l'acte fait

Elisa s'assit sur le bord du lit, les mains serrées contre ses cuisses, essayant de maîtriser sa respiration qui s’emballait à chaque instant. Chaque seconde semblait s'étirer dans l’espace, et tout ce qu'elle avait connu semblait de plus en plus lointain. La porte de la chambre était fermée derrière elle, et les bruits du monde extérieur, si familiers et rassurants, semblaient désormais complètement absents.

L’homme, qui s’appelait Victor, n’avait pas l’air de vouloir précipiter les choses. Il était calme, posé, presque trop calme, comme s’il attendait un signe de sa part. Elisa, pourtant, ne savait plus ce qu’elle devait faire. Elle ne savait plus comment réagir, ni ce qu’il attendait d’elle.

Il s’assit en face d’elle, en silence. Son regard perça l’obscurité de la pièce, fixé sur elle d’un air neutre, comme si la situation n’était qu’un simple travail pour lui. Elisa ferma les yeux quelques secondes, prenant une grande inspiration, avant de les rouvrir. Son cœur battait toujours aussi fort. L’angoisse la serrait dans la poitrine, l’empêchant presque de respirer.

Victor (doucement, presque avec une compréhension étrange) : « Tu sais pourquoi tu es ici, Elisa. C'est une question de plaisir, tu dois me satisfait »

Les mots glissèrent dans l’air comme une litanie, comme si lui-même ne croyait pas en ce qu’il disait. Elle hocha lentement la tête, mais en vérité, elle n’était plus sûre de rien. Elle n’avait plus l'impression de vivre une réalité, mais plutôt un cauchemar dans lequel elle se trouvait piégée. Les pensées se bousculaient dans sa tête, mais aucune n’arrivait à faire surface. Elle était perdue, noyée dans un océan d’incertitudes et de douleur.

Victor : « Tu vas faire ça, Elisa, une erreur de ta part diminue ta part »

Ces mots avaient la force d’un coup de poignard. Elle savait que c’était vrai. Mais au fond d'elle-même, elle n’arrivait pas à oublier la honte qui se propageait en elle comme un poison. Elle se sentait salie, plus que jamais. Chaque geste qu’elle faisait semblait la dévaloriser davantage. Mais elle était là, et il n’y avait pas de retour possible.

Elisa (d’une voix tremblante) : « Et après ? Que se passera-t-il après ? »

Elle n’attendait pas une réponse précise, mais quelque chose dans sa voix trahissait une quête de réconfort, une tentative désespérée de trouver une issue, une justification pour ce qui allait suivre. Mais Victor ne répondit pas immédiatement. Il la regarda, silencieux, comme s'il pesait chacune de ses paroles.

Victor : « Après… tu n’auras plus de questions, Elisa. Tout sera réglé. Tu seras payée. Et ton père aura l’opération dont il a besoin. »

Ses mots résonnaient dans l’air, mais Elisa ne les entendait plus tout à fait. Elle était comme anesthésiée, coupée de toute émotion autre que la peur et la douleur de l’instant. Il y avait bien une part d'elle qui se rebellait, qui hurlait intérieurement pour s'échapper, mais elle ne savait plus comment. Elle n’avait plus la force de lutter.

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Le temps sembla suspendu. Chaque minute qui passait la laissait plus désemparée que la précédente. Elisa était là, mais son esprit était ailleurs, comme une spectatrice de sa propre vie. Elle repensa à sa mère, à la manière dont elle l’avait laissée sans un mot, à son père dans cet hôpital où il luttait pour sa vie. Pourquoi la vie devait-elle être aussi cruelle ? Pourquoi devait-elle être celle qui faisait ce sacrifice ?

Les minutes filèrent comme des heures, et la pièce devenait plus étouffante à chaque instant. Victor, pour sa part, ne pressait pas les choses. Il la laissait là, dans cette zone grise entre l’acceptation et le déni, entre l’action et l’immobilité. Puis, doucement, il se leva.

Victor : « T'as pris ta décision, Elisa. Tu vas maintenant vivre avec ce choix. »

Le poids de ses mots s'abattit sur elle comme un marteau. Elle voulait dire quelque chose, exprimer ses doutes, son angoisse, mais elle se rendait compte que cela n’aurait aucun sens. Tout était déjà trop loin. Trop tard.

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Elle ferma les yeux, laissant ses larmes couler. Elle n’avait pas envie de pleurer. Mais elle n’avait plus de contrôle. Elle ne pouvait plus rien maîtriser. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était accepter. Accepter son destin. Accepter ce qu’elle avait fait pour sauver son père.

Mais est-ce que cela valait vraiment la peine ? Est-ce que ce sacrifice pourrait jamais effacer la douleur qu’elle ressentait, ou lui offrir la rédemption qu’elle espérait ?

Le poids du choix d'Elisa était immense. Elle s’apprêtait à entrer dans un monde dont elle ne connaissait rien, un monde qui allait la changer à jamais. Et elle le savait. Rien ne serait plus jamais comme avant.

***

La journée suivante arriva sans préavis. Elisa se réveilla dans la même chambre, dans le même lit, la même réalité cruelle. La honte, l’épuisement, et cette lourde sensation d’avoir franchi un point de non-retour. Chaque regard qu’elle se posait sur elle-même la renvoyait à une image qu’elle ne reconnaissait plus. Elle n'était plus simplement Elisa. Elle était devenue une autre personne. Une version d'elle-même qu’elle avait du mal à accepter.

‹‹ ais-je vraiment faire ça pour papa ››

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