Ils se revirent trois jours plus tard. Pas par hasard.
Léna n’attendait jamais. Ce n’était pas son genre. Elle connaissait les jeux, les silences, les absences calculées. Elle savait être celle qui se fait désirer, jamais celle qui désire. Mais cette fois… cette fois, elle s’était surprise à vérifier son téléphone. À ravaler un frisson chaque fois qu’un message vibrait. Un soupir sec, agacé, comme pour chasser une faille.
Et puis, enfin, son prénom s’était affiché.
Niko.
Juste ça :
| Samedi. 20h.
Pas un mot de plus.
Elle aurait dû sourire, hausser les épaules. Mais au lieu de ça, un battement lent dans sa poitrine. Elle comprit qu’elle venait de pénétrer un territoire inconnu. Là où le contrôle ne lui appartenait plus.
Elle, l’indomptable, venait d’être invitée à suivre.
Et elle accepta.
Elle passa deux heures à se préparer. Non pas pour séduire. Mais pour dominer. Elle choisit une robe bordeaux, comme du sang au soleil couchant. Une robe seconde peau, fendue jusqu’à la hanche, sans un gramme de dentelle. Pas de bijoux. Elle n’avait besoin de rien.
Elle était le bijou.
À 20h tapantes, elle arriva devant un petit restaurant caché dans une ruelle étroite, presque invisible. Une adresse qu’on ne trouve qu’une fois.
Il l’attendait, immobile, un pied appuyé contre le mur. Il la regarda s’approcher comme un homme qui reconnaît une arme parfaitement forgée. Pas un sourire. Juste une intensité muette.
— Tu es en retard, dit-il, sans colère.
— Tu es en avance, répliqua-t-elle.
— Non. Je suis juste prêt.
Un frisson descendit le long de sa colonne.
Un homme qui ne cherchait pas à la séduire.
Un homme qui la défiait.
Le dîner fut lent. Silencieux. Chargé.
Leurs jambes se frôlaient sous la table, juste assez pour allumer une étincelle. Le vin montait doucement à la tête, mais ce n’était pas l’alcool qui faisait trembler l’air. C’était le non-dit. Le silence entre leurs phrases. Les regards qui duraient une seconde de trop. Les questions qu’ils ne posaient pas.
À un moment, il se pencha vers elle.
— Tu sais ce que tu fais, Léna ?
— Oui. Je joue.
— Tu sais que je ne suis pas un homme avec qui on joue.
— Je ne joue jamais pour perdre.
Il lui prit la main. Ce n’était pas une caresse. C’était une prise. Ferme. Incontestable.
— Moi non plus.
Chez lui.
Il ne lui demanda pas si elle voulait monter. Il ouvrit la porte, la laissa entrer et la regarda marcher comme s’il lisait un roman interdit. L’appartement était à son image : brut, sobre, élégant. Béton ciré, métal noir, lumière douce.
Elle retira sa veste. Lentement. Il ne l’aida pas.
Elle se tourna vers lui, posa ses doigts sur sa chemise.
— Est-ce que tu veux me posséder ?
— Non, dit-il. Je veux que tu oublies qui commande.
— Et si je refuse ?
— Alors je te ferai plier.
Elle sourit. Lentement. Comme une flamme qui s’élève.
Le feu était là, prêt à tout consumer.
Et alors il la saisit.
Contre le mur. D’un geste net, sans hésiter.
Leurs bouches se cherchèrent, se heurtèrent, s’avalèrent.
Ses mains glissèrent sous sa robe.
Ses doigts exigèrent.
Elle répondit, entière, crue, sans filtre.
Elle n’était plus une femme. Elle était un cri muet de désir, tendue comme un arc, offerte comme une guerre.
Ils firent l’amour comme on livre un combat.
Pas de douceur.
Juste de la prise.
Des doigts trop forts.
Des marques laissées sans excuses.
Des morsures comme des sceaux.
Et au creux de leurs souffles mêlés, dans l’ombre de leurs corps entremêlés, une promesse obscure flottait.
Ce n’était que le début.
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