La pièce était froide. Non pas par la température — la climatisation était réglée à 21°C — mais par l’atmosphère.
Il y régnait cette tension muette, étouffante, que seuls les hommes puissants savent imposer sans un mot.
Izana était debout, devant la grande table ovale de la salle de conférence souterraine.
Ses doigts gantés glissaient lentement sur le dossier d’un fauteuil, sans s’asseoir. Il fixait les trois hommes face à lui — des lieutenants d’une branche asiatique du Tenjiku — comme s’ils n’étaient déjà plus là.
L’un d’eux tremblait légèrement. L’autre serrait les mâchoires. Le troisième gardait les yeux baissés.
Un silence.
Puis Izana parla. Lentement.
— Il y a eu… une fuite.
Son regard passa de l’un à l’autre. Glacial. Impassible.
— Des informations confidentielles, destinées uniquement à l’élite du cercle intérieur, se sont retrouvées sur un canal chiffré vietnamien.
Il fit un pas.
Pas un bruit. Même le froissement de ses vêtements semblait vouloir lui obéir.
— Ce genre d’erreur… ne se produit qu’une fois.
Il n’élevait pas la voix. Il ne frappa pas. Il n’avait pas besoin.
Un simple regard d’Izana suffisait à faire plier un homme d’1m90.
Son charisme n’était pas bruyant. Il était tranchant, précis, sans appel.
— Je vais poser une seule question, dit-il en s’arrêtant devant le troisième homme, un jeune recruteur au visage tendu.
— Est-ce toi ?
L’homme ouvrit la bouche.
— Je... je ne—
Izana leva la main. Juste un doigt. Le silence tomba à nouveau.
Puis il se pencha légèrement, les yeux presque doux.
— Tu as une seule chance de me dire la vérité. Une seule. C’est plus que ce que j’accorde à mes ennemis.
Un frisson parcourut la salle.
Le jeune homme fondit.
— C’était moi ! J’ai été approché par un groupe de contrebande, ils m’ont fait une offre… je pensais pouvoir gérer... je suis désolé !
Izana recula d’un pas, droit comme une lame. Il hocha la tête, presque avec bienveillance.
— Voilà. La vérité.
Puis, calmement, il tourna le dos. Il marcha jusqu’à la porte.
— Kakucho.
La silhouette du bras droit d’Izana apparut immédiatement dans l’embrasure.
— Qu’il disparaisse dans l’heure. Corps inclus.
Aucun cri. Aucun ordre violent. Juste une voix calme, et le destin d’un homme brisé.
Izana sortit de la salle, lentement, sans un regard en arrière.
Plus tard, il se tenait sur le toit du building. Le vent soufflait fort, mais il ne bougeait pas.
Les mains dans les poches, les cheveux blancs soulevés légèrement par la brise nocturne.
Solitaire. Serein. Sombre.
Kakucho vint le rejoindre, silencieux. Il resta à bonne distance.
— Tu aurais pu le garder en vie, souffla-t-il.
— Non. Un homme qui trahit une fois, trahit toujours.
Kakucho ne répondit pas. Il le savait.
Izana leva les yeux vers le ciel. Il ne disait pas ses douleurs. Il ne partageait pas ses fêlures. Mais elles étaient là, dans son silence. Dans ce besoin de contrôle absolu.
Parce que s’il ne contrôlait pas le monde... le monde finirait par le détruire.
— Je veux que tu vérifies les comptes de Kisaki, ajouta-t-il soudain.
— Tu commences à douter de lui ?
— Je ne doute pas. Je me protège. Il y a une nuance.
Un léger sourire en coin apparut sur le visage d’Izana. Froid. Tranchant.
— Et je ne suis pas du genre à tomber deux fois dans le même piège.
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