04

Ce matin-là, Louis se réveilla à moitié ensommeillé. La lumière du soleil traversant les rideaux réchauffait la pièce, mais son esprit était troublé. La douceur des draps de satin sur sa peau lui semblait étrangère, et l'odeur masculine d'Étienne planait encore dans l'air.

Puis, tout lui revint en mémoire—le baiser, la nuit intense, chaque moment qui l'avait laissé à la fois tremblant de surprise et submergé de sensations nouvelles. Il se redressa brusquement, ses cheveux en bataille, le visage rouge écarlate.

« Non... ce n’est pas possible... » murmura-t-il.

Au même moment, la porte de la chambre s'ouvrit, et Étienne entra avec une tasse de café à la main. Torse nu, vêtu uniquement d'un pantalon de pyjama, il arborait un sourire décontracté qui accentuait encore plus le trouble de Louis.

« Bonjour, » dit-il d'une voix calme et douce.

Louis le fixa, les yeux écarquillés. « Toi... nous... qu'est-ce qu'il s'est passé hier soir ? »

Étienne éclata de rire en posant la tasse sur la table de chevet. « Tu veux vraiment que je te rafraîchisse la mémoire, Louis ? »

Le visage de Louis devint encore plus rouge. « Bien sûr que non ! Enfin... je veux dire, je ne peux pas croire que ça soit arrivé. »

Étienne s'assit au bord du lit, se penchant légèrement vers Louis. « Pourquoi pas ? Moi, je l'ai attendu depuis si longtemps. »

Louis resta silencieux, le cœur battant à tout rompre. « Mais... nous sommes censés être juste des amis, Étienne. »

Étienne haussa un sourcil, un sourire espiègle sur les lèvres. « Juste des amis ? Tu en es sûr ? Parce que moi, je ne l’ai jamais ressenti comme ça. »

Louis détourna le regard, mais Étienne ne lui laissa pas d'échappatoire. D'une main douce, il releva le menton de Louis, l'obligeant à plonger son regard dans ses yeux bruns, empreints de chaleur et de sincérité.

« Écoute, Louis, » murmura Étienne, « je ne te forcerai jamais à ressentir la même chose que moi. Mais je ne peux plus faire semblant de ne pas te désirer. »

Les mots d’Étienne laissèrent Louis sans voix, submergé par l'intensité du moment.

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Cherchant à s’éloigner de cette tension palpable, Louis quitta la chambre, espérant clarifier ses pensées. Étienne le regarda partir sans un mot, mais le sourire qu'il esquissa montrait qu'il savait que Louis ne pourrait pas fuir indéfiniment.

Sur le balcon, Louis inspira profondément l’air frais du matin parisien. Pourtant, son esprit restait encombré des souvenirs de la nuit précédente. La honte, l'incertitude et... un étrange désir se mélangeaient en lui.

Quelques minutes plus tard, Étienne le rejoignit, tenant deux tasses de café. Il tendit l’une à Louis sans un mot et se plaça à ses côtés.

« Comment fais-tu pour rester si calme ? » demanda finalement Louis, rompant le silence.

Étienne haussa les épaules avec un sourire. « Parce que je sais ce que je ressens, Louis. Et je n’ai pas peur de l’avouer. »

Louis le fixa, incrédule. « Tu n’as jamais douté une seule fois ? »

Étienne secoua la tête. « Jamais. Chaque fois que je te regarde, je sais que je veux que tu sois à mes côtés. »

Louis soupira profondément. Il savait qu'il ne pourrait jamais égaler la confiance d'Étienne.

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Pour alléger l’atmosphère, Étienne proposa à Louis de visiter un petit musée au cœur de Paris. Il espérait que cette sortie pourrait apaiser la tension entre eux.

Mais au contraire, l'ambiance du musée ne fit que les rapprocher davantage. Devant un tableau représentant deux hommes se regardant avec une tendresse évidente, Étienne glissa un bras autour de la taille de Louis.

« Tu sais, » murmura-t-il à l’oreille de Louis, « j’ai toujours pensé que le véritable amour est celui qu’on ne doit pas cacher. »

Louis sentit son corps se raidir, mais il ne repoussa pas le geste d’Étienne. Au contraire, il ressentit une chaleur familière dans son cœur, une sensation qui érodait peu à peu ses doutes.

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De retour à l’appartement d’Étienne ce soir-là, Louis tenta de garder ses distances. Mais Étienne, avec sa détermination douce mais persistante, trouva toujours un moyen de se rapprocher.

Ils s'assirent sur le canapé, chacun avec un verre de vin rouge à la main. Étienne posa nonchalamment son bras derrière Louis, un geste simple mais chargé d’intimité.

« Tu sais, tu pourrais arrêter d’essayer de m’éviter, » dit Étienne soudainement.

Louis le regarda, surpris. « De quoi parles-tu ? »

Étienne esquissa un sourire. « Je sais que tu ressens quelque chose. Et je sais que tu essaies de te battre contre ça. »

Louis baissa les yeux, serrant son verre entre ses mains. « Je ne sais pas, Étienne. Tout ça est tellement... compliqué. »

Étienne se pencha légèrement, réduisant la distance entre eux. « C’est compliqué uniquement si tu veux que ça le soit. »

Le cœur de Louis battait à tout rompre. Étienne était si proche, si réconfortant, qu’il savait qu’il ne pourrait plus fuir. Lentement, Étienne effleura la joue de Louis, ses doigts chauds envoyant des frissons dans tout son corps.

« Je ne te forcerai jamais, Louis, » murmura Étienne, « mais je veux que tu saches que je suis là. Je serai toujours là. »

Louis ferma les yeux, se laissant submerger par le moment. Et quand leurs lèvres se rencontrèrent, il sut qu’il n’y avait plus de retour en arrière possible.

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Alors que la nuit avançait, Étienne était assis seul dans le salon, regardant la porte de la chambre où Louis s’était retiré. Un poids semblait peser sur son cœur—un secret qu’il n’avait pas encore partagé.

« Il faut que je lui dise, » murmura Étienne pour lui-même. « Mais si je le fais, je pourrais le perdre. »

Ce secret l’étouffait, mais il savait qu’il ne pourrait pas le cacher éternellement.

Fin de l’épisode 4

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