05

Le soleil de Paris illuminait l’appartement d’Étienne ce matin-là, baignant la pièce d’une chaleur douce. Louis était assis à la table de la cuisine, dégustant le petit-déjeuner qu’Étienne avait préparé pour lui. Le croissant croustillant et le verre de jus d’orange étaient délicieux, mais ses pensées vagabondaient encore, revenant sans cesse à la nuit dernière.

Étienne sortit de la salle de bain, les cheveux encore mouillés, vêtu d’une chemise blanche impeccable et d’un pantalon noir ajusté qui mettait en valeur sa silhouette. Louis, assis, lui lança quelques coups d’œil furtifs avant de détourner rapidement le regard chaque fois qu’Étienne se retournait.

« Tu as des plans pour aujourd’hui ? » demanda Étienne en attrapant un flacon de parfum, en vaporisant légèrement son cou.

Louis secoua la tête. « Non, rien. Et toi ? »

Étienne esquissa un sourire, mais avant qu’il ne puisse répondre, la sonnerie de la porte retentit brusquement. Étienne jeta un coup d’œil vers la porte avec une expression légèrement surprise. « Attends un instant, » dit-il en se dirigeant rapidement vers l’entrée.

Louis continua de manger sans trop y prêter attention. Cependant, lorsqu’un rire féminin résonna dans l’appartement, il s’arrêta net, le regard se figeant vers la porte.

Une femme se tenait dans l’embrasure, grande, élancée, avec de longs cheveux noirs ondulés parfaits. Sa robe rouge moulante soulignait chaque courbe de son corps, la faisant ressembler à une icône sortie d’un magazine de mode. Elle entra avec assurance, adressant un sourire en coin à Étienne avant de jeter un regard rapide à Louis.

« Étienne, chéri, tu ne m’as même pas appelée hier soir, » dit-elle d’une voix douce et enjôleuse.

Louis fixa la scène, la mâchoire serrée. Étienne, visiblement un peu mal à l’aise, sourit poliment, tentant de désamorcer la situation. « Louis, je te présente Isabelle. Isabelle, voici Louis, un ami. »

« Un ami ? » répéta Isabelle en observant Louis d’un air critique. « Tu ne m’avais jamais parlé d’un ami comme lui. »

Louis sentit son irritation monter. Il posa brusquement sa fourchette avant de se lever. « Je crois que je vais partir, » déclara-t-il sèchement.

Étienne leva la main pour le retenir. « Non, attends, Louis— »

Mais Louis avait déjà attrapé sa veste et quitta l’appartement, fermant la porte avec une force un peu trop prononcée. Étienne poussa un soupir frustré, fixant la porte close.

« Qui est-il ? » demanda Isabelle, s’approchant d’Étienne avec un sourire fin.

Étienne roula des yeux, tentant de dissimuler son agacement. « Quelqu’un de bien plus important que ce que tu pourrais imaginer. »

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Dehors, Louis marchait sans but, luttant pour contenir ses émotions. Pourtant, son cœur semblait sur le point d’exploser.

« Une petite amie ? Depuis quand il a une petite amie ? » pensa Louis avec amertume.

Il s’arrêta dans un petit parc près de l’appartement et s’assit sur un banc, fixant une fontaine dont l’eau scintillait sous la lumière du soleil. Ses pensées tournaient en boucle autour d’Étienne et de cette femme.

« Pourquoi ça me dérange autant ? » murmura-t-il pour lui-même. Mais il connaissait déjà la réponse. Cela le touchait parce qu’Étienne signifiait beaucoup plus pour lui qu’un simple ami.

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Étienne trouva Louis une heure plus tard, assis dans le parc. Il s’approcha doucement, observant Louis de loin avec un sourire léger. Louis était assis, les bras croisés, le visage boudeur, comme un enfant vexé.

« Louis, » appela Étienne d’une voix douce.

Louis ne répondit pas, ni même ne se retourna.

« Alors, tu vas m’ignorer ? » demanda Étienne en s’asseyant à côté de lui sur le banc.

Louis resta silencieux, fixant droit devant lui. Étienne réprima un sourire, trouvant la situation à la fois agaçante et adorable.

« Tu sais, tu es vraiment mignon quand tu fais la tête, » dit Étienne en s’adossant au banc, espérant provoquer une réaction.

Louis tourna finalement la tête vers lui, ses yeux lançant des éclairs. « Pourquoi tu ne m’as pas parlé d’elle ? C’est ta copine ? »

Étienne resta silencieux un instant, puis éclata de rire doucement. « Isabelle ? Non, elle n’est pas ma copine. »

Louis haussa un sourcil, sceptique. « Pourtant, elle t’a appelé ‘chéri’. »

« C’est juste sa façon de parler, » répondit Étienne avec un soupir. « Elle est... juste quelqu’un que je connais par mon travail. Rien de plus. »

Louis hésita, incertain de croire Étienne, mais le ton de sa voix semblait sincère. Il inspira profondément, tentant de calmer sa colère.

« Pourquoi tu m’as cherché ? » demanda Louis finalement.

Étienne esquissa un petit sourire. « Parce que je n’aime pas te voir en colère. Surtout pour une mauvaise raison. »

Louis sentit une chaleur envahir son visage. Il voulut répliquer, mais Étienne attrapa soudain sa main. Le contact était simple, mais suffisait à désarmer Louis.

« Louis, » dit Étienne d’une voix douce, « tu comptes beaucoup pour moi. Bien plus que quiconque. Tu le sais, non ? »

Louis sentit son cœur s’emballer. Il ne put répondre, se contentant de fixer Étienne avec des yeux écarquillés. Étienne se rapprocha lentement, et avant que Louis ne puisse protester, leurs lèvres se rencontrèrent.

Le baiser était doux, rempli d’une émotion que les mots ne pouvaient exprimer. Louis sentit son corps se détendre, mais il ne repoussa pas Étienne. Lorsque ce dernier recula enfin, Louis avait le visage rouge écarlate.

« Pourquoi tu fais toujours ça ? » murmura Louis en cachant son visage avec ses mains.

Étienne rit doucement, satisfait. « Parce que je sais que ça te plaît. »

Louis ne pouvait pas nier. Il savait qu’Étienne avait raison.

Cependant, avant qu’ils ne puissent poursuivre leur conversation, le téléphone d’Étienne sonna, brisant le moment. Étienne sortit son téléphone, lut le message, et son expression changea brusquement, devenant sérieuse.

« Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda Louis, inquiet de voir le changement sur le visage d’Étienne.

Étienne hésita un instant avant de répondre. « Il y a quelque chose que je dois régler. Mais je te promets, je reviendrai vite. »

Louis voulut poser plus de questions, mais Étienne s’était déjà levé et s’éloignait, laissant Louis seul, partagé entre curiosité et inquiétude.

Fin de l’épisode 5

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