans savoir que deux futures reines vivent désormais parmi eux, dissimulées sous des noms de paysannes. Mais même sans couronne, une princesse reste une princesse… ou presque.

Maliwan (Waan) :

(grimace devant une marmite de riz)

Tu veux dire que je dois... touiller ça ? Mais il colle !

Pathima :

(riant)

C’est du riz, ma Dame. Il est censé coller. Touille fort, ou il va brûler.

Maliwan :

(fronçant le nez)

Je commence à comprendre pourquoi les cuisiniers nous évitaient les jours de pluie.

Narrateur :

À l’autre bout du village, Malee, désormais Lita, s’adapte avec une rapidité inquiétante. Déjà, elle observe, écoute, et pose des questions… peut-être un peu trop.

Malee (Lita) :

(d’un ton mielleux à un vieil homme)

Dites-moi, grand-père… Le chef du village a-t-il des ennemis ? Des rumeurs ? Des secrets ? Pure curiosité…

Lawan :

(en chuchotant)

Ma Dame ! On est là pour vivre parmi le peuple, pas pour faire une enquête.

Malee :

Et tu crois que vivre ici ne demande pas d’informations ? C’est un jeu d’échecs, Lawan. Et je compte gagner.

Narrateur :

Le soir tombe. Dans une maisonnette en bambou, Maliwan s’effondre sur un lit de nattes.

Maliwan :

(tirant sur sa jupe)

J’ai lavé des légumes, épluché des racines, porté de l’eau… et j’ai reçu une gifle d’un poulet. Je suis vaincue.

Pathima :

(riant aux larmes)

Le poulet t’a giflée ?

Maliwan :

(jurée solennellement)

Avec son aile. Droit sur la joue. Je te jure qu’il visait exprès.

Pathima :

(attendrissante)

Tu t’en sors bien, Princesse. Tu parles avec les enfants du village comme si tu avais grandi ici.

Maliwan :

C’est qu’ils ne veulent rien de moi. Ni pouvoir, ni faveur. Juste... quelqu’un qui écoute.

Narrateur :

Pendant ce temps, Malee ne perd pas une seconde. Elle a déjà charmé le chef du village, gagné une partie de dés, et... évité de se faire mordre par un buffle. De justesse.

Malee :

(essuyant sa robe)

Ce buffle m’a lancé un regard... je jure qu’il savait qui j’étais.

Lawan :

(peu impressionnée)

Je pense surtout qu’il savait que tu avais mis du parfum royal sur ta robe.

Malee : Je refuse de sentir le fumier. Même pour le trône.

Narrateur :

Le lendemain, un petit marché s’anime dans le village. Kamol, envoyé incognito par Malee, tente de garder un profil bas... ce qui est difficile quand on porte encore des bottes en cuir brodées.

Kamol :

(murmurant à Malee)

Je vous ai apporté le message du palais. Le roi a reçu un rapport d’un espion. Il paraît que Maliwan… rit avec des enfants.

Malee :

(les yeux plissés)

Elle pense que le royaume se dirige avec des comptines ? Attend qu’elle voit ce que j’ai préparé.

Lawan :

(attentive)

Tu prépares quelque chose ?

Malee :

(avec un sourire innocent)

Moi ? Jamais. Je suis une villageoise humble.

Narrateur :

Plus tard, au bord d’un champ, Maliwan tente de comprendre comment planter du riz. L’exercice tourne vite en spectacle.

Pathima :

(plongeant les pieds dans la boue)

Comme ça, regardez bien.

Maliwan :

(dégoûtée)

Je dois... y entrer ? Dedans ?

Enfant du village :

(rigolant)

Allez, Waan ! Même les canards le font !

Maliwan :

(avec noblesse)

Je suis peut-être moins évoluée qu’un canard.

Narrateur :

Après plusieurs glissades, une chute spectaculaire, et un cri digne d’un opéra, Maliwan réussit finalement à planter deux brins de riz... de travers.

Pathima :

(encourageante)

C’est un début. Et les enfants t’adorent.

Maliwan :

(essuyant la boue de son front)

Ils adorent surtout me voir tomber.

Narrateur :

De son côté, Malee a rassemblé quelques villageois pour « améliorer la gestion des récoltes ». Elle leur parle comme une générale.

Malee :

Les rizières sont mal irriguées. L’eau s’évapore trop vite. Si nous creusons un canal là et installons un barrage ici, vous aurez deux récoltes.

Villageois :

(étonné)

Mais... c’est notre manière depuis cent ans.

Malee :

Et c’est pour ça que vous êtes pauvres depuis cent ans. Innover ou périr.

Lawan :

(à voix basse)

Tu vas leur faire une révolution...

Narrateur :

Le soir du troisième jour, les deux sœurs, chacune dans leur coin du village, regardent les étoiles.

Maliwan :

(doucement)

Tu crois qu’on peut régner sans écraser ?

Pathima :

Oui. Mais il faudra marcher doucement, et regarder où tu poses les pieds.

Malee :

(d’un autre côté)

Le ciel est vaste. Il n’a pas de reine. Peut-être que moi aussi, je peux devenir quelque chose de plus... grandiose.

Lawan :

(ironique)

Tu veux devenir... le ciel ?

Malee :

Si le trône ne me suffit pas, peut-être.

Narrateur : Mais les étoiles n’étaient pas les seules à observer cette nuit-là. Dans l’ombre, Amnart , le chef de la garde, arrive secrètement au village. Le roi a ordonné une surveillance discrète.

Amnart :

(à ses hommes)

Observez. Mais n’intervenez pas. Sauf si l’une d’elles est en danger.

Soldat :

Et si elles se battent entre elles ?

Amnart :

Alors... prenez des notes.

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