A quel prix j'ai perdue ma virginité ?

Elisa se leva lentement du lit, la tête lourde, la gorge serrée. Elle n'avait pas fermé l'œil de la nuit. Le silence qui régnait dans la pièce était presque insupportable. Ses pensées étaient confuses, mais une chose restait claire dans son esprit : elle avait franchi une ligne, et il n’y avait plus de retour possible. Elle s’approcha de la table de chevet, ses doigts effleurant le papier qu’elle avait à peine remarqué la veille.

Quand elle le saisit enfin, une enveloppe épaisse s’en échappa. Elisa sentit son cœur manquer un battement. L'enveloppe était pleine de billets, soigneusement disposés. Beaucoup de billets. Plus d'argent qu'elle n'en avait jamais vu. Les chiffres gravés sur les billets semblaient irréels, presque insultants.

Elisa (d’une voix tremblante) : « C’est… c’est trop. »

Elle ferma les yeux, se sentant nauséeuse. L'argent ne signifiait plus rien pour elle. Il était devenu le symbole de son déchirement, de sa perte. Chaque billet semblait l'accuser, la rappeler à son acte. Mais son esprit, dans un dernier sursaut de rationalité, savait que cet argent allait permettre à son père de se faire opérer. L’opération qu’il attendait désespérément. Il avait besoin de cet argent plus que tout, et Elisa savait qu'elle n’avait pas d'autre choix.

Elle s’assit sur le lit, l’enveloppe tremblante entre ses mains, observant les billets sans parvenir à les comprendre. Cette somme allait-il suffire ? Cela allait-il sauver son père, réparer tout ce qu'elle avait brisé en elle ? La question tourbillonnait dans son esprit, mais elle n’avait pas de réponse.

Une partie d'elle voulait jeter l'argent par la fenêtre, fuir et tout oublier. Mais une autre, plus profonde, plus désespérée, savait que ce n’était pas possible. Son père en avait besoin. Elle en avait besoin, mais surtout… il en avait besoin.

Quelques heures plus tard, Elisa se rendit à l'hôpital, l'enveloppe bien cachée dans son sac. Son cœur battait la chamade, chaque pas qu’elle faisait la rapprochait du moment où tout serait réel, où tout serait décidé.

En arrivant à l’hôpital, une boule se forma dans sa gorge. Elle s’approcha de la réception, son sac lourd de la somme qu'elle avait reçue, prête à tout donner pour sauver celui qu’elle aimait. Mais lorsqu’elle franchit les portes du service de réanimation, une sensation étrange l’envahit. Les visages des médecins, les regards des infirmières semblaient la scruter. Et pourtant, tout ce qu’elle voulait, c’était sauver son père.

Elle se dirigea vers le bureau de l’infirmière en charge de son père, qui la salua avec un sourire chaleureux, mais qui ne put cacher la tristesse dans ses yeux. La dernière fois qu’Elisa l’avait vue, c’était avant que l’état de son père ne se dégrade. Ce sourire ne semblait plus aussi rassurant qu’auparavant.

Infirmière : « Elisa… Je suis désolée de te dire ça, mais ton père… son état est grave. Il a besoin d'une opération immédiatement. »

Elisa (les yeux pleins de larmes) : « Je… je sais, c’est pourquoi je suis là. Je… j’ai l’argent. »

Elle sortit l’enveloppe du sac et la tendit à l'infirmière, sans pouvoir supporter l'idée de regarder l'argent encore une fois. La douleur était trop forte.

L’infirmière la regarda d’abord, perplexe, puis elle examina l’enveloppe et la saisit doucement. Elisa ferma les yeux, attendant le verdict.

Infirmière : « Elisa… cet argent va permettre de commencer les premiers soins, mais il nous faudra encore beaucoup plus pour le traitement complet. »

Elisa sentit une vague de découragement l’envahir. Il fallait encore plus. Elle s’était tant battue pour cette somme et il en fallait davantage. Elle était prête à tout sacrifier, mais même cela semblait insuffisant.

Infirmière (avec douceur) : « Je sais que c’est difficile, mais il y a des options. Il existe des fondations qui peuvent aider, des programmes de financement. »

Le cœur d’Elisa s’alourdit encore davantage. Elle se sentait impuissante, comme si elle avait tout donné et que cela n’était pas suffisant. Elle n’avait plus de solutions, plus d'espoir.

Elisa (d’une voix brisée) : « Que puis-je faire d’autre ? Qu'est-ce que je peux encore donner ? »

De retour à la maison. Elle n’était plus sûre de rien. Sa décision, son acte, lui apparaissaient désormais comme une trahison envers elle-même. Elle avait franchi une ligne qu’elle ne pouvait pas effacer. L'argent ne pouvait pas réparer ce qu’elle ressentait.

Alors qu'elle s'assit dans la cuisine, son téléphone vibra. C'était un message de Victor, le seul qu'elle n'avait pas voulu répondre, mais auquel elle savait qu'elle ne pouvait échapper.

Message de Victor : « Tu as pris la bonne décision, Elisa. Tout ira bien. »

Les mots la frappèrent comme un coup de poing. Cela irait-il vraiment bien ? Elle n’était pas certaine de pouvoir y croire. Et même si son père survivait à l'opération, à quel prix ? À quel prix pour elle-même ?

Le doute, cette ombre, la suivait partout. Elle ne savait plus si elle pouvait faire face à ce choix. Et encore moins si elle en sortirait indemne.

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